vendredi 22 juillet 2011

Sur le triomphe futur de l'Église



« Le temps viendra, a dit le Sauveur à sainte Brigitte, où tout sera un bercail et une pasteur, une foi et une vraie connaissance de Dieu. » (Liv. VI, ch. LXXVII.) « Les païens auront tant de dévotion que les chrétiens ne seront que leurs serviteurs en la vie spirituelle; alors les déserts seront édifiés et tous chanteront : Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit et honneur à tous les saints. » (Liv. VI, ch. LXXXIII.)

Sainte Catherine de Sienne avait prédit à son confesseur, le bienheureux Raymond de Capoue, le grand déchirement de l'Église qui fut le schisme d'Occident; et lui avait dit ne même temps que de grands maux fonderaient sur la chrétienté. « Quand ces tribulations seront passées, lui dit-elle encore, Dieu saura, par des moyens invisibles aux hommes, purifier Sa sainte Église; Il donnera une nouvelle vie à l'esprit de ses élus; il s'ensuivra une si grande réforme dans l'Église de Dieu, et un tel renouveau de sainteté parmi ses pasteurs, qu'à cette seule pensée mon âme exulte dans le Seigneur. L'Épouse du Christ, aujourd'hui toute défigurée et vêtue de loques, sera alors toute belle, ornée de précieux joyaux et couronnée du diadème de toutes les vertus. Les peuples fidèles se réjouiront de la gloire que lui apporteront d'aussi saints pasteurs et les infidèles, attirés par la bonne odeur de Jésus-Christ, rentreront au bercail du catholicisme et reviendront au vrai Pasteur. » (Vie, II-e Partie, ch. X.)

La Vénérable Anna-Maria Taïgi, qui reçut du Seigneur de si admirables lumières, dépeignait avec les plus vives couleurs les temps heureux où la foi étendra son empire sur toutes les contrées de la terre et où il n'y aura qu'un seul troupeau sous un seul pasteur. Elle annonçait ce que Dieu lui avait révélé : la destruction complète des hérésies, la conversion des infidèles, le triomphe final de l'Église durant lequel Dieu se ferait connaître d'une manière admirable, et enfin la ferveur et le zèle des chrétiens de ces temps à venir. (Vie, par le P. Callixte, Liv. II, ch. 1-er.)

Élisabetta Canori [Vénérable], qui vivait aussi à Rome à la même époque, avait eu des vues semblables. Elle voyait venir un temps où le Segneur, qui avait d'abord retenu le châtiment à la prière de ses fidèles, laissait enfin éclater son courroux; d'horribles tonnerres éclataient, le ciel se couvrait d'épaisses ténèbres, la terre secouée par d'effroyables tremblements ouvrait de profonds abîmes où s'engloutissaient villes et provinces. Puis les bons étaient séparés des hypocrites et des méchants, et beaucoup de ceux-ci se convertissaient au Christ. C'était alors un magnifique spectacle : les ordres religieux revenus, à leurs primitives observances, le clergé séculier tout animé de l'esprit apostolique des premiers temps, le peuple chrétien édifié par de si bons exemples, marchant par la voie des divins commandements, et par toute la terre des hommes de sainte vie et d'héroïques vertus.

Le Seigneur recommença à diverses reprises à prédire à Sa servante qu'Il voulait renouveler le monde et que ceci ne pourrait se faire sans un grand carnage.

Le 10 décembre 1815, [Vén.] Élisabetta Canori eut une autre vision. Elle vit la sainte Église sous la forme d'une dame vénérable, belle et couverte de riches ornements, mais pleine de tristesse; elle adressait à Dieu d'ardentes supplications pour ses fils malheureux et en particulier pour les prêtres séculiers et réguliers. Dieu irrité repoussait ses prières et lui disait : « Prends garde à Ma justice, et juge toi-même ta cause. » Alors elle pâlit; de ses propres mains elle commence à se dépouiller de tous ses ornements, et voici que trois anges exécuteurs des décrets divins lui enlèvent ses vêtements de gloire. La dame vénérable réduite à un état aussi humble sent ses forces l'abandonner, elle chancelle et est sur le point de tomber. Le Seigneur ne le permit point. Il lui redonna une nouvelle vigueur et releva la tête de l'illustre matrone qui, attristée et tout abattue à cause de l'abandon de ses enfants, paraissait être dans de profondes ténèbres. Soudain le Seigneur l'entoura de sa gloire et lui communiqua quelque chose de sa splendeur; alors elle projeta de puissants rayons de lumière vers les quatre points de la terre, accomplissant les plus admirables prodiges. Éblouis par cette éclatante splendeur et comme réveillés d'un profond sommeil, les habitants de la terre se levèrent et, laissant les ténèbres de leurs erreurs, ils couraient vers la lumière de l'Évangile, confessaient la loi du Christ, et se pressaient en foule autour de l'illustre dame qui paraissait plus belle, plus glorieuse qu'autrefois. Autour d'elle alors s'éleva un temple majestueux, soutenu par six puissantes et splendides colonnes, où les peuples accouraient, professant tous la foi chrétienne.

Ces révélations faisaient naître dans l'âme d'Élisabetta une lutte intime. Elle désirait voir le triomphe, mais, épouvantée à la pensée des horribles fléaux qui devaient le précéder, elle priait le Seigneur de les éloigner et de lui épargner ces angoisses mortelles. (Biograf., cap. XXVII.)

Ces visions et d'autres semblables, où furent manifestés à Élisabetta les plans divins, eurent lieu de 1814 à 1818. Plus tard, le Seigneur lui déclara plus ouvertement que le triomphe de l'Église serait précédé d'un châtiment effroyable et de l'extermination des impies, et qu'alors coulerait abondamment le sang des martyrs, surtout des personnes consacrées à Dieu et spécialement des Jésuites, pour faire contrepoids à l'apostasie d'un si grand nombre de chrétiens. (ibid., cap. XLXII.)

Dans une lettre à son directeur du 21 janvier 1868, la Vénérable Philomène de Sainte-Colombe [La Vénérable Philomène de Sainte-Colombe (1841-1868), fut religieuse Minime au monastère de Vals, en Catalogne. Vie et écrits, par le P. Pie de Langogne. Paris, Maison de la Bonne-Presse, 1893)] écrivait : Il y a quatre ans que je vis en un mode terrible les malheurs et les châtiments qui menaçaient le monde; c'était comme un nouveau déluge, non point d'eau, mais de mille autres calamités... Cependant j'eus d'un autre côté la consolation de comprendre que du Coeur de Jésus sortirait comme un fleuve d'abondantes grâces qui féconderaient à nouveau le monde chrétien et amèneraient le triomphe de l'Église.

Le Sauveur va de nouveau sauver le monde par des moyens de sa charité dont Il n'a pas encore fait usage, écrivait en 1871 la Vénérable Mère Marie de Sales Chappuis à une personne de confiance, le Sauveur m'a dit : « Je le ferai seul et personne ne pourra dire : c'est moi qui l'a fait. » (Vie de la Vénérable, par les Visitandines de Troyes, p. 258.)

La Mère Marie du Divin Coeur a consigné par écrit ce que le Sauveur lui dit des effets qui seront produits par la consécration du monde entier à son Sacré-Coeur : « Évêques et prêtres deviendront plus fervents, justes plus parfaits, pécheurs se convertiront, hérétiques et schismatiques reviendront à l'Église et les païens recevront la grâce plus vite. » (Vie, ch. XI.)