vendredi 22 juillet 2011

La mort du saint

Deo gratias et Mariae!

Oui, mon Père, c'est un texte admirable et très touchant d'un grand saint de Jésus et Marie, un vrai disciple de la croix, « ...le premier apôtre proprement dit du saint esclavage de Marie, élevé à sa plus haute perfection ». Plus émouvants encore sont deux autres récits sur sa mort et sur l'exhumation de son corps.

Père Texier, S.M.M. dans son livre Un mois avec le Bienheureux de Montfort, 1949, page 86, écrit :

«... Cet idéal de la mort sainte, il le réalisa vraiment le 28 avril 1716. Usé avant l'âge par le travail, les austérités et le poison des calvinistes, il tomba d'épuisement pendant la mission de Saint-Laurent-sur-Sèvre et sentit que sa fin était proche. Dès lors il ne songea plus qu'au ciel, où il allait trouver pour jamais Jésus et Marie sa bonne Mère, les deux grandes amours de sa vie. Il chantait sur son lit d'agonie le couplet d'un de ces cantiques :

Allons, mes chers amis,
Allons en paradis.
Quoi qu'on gagne en ces lieux,
Le paradis vaut mieux.

Il tenait entre ses mains son crucifix bénit par le Pape et une petite statue de la Sainte Vierge. Il ne cessait de les baiser et de les serrer contre son coeur. Ses dernières heures étaient une explosion de pur amour. Il mourut comme il avait vécu, uni à Jésus et à Marie. Il voulut être enterré avec les chaînes qu'il portait au cou, aux bras et aux jambes. C'étaient les marques du saint Esclavage qu'il avait si bien prêché et encore mieux pratiqué!
Là-haut, quand cette àme fidèle parut à son tribunal, le Juge suprême la reconnut et la récompensa, pendant que la Vierge la pressait sur son Coeur pour ne plus s'en séparer jamais. Moriatur anima mea morte justorum. Puissions-nous mourir de la mort des justes! ».

Par rapport à l'exhumation de son corps, l'Abbé J.-M. Quérard dans son livre La mission providentielle du Bienheureux Louis-Marie Grignon de Montfort, 1898, page 120, raconte :

« ...Montfort, en descendant dans la tombe, voulut emporter avec lui son rosaire comme les chaînes glorieuses de son saint esclavage de Marie. Lorsqu'on exhuma son corps, dix-huit mois après sa sépulture, pour lui élever un monument dans un endroit plus accessible aux pèlerins, on remarqua quelque chose de semblable à l'exhumation du corps de saint Dominique. Son corps se trouva conservé en parfait état, nullement défiguré, exhalant une odeur très agréable, comme de l'encens, qui embaumait sa tombe et le sanctuaire de la Vierge où il avait été inhumé tout entier, quoiqu'il eût demandé dans son testament qu'il n'y eût que son coeur enterré dans l'église, sous les degrés de l'autel de la très sainte Vierge. La terre même qui entourait le vénérable corps était tout imprégnée de cette très suave odeur. »
"Lorsqu'on ôta l'ais de dessus le cercueil, rapporte le vicaire de la paroisse, témoin du fait, on fut surpis d'y voir une infinité de petites mouches qui avaient les ailes vertes, et qui murmuraient à peu près comme des abeilles atour de leur ruche. Il n'y avait cependant ni limon, ni putréfaction, et la chair était blanche et saine."

En exhumant le corps de saint Dominique, on trouva pareillement tout autour comme un essaim de petites mouches, mais au lieu d'avoir la couleur verte, elles étaient blanches.
Si la présence inaccoutumée de ces petites mouches, aussi mystérieuses que l'agréable odeur qui embaumait ces deux vénérables tombes pouvait signifier autre chose qu'un concert de louanges en témoignage de l'éminente sainteté et de la ressemblance de ces deux grands serviteurs de Marie, nous penserions que les petites muches blanches qui environnaient le corps de saint Dominique figuraient l'origine du saint rosaire et particulièrement les mystères joyeux qui convenaient si bien à ces siècles de foi, et les petites mouches vertes qui bourdonnaient autour du corps du second saint Dominique, le progrès du saint rosaire et les mystères douloureux plus spécialement qui convenaient si bien à Montfort, persécuté toute sa vie et saluant déjà les magnifiques espérances de l'Église, le triomphe universel de notre sainte Religion. Enfin, cette interprétation nous ferait donc espérer, après le combat, le triomphe, c'est-à-dire le règne de Marie par le rosaire de la parfaite dévotion et son couronnement par la vertu des mystères glorieux, pour arriver en même temps au grand règne de Jésus-Christ sur la terre.
Cet admirable enchaînement des choses merveilleuses semblerait résulter des faits et des prémisses posées sous nos yeux. Si le tout n'est pas exact, il y a bien du vrai dans ces simples conjectures. Si Dieu met de la suite et de l'enchaînement dans le monde naturel, Il n'en met pas moins dans le monde surnaturel, fin suprême de Ses desseins et de Ses oeuvres. »