vendredi 11 mai 2018

La discipline pénitentielle
selon les règles roncalliennes ou montiniennes




Table des matières


* Les nouvelles règles du jeûne et de l'abstinence au Canada

* L’antipape apostat Jean XXIII-Roncalli :
le destructeur du culte de sainte Philomène

* L'antipape apostat Paul VI-Montini :
le destructeur du culte de saint Simon de Trente 

* Sur l'infaillibilité des canonisations

* La discipline traditionnelle catholique

        

        Les nouvelles règles du jeûne et de l'abstinence au Canada

Je lisais ces jours un courriel qu’un ami m’avait envoyé sur les règles dites traditionnelles (http://latinmassmaritimes.ca) à observer pour faire un bon Carême. En faisant quelques recherches, j’ai remarqué qu’elles n’étaient pas les règles traditionnelles catholiques pratiquées jusqu'au temps de S. S. le Pape Pie XII, comme je le montrerai par la suite.

Regardons quelques nouveautés implémentées au Canada après le temps de S. S. le Pape Pie XII et avant les déraisons de l'antipape apostat Paul VI :

a/1. Temps de Pie XII : Pendant le Carême, les mercredis et les vendredis sont toujours des jours de jeûne et d'abstinence complète.
a/2. Nouveautés après Pie XII : Pendant le Carême, seulement les vendredis sont des jours de jeûne et d'abstinence complète ; les mercredis on peut manger de la viande seulement au repas principal.

b/1. Temps de Pie XII : Le Samedi Saint jusqu'à minuit est un jour de jeûne et d'abstinence complète. (Décret Maxima redemptionis nostrae (1955), A. A. S., p. 844.)
b/2. Nouveautés après Pie XII : Le Samedi Saint est un jour de jeûne et d'abstinence partielle, c'est-à-dire, on peut manger de la viande seulement au repas principal.

c/1. Temps de Pie XII : Les féries des quatre-temps (mercredi, vendredi et samedi) sont toujours des jours de jeûne et d'abstinence complète.
c/2. Nouveautés après Pie XII : Seulement les vendredis des quatre-temps sont des jours de jeûne et d'abstinence complète ; les mercredis et les samedis des quatre-temps sont des jours de jeûnes et d'abstinence partielle, c'est-à-dire, on peut manger de la viande seulement au repas principal.

d/1. Temps de Pie XII : Les vigiles de la Pentecôte, de l'Immaculée Conception, de la Toussaint et de Noël sont toujours des jours de jeûne et d'abstinence complète.
d/2. Nouveautés après Pie XII : Seulement les vigiles de l'Immaculée Conception, de la Toussaint et de Noël sont des jours de jeûne et d'abstinence complète ; la vigile de la Pentecôte est jour de jeûne et d'abstinence partielle, c'est-à-dire, on peut manger de la viande seulement au repas principal.

e/1. Temps de Pie XII : On n'anticipe plus les vigiles : si la Toussaint ou Noël ou l'Immaculée Conception tombe un lundi (donc la vigile tombe un dimanche), on ne raporte pas, comme autrefois, jeûne et abstinence au samedi précédent, mais ils sont


simplement supprimés.
e/2. Nouveautés après Pie XII : On fait une exception pour la vigile de Noël : si elle tombe un dimanche, on observe jeûne et abstinence complète le samedi précédent.

f/1. Temps de Pie XII : On admet que le liquide pris entre les repas ne rompt pas le jeûne : ceci ne s'applique qu'aux boissons dont le premier but est d'étancher la soif, telles que vin, bière, cidre, thé, café..., mais non aux aliments liquides nourrisants, tels que lait, miel, lard fondu...
f/2. Nouveautés après Pie XII : Les liquides, y compris le lait et les jus de fruits, sont autorisés entre les repas.

Précisions :

- Le « décret » du 3 décembre 1959 – sous l'antipape apostat Jean XXIII – étend seulement à tous les fidèles le privilège accordé à la France (et à la Belgique) (décret du 27 août 1957) d’anticiper au 23 décembre le jeûne de la Vigile de Noël fixé normalement au jour suivant (Cf. La Documentation catholique, n° 1318, 20/12/1959, col. 1566).

- Le décret du 25 juillet 1957, pour sa part, se limite à transférer l’obligation du jeûne et de l’abstinence prescrits pour la Vigile de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie (14 août) à la Vigile de l’Immaculée Conception (7 décembre) (Cf. La Documentation Catholique, n° 1257, 4 août 1957, col. 1020).

- Les seules véritables mutations du Code de droit canon concernent le déplacement de l’obligation de la vigile de l’Assomption à celle de l’Immaculée Conception (S.C. du Concile, décret du 25 juillet 1957) et l’extension de la loi du jeûne et d'abstinence du Carême jusqu’au Samedi Saint minuit (Sacrée Congrégation des Rites, décret général, 16 novembre 1955, n. 10). Il est donc cohérent qu’avec le déplacement de l’horaire de la Veillée Pascale à la nuit institué par la réforme de la Semaine Sainte, la Congrégation des Rites ait étendu jusqu’à la nuit les obligations de jeûne et de l'abstinence du Carême.

En principe, seul le Saint-Siège peut instituer, transférer ou supprimer les jours de l’abstinence et de jeûne communs à l’Église universelle (canon 1244, § 1). Les Ordinaires ne peuvent en établir pour leur diocèse ou leur territoire que transitoirement (canon 1244, § 2), et c’est sous-entendu qu’ils ne feront rien sans le consentement du Saint-Siège.

Alors, ces règles dites traditionnelles de jeûne et de l’abstinence observées après le temps de S. S. le Pape Pie XII, et observées encore aujourd’hui par des communautés dites traditionnelles, comme celle de St. Gertrude the Great de Mgr Dolan (http://www.sgg.org) !!! (faute de frappe ?), sont-elles les règles de l’antipape apostat Paul VI-Montini ? Il paraît que non, car Montini a fait pire : Dans son pseudo-décret

Pænitemini de 16 février 1966, il garde comme jours de pénitence de Carême que le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint !!!

Ces nouvelles règles dites traditionnelles ci-dessus mentionnées sont celles approuvées au temps de l’antipape apostat Jean XXIII-Roncalli, que certains le considèrent traditionnel, le bon Pape Jean.

Peut-on observer la discipline pénitentielle selon les règles roncalliennes ou encore pire celles montiniennes ? Certainement pas !

« Or, on doit croire d'une Foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans les saintes Écritures et dans la Tradition, et tout ce qui est proposé par l'Église comme vérité divinement révélée, soit par un jugement solennel [ex cathedra], soit par son Magistère ordinaire [quotidien] et universel....

« Le Fils de Dieu et Rédempteur du genre humain, Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST, sur le point de retourner à son Père céleste, a promis d'être avec son Église militante sur la terre, tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles. C'est pourquoi, Il n'a cessé jamais en aucun temps d'être près de son épouse bien-aimée, de l'assister dans son enseignement, de bénir ses oeuvres et de la secourir en ses périls. (...) c'est pourquoi, elle [l'Église] ne peut s'abstenir en aucun temps d'attester et de prêcher la vérité de Dieu qui guérit toutes choses, car elle n'ignore pas que c'est à elle qu'il a été dit : "Mon Esprit qui est en toi et mes paroles que j'ai posées en ta bouche ne s'éloigneront jamais de ta bouche, maintenant et pour l'éternité (Is. LIX, 21)". » (Concile Vatican I - Constitution Dogmatique Dei Filius)

« ... Et Nous ne pouvons passer sous silence l'audace de ceux qui, ne supportant pas la saine doctrine, prétendent que : " Quant à ces jugements et à ces décrets du Siège Apostolique dont l'objet regarde manifestement le bien général de l'Église, ses droits et sa discipline, on peut, du moment qu'ils ne touchent pas aux dogmes relatifs à la foi et aux mœurs, leur refuser l'assentiment et l'obéissance, sans péché et sans cesser en rien de professer le catholicisme. " À quel point cela est contraire au dogme catholique sur le plein pouvoir, divinement conféré par le Christ Notre Seigneur Lui-même au Pontife Romain, de paître, de régir et de gouverner l'Église universelle, il n'est personne qui ne le voie et qui ne le comprenne clairement et distinctement. » (S. S. le Pape Pie IX, Encyclique Quanta Cura, 1864)

« Si quelqu'un n'écoute point l'Église, nous dit Notre-Seigneur Lui-même, qu'il soit pour vous comme un païen et comme un voleur ! » Ce mot « quelqu'un » ne souffre point d'exceptions : homme, femme, savant, académicien, homme politique, homme d'État, magistrat, souverain, ecclésiastique, religieux. » (Mgr de Ségur, Le concile, in Oeuvres de Mgr de Ségur, vol. VI, pp. 136- 163)


L’antipape apostat Jean XXIII-Roncalli :
le destructeur du culte de sainte Philomène



Les causes de béatification des serviteurs de Dieu et de canonisation des bienheureux sont exclusivement réservées au Saint-Siège (canon 1999, § 1).

Déjà en 1827, S. S. le Pape Léon XII, résumant les différents rapports de nombreux miracles opérés dans toute l’Italie, conclut sur sainte Philomène : « C’est une grande Sainte ! ».

Mais à Rome, la prudence se mesure en partie aussi avec le temps. En 1834, la Congrégation des Rites délibère et approuve : « … il y a lieu de donner une réponse favorable pour l’Office et la Messe du commun et la quatrième leçon propre, sous le rite double mineur ». Puis Grégoire XVI approuve définitivement en 1837. Le 13 janvier 1837, Sa Sainteté le Pape Grégoire XVI acquiesça aux suppliques qui lui étaient adressées et confirma le rescrit de la Congrégation des Rites par un décret solennel qui approuva le culte de sainte Philomène ; plus tard, le 30 janvier 1837, Sa Sainteté, le Pape Grégoire XVI canonisa officiellement sainte Philomène. Initialement fixée au 10 Août la Fête de Sainte Philomène fut déplacée au 11 Août sous Léon XIII. Sainte Philomène est donc bien sainte, et même une grande sainte, pour l'éternité. Ainsi se

trouvaient légalisés par l'autorité suprême de l'Église l'acte de la seconde "naissance" de sainte Philomène au cimetière de Priscille, sa vie de chrétienne, sa confession sanglante, la translation de ses restes en Campanie, la soudaine célébrité de son culte, la puissance de son intercession.

La quatrième leçon officiellement insérée au bréviaire est sobre et concise. Elle démontre que l'Église reconnaît à sainte Philomène le titre de vierge et de martyre. Elle affirme la réalité de miracles qui, survenus après sa mort et par son intercession, prouvent que, durant sa courte vie, elle pratiqua les vertus héroïques. En résumé, la demande de Mgr Basilici fit engager, dans Rome, autour du nom de Filumena, un véritable procès de canonisation. Or, jamais cas semblable ne s'est présenté pour aucun autre Saint de vie inconnue. Toutefois ici, avec son habituelle prudence, l'Église ne s'est appuyée que sur des données certaines.

Par son décret Etsi decimo, le 31 janvier 1855, Sa Sainteté, le Pape Pie IX approuva l’Office et la Messe propre en honneur de sainte Philomène.

Le 15 décembre 1883, Sa Sainteté, le Pape Léon XIII approuva le port d'un cordon, de couleur rouge et blanche, en l'honneur de la vierge martyre, et il dota cette dévotion de riches indulgences. Le 24 septembre 1889, l'illustre Pontife accorda le titre et le privilège d'Archiconfrérie -- pour la France seulement, il est vrai -- à l'Oeuvre de Sainte-Philomène.

Sa Sainteté, le Pape saint Pie X, au cours d’une audience, le 6 juin 1907, déclarait ainsi contre ceux qui s’opposaient au culte de sainte Philomène :

« Ah ! Sainte Philomène ! Je suis bien attristé par ce que l’on écrit à son sujet. Est-ce possible de voir de telles choses ? Comment ne voient-ils pas que le grand argument en faveur du culte de Sainte Philomène, c’est le Curé d’Ars ? Par elle, en son nom, au moyen de son intercession, il a obtenu d’innombrables grâces, de continuels prodiges.  Sa dévotion envers elle était connue de tous, il la recommandait sans cesse. On lut ce nom Filumena sur sa tombe. Que ce soit son propre nom ou qu’elle en portât un autre – et saint Pie X en énumère plusieurs – peu importe. Il reste, il est acquis que l’âme qui informait ces restes sacrés était une âme pure et sainte que l’Église a déclarée l’âme d’une vierge martyre. Cette âme a été si aimée de Dieu, si agréable à l'ESPRIT-SAINT, qu’elle a obtenu les grâces les plus merveilleuses pour ceux qui eurent recours à son intercession... »

Par Bref apostolique du 21 mai 1912, Sa Sainteté daigna étendre à toute l'Église l'Archiconfrérie de Sainte-Philomène. Saint Pie X complétait ainsi l'oeuvre commencée en 1837 par Grégoire XVI. (Cf. Mgr Francis Trochu, La "petite sainte" du Curé d'Ars, sainte Philomène, vierge et martyre, Librairie Catholique Emmanuel Vitte, Paris, 1929)


Or, l'antipape apostat Jean XXIII fut celui qui essaya de détruire, au moins en papier, le culte si populaire de sainte Philomène, la "petite sainte" du Curé d'Ars, approuvé et loué par divers saints Papes.

« Sainte Philomène. Son nom existait... mais pas elle ! » : Entretien avec le "père" Evenou publié dans « Croire, sainteté d'hier et d'aujourd'hui » - Le père Evenou a été responsable de la révision du martyrologe romain à « la Congrégation romaine des causes des saints » de 1984 à 1999.

« Il est incompréhensible qu’un catholique quelconque ose contredire le Saint Père lui-même d’une manière flagrante, et désavoue avec mépris les décisions des Congrégations Romaines [qui ont canonisé Sainte Philomène]. Comment les Évêques peuvent-ils s’attendre au respect, à l’obéissance et à la soumission si cela est refusé au Vicaire du Christ ? Il ne peut être allégué que les décisions et décrets en question ont été faits dans des siècles lointains, quand la procédure Romaine était moins rigoureuse, et aucun doute ne peut non plus être soulevé au sujet de l’authenticité des documents ni de l’exactitude de l’interprétation. Ces décisions sont modernes et faites avec la plus grande prudence, pour laquelle Rome est si justement célèbre, afin d’assurer une exactitude infaillible. » (R.P. O’Sullivan, O.P.)

« L’esprit libéral, rationaliste, qui tourne en dérision tant de choses catholiques, la tient [Sainte Philomène] dans un dédain particulier. » ("Sœur" Marie-Thérèse, M.I.C.M., St. Philomena : a Challenge to Modern Minds.)

Les Soldats de la Vierge Marie, dans leur article Une preuve de l’invalidité de « l’élection » de « Jean XXIII » : le cas de la fête de Sainte Philomène, écrivent ceci :

Le 14 février 1961, par la lamentable «  instruction Ad rubricarum Codicem » de « la Sacrée Congrégation des Rites », signée par le cardinal Cicognani, avec l’approbation et confirmation de Jean XXIII (A.A.S., vol. 53, p. 174), la fête de sainte Philomène a été supprimée pour l’Église entière (note de John S. Daly : d’ailleurs, presque toutes les autres fêtes supprimées en même temps suite au mouvement de scepticisme historique (fêtes de la Couronne d’épines, du Saint Suaire, de la Translation de la sainte Maison de Lorette, l’Invention de la Sainte Croix, l’Apparition de S. Michel Archange, l’Invention de saint Étienne, saint Jean devant la Porte Latine, etc.) bénéficièrent d’une modeste tolérance en certains rares cas « si rationes omnino singulares id suadeant » […] mais il fut souligné que sainte Philomène n’avait droit à aucune tolérance de cette sorte. La douce et bien-aimée vierge et martyr, thaumaturge de nos temps, fut condamnée, par une stipulation unique dans sa sévérité à disparaître entièrement de tous les calendriers : « Festum autem S. Philumenæ V. et M. (11 augusti) e quolibet calendario expugnatur. »).

Le porte-parole du Vatican expliquait aux journalistes que le motif de cette décision fut le constat qu’aucune sainte de ce nom n’avait jamais existé. […] Ainsi donc,


l'apostat Angelo Giuseppe Roncalli prétendit implicitement, mais non moins réellement, que Sa Sainteté le Pape Grégoire XVI ou le Saint-Siège se serait trompé le 30 janvier 1837 en canonisant Sainte Philomène, qu'elle n'aurait jamais existée !!! (https://militesvirginismariae.wordpress.com)

Certains prétendent que " malgré sa disparition du calendrier liturgique, sainte Philomène reste une sainte officielle de l'Église Catholique, car l'infaillibilité pontificale est normalement engagée dans une canonisation ". Il est vrai que l'Église ne peut pas errer dans la canonisation des saints, mais justement l'errance de ces apostats en voulant dé-canoniser des saints de l'Église prouve leur invalidité et leur manque d'autorité papale ; la cause de la canonisation de ces saints, comme sainte Philomène et saint Simon de Trente, est intimement liée à leur Messe et office propre, effet corollaire de leur canonisation ; si on détruit ou condamne l’effet, on détruit et condamne aussi sa cause immédiate.

Cet acte impie et blasphématoire de l'apostat Jean XXIII-Roncalli contredit l’inerrance et l'infaillibilité dont jouit le Saint-Siège ou l'Église dans la canonisation des saints, démontrant ainsi que Jean XXIII ne professait pas la Foi catholique et, par conséquent, il n’était pas le Pape de l'Église Catholique Romaine.



L'antipape apostat Paul VI-Montini :
le destructeur du culte de
saint Simon de Trente


Comme l’apostat Jean XXIII-Roncalli, l’autre antipape apostat Paul VI-Montini essaya de détruire, lui aussi, le culte de saint Simon de Trente, enfant martyre, succombé sous la barbarie des déicides et infanticides talmudiques.

La Lorraine nationaliste, dans son article Saint Simon de Trente, enfant abattu par les juifs, écrit ainsi sur ce crime rituel macabre :

L’affaire Simon de Trente se déroule au XVe siècle dans la ville de Trente, alors dépendante du duc du Tyrol (qui est située aujourd’hui en Italie). Un enfant de deux ans disparaît dans des conditions mystérieuses aux alentours de la Pâque juive de 1475, ce qui donne lieu à l’un des procès les plus connus pour accusation de meurtre rituel contre les juifs à la fin du Moyen-Âge.

Un siècle après sa mort, l’enfant est canonisé par l’Église catholique sous le nom de Simon de Trente et devient le Saint patron des enfants victimes d’enlèvement ou de tortures. Cependant, en 1965, la secte Vatican II rouvre l’enquête et réexamine fallacieusement les dossiers. L’affaire est reconnue comme « frauduleuse »  par la « Congrégation pour les causes des saints »  et Paul VI n’hésite pas à abolir le culte de Simon de Trente, qui dès lors (pour la secte conciliaire, Ndlr) ne fait plus partie des

Saints du catholicisme. Ce qui prouve que le philo-sémitisme de Vatican II ne date pas d’aujourd’hui. L’autel qu’on lui avait élevé est démoli et on le retire du calendrier. Il est désormais interdit de le vénérer, mais cette interdiction n’est pas respectée par tous. Elle provoque au contraire l’indignation de cercles traditionalistes qui refusent de la respecter.

La disparition du martyr, déclencha de vives réactions qui se multiplièrent à travers l’Europe toute entière pendant près de cinq siècles. Peu de temps après la disparition de l’enfant, les habitants ne tardèrent pas à apprendre qu’il s’agissait en vérité d’un effroyable crime rituel. La communauté juive de Trente est immédiatement pourchassée. Le père du petit Simon ne tarda pas à la dénoncer et à signaler à la ville que les juifs enlèvent et de tuent des enfants chrétiens. La secte avait vidé son fils de son sang pour l’utiliser dans la cuisson de leur matzot (pain non levé) de Pâques, et pour des rituels occultes auxquels elle se livrait secrètement. Le 26 mars, le corps sans vie de l’enfant est retrouvé dans un canal sous la maison du juif Samuel. Huit Juifs sont immédiatement arrêtés, dix le lendemain.

Les chefs de la communauté juive sont arrêtés et soumis à la torture. Samuel, un préteur sur gage, un des hommes les plus en vue de la petite communauté de Trente (environ 30 personnes), est particulièrement suspecté, car le canal où a été retrouvé le corps du jeune garçon passe sous sa maison. Il commence par protester de l’innocence de la communauté, et finit par tout avouer. Il raconte en effet que les sages de Babylone avaient autrefois délibérés que « le sang d’un enfant chrétien tué de la sorte (c’est-à-dire lors de Pessah – fête juive -) serait profitable au salut de l’âme ».

Pour étayer leurs accusations, les juges de la ville interrogent un juif converti, Giovani da Feltre, alors emprisonné. Celui-ci, leur donne le récit détaillé d’un crime rituel auquel son père aurait participé 40 ans plus tôt en Bavière. Il raconte que les Juifs ont l’habitude d’utiliser du sang chrétien aussi bien lors de la Pâque que le lendemain, le mélangeant aussi à du vin.

Un premier procès se tient du 28 mars au 22 juin 1475. Il aboutit à l’exécution de neuf juifs coupable d’avoir assassiné l’enfant : sept sont brûlés et deux décapités parce qu’ils s’étaient convertis au Christianisme afin d’échapper à leur jugement. Le second procès, entre décembre 1475 et janvier 1476, aboutit à l’exécution de 5 autres Juifs. Le Pape est averti du procès par le duc du Tyrol.

« En 1965, l'Église Catholique Romaine [note de la Sapinière : Israël Shamir néglige ici le fait qu’un Pape hérétique, selon l’opinion commune des théologiens, perd son autorité. Ce qui explique que toutes les scandaleuses positions prises par un tel “Pape” hérétique (tel que Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François) sont nulles de plein droit et n’engagent en rien l'Église catholique. Il faudra donc comprendre que quand Shamir parle de l'Église de Vatican II, il parle de cette église conciliaire et apostate qui

se prétend abusivement catholique parce qu’elle occupe matériellement ses sièges épiscopaux] entama une sorte de perestroïka. Ce furent les tristes vieux jours de Vatican II, durant lesquels les modernisateurs éradiquèrent les fondements de la tradition, dans l’espoir de mettre la foi au goût du jour et de la faire coller au nouveau discours de la modernité judéo-compatible. Dit plus simplement : les évêques voulaient être aimés par la presse libérale.

« Les juifs, toujours en alerte, profitèrent de cette opportunité pour pousser les évêques à dé-canoniser saint Simon de Trente. Les évêques furent bien trop heureux d’une telle aubaine ; déjà, au cours d’un rituel bizarre, les dirigeants de l'Église catholique avaient trouvé les Hébreux innocents de la Crucifixion du Christ, tout en reconnaissant la faute de l'Église dans la persécution des juifs ; en comparaison avec une volte-face aussi magistrale, la crucifixion d’un bambin italien n’était que de la petite bière, vous l’imaginez aisément… En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les évêques décidèrent donc que les aveux des assassins n’étaient pas recevables, car ils auraient été obtenus sous la torture et, ainsi, les accusés furent innocentés, le jeune martyr étant, quant à lui, tout simplement passé par pertes et profits. Il fut mis un terme à son culte, qui fut prestement interdit, et les reliques de l’enfant martyrisé furent retirées de l’église où elles reposaient et jetées en un lieu secret, afin d’éviter toute reprise intempestive d’éventuels pèlerinages. » (Abbé Rioult, Enfants martyrs et bourreaux juifs : antisémitisme ou crime rituel ?)

Un savant sur les crimes rituels parle ainsi sur l'affaire de saint Simon de Trente :

« Personne n'a jamais osé essayer de nier les évènements historiques de cette affaire ; seuls les juifs inventent des "raisons" justifiant qu'il ne s'agissait pas de meurtres rituels ! Mais il n'y a pas d'échappatoire à la conclusion inverse. En 1759, en réponse à un appel juif de Pologne, l'Inquisition envoya au cardinal Ganganelli (plus tard il devint le Pape Clément XIV) pour enquêter et faire rapport sur l'ensemble du sujet, en se référant particulièrement aux nombreux cas alors signalés en Pologne ; bien que cet homme ait fait preuve d'un esprit partial en faveur des juifs (dans son rapport, il dit : "Avec mes faibles facultés, j'ai essayé de démontrer l'inexistence du crime imputé à la nation juive en Pologne," ce n'est guère l'esprit à avoir pour entreprendre une telle enquête !), il a dit de cette affaire de Trent (voir le rapport du cardinal Ganganelli, dans The Ritual Murder Libel and the Jew de C. Roth, 1935 3 p. 83) : "J'admets alors comme vrais les faits de Saint-Simon, un garçon de trois ans, tué par les juifs à Trente en 1475 par haine de la foi en Jésus-Christ (bien qu'il soit contesté par Basnage et Wagenseil), car le célèbre Flaminio Cormro, un sénateur vénitien, dans son travail On the Cult of the Child St. Simon of Trent (Venise, 1753) dissipe tous les doutes soulevés par les critiques susmentionnés.



Procession en honneur de saint Simon de Trente (1955)


« Les juifs essayent de jeter le discrédit sur les juges qui ont condamné les meurtriers juifs en citant le Pape Sixte IV qui a refusé de sanctionner le culte de Saint-Simon ; mais la raison en était que le culte n'était alors pas autorisé par Rome, mais était un mouvement populaire sans autorité et contraire à la discipline de l'Église ; ce même Pape a ensuite exprimé son approbation du verdict sur les juifs dans la Bulle papale XII Kal. Juillet 1478.

« Nous avons non seulement le témoignage sur l’exactitude des procédures de Sixte IV ; mais aussi celui de plusieurs autres Papes ; comme Sixtus V, qui a régularisé le culte populaire de Saint-Simon en le ratifiant en 1588 (on le canonisant, Ndlr), tel que cité par Benoît XIV dans le Livre I, Ch. xiv, n° 4 de son ouvrage On the Canonisation of the Saints ; aussi par ce même Pape Benoît XIV dans sa Bulle Beatus Andreas du 22 février 1755, dans laquelle il ratifie Simon en tant que Saint, un fait omis des arguments de cet avocat pour les juifs, Strack (The Jew and Human Sacrifice) ; Grégoire XIII reconnut Simon comme un martyr, et a même visité le sanctuaire ; et, comme déjà indiqué, Clément XIV a été obligé de reconnaître qu'il s'agissait d'un cas de meurtre juif par haine du Christianisme. Le sanctuaire de Saint-Simon est [maintenant détruit, hélas ! Ndlr] dans l'église de Saint-Pierre, à Trent ; des reliques de lui sont encore montrées, parmi lesquelles le couteau sacrificiel.

« En bref, le meurtre rituel de Saint-Simon à Trent est soutenu par tant de preuves que

ceux qui en doutent condamnent ainsi sans raison de hautes autorités juridiques et ecclésiastiques dont la probité et l'intelligence n'ont absolument aucune raison d'être contestées. »  

L'historien préféré de Padre Pio, M. l'Abbé Rohrbacher, dans son monument de science et de piété qu'elle est l'Histoire universelle de l'Église Catholique, vol. 22, pp. 262-269, décrit d'une manière semblable le martyre de saint Simon et ajoute :

« Le Pape Grégoire ordonna d'inscrire le martyr Simon dans les fastes sacrés de l'Église Romaine, au 24 mars, en ces termes : A Trente, passion de saint Simon, petit innocent, cruellement égorgé par les juifs en haine du Christ, et qui ensuite brilla par beaucoup de miracles. En 1588, Sixte V accorda au cardinal Mardruce, évêque et prince de Trente, de célébrer la fête du saint dans tout le diocèse, avec un office et une messe propres, et indulgence plénière. »

Saint Simon de Trente est donc bien Saint pour l'éternité, acclamé par une sentence irrévocable de l'Église Catholique Romaine.

Or, l'antipape apostat Paul VI-Montini coopéra avec les assassins de saint Simon, car il ordonna de détruire et d'interdire le culte de saint Simon, déjà établi et très populaire en Italie et ailleurs.

En conclusion, les deux antipapes apostats conciliaires, Roncalli et Montini, non seulement n'ont rien changé aux sentences définitives et éternelles de nos saints Pontifes romains et de l'Église Romaine, mais ils ont contribué à exposer au monde entier l'invalidité de leurs prétendus Pontificats, car le Vicaire du Christ sur terre ne peut pas errer dans la canonisation des saints. En autre, leur défaillance doctrinale en la Foi est l'autre argument puissant en faveur de la susdite invalidité, mais ceci est un sujet pour un autre écrit.


Sur l'infaillibilité des canonisations


« La canonisation n'est autre chose que la sentence dernière et définitive du Pape déclarant que tel serviteur de Dieu a été reçu dans l'Église triomphante et le proposant au culte de tous les fidèles. (Cf. Benoît XIV, De canonis., 1. I, C. XXXVIII, n. 14-15). Étant données les conditions de la sainteté, d'une part, telles qu'elles sont notifiées par la révélation, et, d'autre part, la constatation que ces conditions ont été effectivement remplies par tel serviteur de Dieu, la conclusion s'impose logiquement : Donc tel serviteur de Dieu est un saint. Une erreur de fait, en pareil cas, entraînerait de graves inconvénients. En conséquence, il est à croire que l'infaillibilité s'applique ; l'Église ne saurait se tromper en pareille matière. Sans aller jusqu'à dire que cela soit de foi, Suarez regarde la chose comme assez certaine et traite d'impie l'opinion

contraire. M. Cano dit : « Qui fidem in his Ecclesiae detrahunt, eos non haetericos quidem, sed temerarios, impudentes, irreligiosos esse credamus. » (Suarez, De fide, disp. V, s. VIII, n. 8 ; Cano, De locis theol., V, v, dans Migne, t. 1, p. 392). Saint Thomas avait dit : « Comme l'honneur que nous rendons aux saints est une certaine profession de foi, il est à croire pieusement que le jugement de l'Église ne peut errer dans leur canonisation. (Quodlib. ix, q. 7, a. 16.) » (G. Barreille, Le catéchisme romain, 1906, v. II, p. 598)

M. Vacant ajoute : « Il y a même lieu d'appliquer au Magistère ordinaire, ce que les théologiens ont dit de l'objet de l'autorité de l'Église dispersée. L'infaillibilité de ce Magistère s'étend donc non seulement aux vérités de Foi catholique et aux conclusions théologiques, mais encore aux faits dogmatiques, à la discipline, à la canonisation des saints. Les lois générales établies par une coutume légitime ne pourront par conséquent être en contradiction avec la loi divine et la doctrine révélée ; et, quand toute l'Église, pendant les premiers siècles, s'accordait à honorer un personnage comme saint, le jugement qu'elle portait ainsi, du consentement au moins tacite du Saint-Siège, n'était pas moins infaillible que les décrets de canonisation que le Souverain Pontife porte aujourd'hui. » (La Const. Dei Filius, Paris, 1895, t. 11, p. 95.)

« Supposer que l'Église puisse errer en canonisant est un péché, ou une hérésie, d’après Sts. Bonaventure, Bellarmin, et d’autres ; ou au moins une chose proche de l’hérésie, d’après Suarez, Azorius, Gotti, etc. ; parce que le Souverain Pontife, d’après St. Thomas, est guidé par l’influence infaillible du Saint-Esprit d’une façon spéciale lors de la canonisation des saints. » (Saint Alphonse-Maria de Liguori, Les Grands Moyens du Salut et de la Perfection, 1759, p. 23)

Le Pape, lors de la canonisation d’un saint, s’exprime depuis la Chaire de Saint Pierre (ex cathedra) de façon infaillible :

« Le Pontife romain est infaillible quand il édicte une sentence définitive, et qu’au nom de son autorité suprême il oblige les fidèles à tenir une chose pour vraie. Or tel est le cas de la sentence de canonisation : ‘‘Par l’autorité de N.-S. J.-C., des Bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et la Nôtre, nous déclarons et définissons que N… est saint, nous l’inscrivons au catalogue des saints, et ordonnons que l’Église universelle honore sa mémoire d’un culte pieux… Que personne ne se permette de déchirer cette page de notre définition ; qu’il sache qu’il encourrait l’indignation du Dieu Tout-Puissant.’’ Une telle sentence est nécessairement infaillible, car il ne se peut que l’Église entière soit astreinte par son chef à honorer un damné ni un homme inexistant. » (Cf. R.P. Auguste-Alexis Goupil, L’Église est infaillible dans la canonisation des saints, in La Règle de la Foi, 1941).

Saint Thomas d'Aquin, le docteur angélique, dans Quodlib. IX, a. 1, 6, affirme :

‘‘ Puisque les honneurs que nous rendons aux saints sont dans un certain sens une

profession de foi, c.-à-d. une croyance en la gloire des Saints, nous devons pieusement croire qu’en cette matière également l'Église n’est pas sujette à l’erreur ’’.» (Catholic Encyclopedia, Vol. 2, Béatification, 1907, p. 366).



La discipline traditionnelle catholique
sur les fêtes d'obligations et les jours de jeûne et de l'abstinence
(observée au temps de S. S. le Pape Pie XII)


Fêtes d'obligation au Canada


Tous les dimanches de l'année ;
La Circoncision, le 1er janvier ;
L'Épiphanie, le 6 janvier ;
L'Ascension ;
La Toussaint, le 1er novembre ;
L'Immaculée-Conception, le 8 décembre ;
Noël, le 25 décembre ;


Jeûnes d'obligation au Canada (canon 1252 § 1-2)


Le Carême, tout entier, excepté les dimanches ;
Les mercredis, vendredis et samedis des Quatre-temps ;
Les vigiles de la Pentecôte, de la Toussaint et de Noël, ainsi que la veille de
l'Immaculée-Conception ;


Jours d'abstinence au Canada (canon 1250)


Les mercredis, vendredis et samedis des quatre-temps ;
Les vigiles où on doit observer le jeûne ;
Les mercredis de Carême ;
Le Samedi-Saint, jusqu'à minuit ;
Tous les vendredis de l'année, excepté celui où tombe une fête d'obligation ;



Objet de la loi du jeûne


La loi du jeûne prescrit de ne faire qu'un repas complet par jour, pour lequel la loi ecclésiastique ne prescrit aucune restriction soit quantitative soit qualitative ; mais elle ne défend pas de manger un peu matin et soir, en se conformant pour la quantité et la qualité à la coutume locale reconnue comme valable. L'important est que ce que l'on prend en dehors de ce repas principal ne constitue pas un autre repas complet. Il n'est pas défendu de manger au même repas de la viande et du poisson ; on peut aussi renvoyer au soir le repas principal et prendre la collation dans la journée (canon 1251 § 2).

Une interruption du repas principal est permise, même sans motif, si elle ne dépasse pas une demie-heure. Si l'interruption est plus longue, on commet un péché véniel ; si elle dépasse l'heure on commet péché mortel. Mais pour un motif proportionnellement grave (par exemple : l'assistance d'un mourant) le repas pourra être interrompu pendant plusieurs heures. Selon les lois actuelles de l’Église, maintenant on peut manger des oeufs et boire du lait au repas principal d’une journée de jeûne, qui ne devrait pas se prolonger au-delà de deux heures, sans raison spéciale.


La quantité et la qualité de la nourriture à prendre le matin et le soir


D'une manière générale, on peut prendre ce qui est nécessaire pour que le jeûne puisse être observé sans gêne excessive. A titre d'indication, on disait jadis qu'on peut prendre le matin environ 60 de pain et, à la collation du soir, la valeur du quart d'un repas complet (environ 240 grammes d'aliments moins nourrissants).

Par rapport à la qualité des aliments, en somme, tout ce qui n'est pas viande peut être mangé, à moins de sévérité plus grande de mandement diocésain, qui interdit souvent les oeufs et parfois d'autres aliments. La mesure récente de la Sainte Congrégation du Concile autorise les oeufs et laitages aux petits repas. (Acta Apostolicae Sedis, XLI, 1949, p. 32).


Heure des repas incomplets


Le grand repas complet peut se faire vers midi ou à toute heure de l'après-midi et, pour une raison légère, même avant midi ; on peut, à son gré, remettre le grand repas au soir et faire la collation à midi (canon 1251) ; de même, pour une cause raisonable, on peut faire le matin la collation (repas incomplet du soir) et remettre le frustulum (repas incomplet du matin) le soir.


Entre les repas incomplets


Dans l'intervalle des trois repas cités on ne doit prendre aucune nourriture, mais, si nécessaire, seulement de la boisson qui ne nourrit pas (par exemple : de l'eau, du vin, de la bière, etc. mais ni bouillon, ni chocolat, ni lait).


Obligation de la loi du jeûne


Sont obligés par la loi du jeûne ceux qui ont accompli leur vingt et unième année et ce jusqu’au commencement de leur soixantième. (canon 1254 § 2)


Excusés du jeûne


Sont excusés du jeûne ceux qui ne peuvent pas sans grave inconvénient l'observer soit totalement soit partiellement, pour raison de santé, de pauvreté, de travail.


Objet de la loi de l'abstinence


La loi de l’abstinence défend de manger de la viande et du jus de viande, mais non pas des oeufs, des laitages et de tous les condiments tirés de la graisse des animaux. (canon 1250)

Selon la règle générale, il est défendu tout ce qui provient d'animaux au sang chaud, mammifères et oiseaux, y compris leur sang, leur moelle, la cervelle, le coeur, le foie, le lard, etc...; par contre, il est permis tout ce qui provient d'animaux au sang froid : poissons, grenouilles, reptiles, tortues, escargots, moules, huîtres, crustacés. Sont également permis, d'après l'opinion plus commune, certains extraits de viande (gélatine, pepsine, peptones), mais non les potages concentrés à extrait de viande.


Notion de condiment


Est à considérer comme condiment permis tout ce qui, quoique non liquide, est pris pour rendre la nourriture plus savoureuse (Verm.-Creusen II, 565), comme le lard, la graisse servant à faire les tartines. La graisse peut être étendue sur le pain (Rép. du Saint-Office, du 6 sept. 1899) ; elle ne doit pourtant pas perdre son rôle de condiment ; p. ex., si elle se condensait en assez gros morceaux de lard (Sacrée Pénitencerie, 17 nov. 1897).


Obligation de la loi de l'abstinence


Tous les fidèles âgés de sept ans accomplis sont tenus d'observer la loi de l'abstinence.


Excusés de l'abstinence


Sont excusés de l'abstinence ceux qui ne peuvent pas la faire sans grand inconvénient, c'est-à-dire généralement : les mendiants, les malades, les convalescents et facilement les femmes enceintes ou celles qui nourrissent ; les ouvriers qui exécutent des travaux très pénibles, aux laminoirs, dans les mines, les verreries, près des fourneaux, etc....;


Gravité de la loi

La loi de l'abstinence et celle du jeûne obligent sub gravi (sous peine de péché grave), mais admettent légèreté de matière ; on admet généralement qu'il y aurait faute grave à manger plus de 60 grammes de viande un vendredi, et plus de 120 grammes de pain en dehors de ce qui est permis normalement un jour de jeûne. On viole gravement la loi du jeûne : en prenant un second repas complet ; en majorant tellement les repas secondaires qu'ils équivalent à un second repas complet ; en mangeant à diverses reprises, bien que peu à la fois mais assez souvent, pour que la nourriture ainsi prise réduise à rien ce que le jeûne a de pénible.


Cessation de la loi


La loi de jeûne et celle de l'abstinence cessent aux dimanches et aux fêtes de précepte qui tombent en dehors du Carême, à condition qu'elles soient célébrées comme fêtes d'obligation ; cette loi cesse aussi le Samedi-Saint après minuit.



Dispense du jeûne et de l'abstinence


Non seulement les Ordinaires des lieux, mais encore les curés, dans des cas isolés et pour un juste motif, peuvent dispenser leurs sujets pris individuellement et les familles, même hors de leur territoire, et dans leur territoire, même les étrangers, de la loi commune de l’observance des fêtes, de même que de l’observance de l’abstinence et du jeûne, ou encore des deux.

Les Ordinaires pour le motif spécial d’un grand concours de peuple ou à cause de la santé publique, peuvent dispenser tout leur diocèse ou un lieu déterminé du jeûne et de l’abstinence, ou encore des deux lois en même temps. (Canon 1245 § 1-2).

Les confesseurs, à moins de délégation spéciale, ne peuvent que déclarer qu'il y a une raison excusante pour ne pas jeûner du tout ou pour jeûner qu'en partie ; quand il suffit de renfoncer un peu le frustulum du matin ou la collation du soir, ou de transposer les deux, c'est cela seulement qu'ils doivent concéder.

Celui qui est dispensé du jeûne n'est pas par le fait même dispensé de l'abstinence ; mais celui qui, un jour de jeûne, est autorisé à faire gras, peut manger de la viande plusieurs fois par jour.

Quand le maître de maison est excusé ou dispensé de l'abstinence, facilement tous les membres de la famille seront autorisés à faire gras, à cause de l'impossibilité morale de préparer deux repas. (S. Pénitencerie-directives pour les confesseurs, a. 1834, 1862, 1863).


Références additionnelles :


* Rev. P. Héribert Jone O. M. Cap., Précis de théologie morale catholique, Casterman-Tournai (Bélgique), 1958.

* L. Muller, S. Sp., Somme de théologie morale, 1936.

* Rev. P. E. Jombart S. J., Manuel de droit canon, Paris, 1958.


samedi 5 mai 2018

Magistère ordinaire infaillible




« Mais J'ai prié pour toi, ô Pierre, afin que ta foi ne défaille point. » (S. Luc XXII, 32).

« Pour toi, car Je te destine à être la tête et le chef des Apôtres et de Mon Église, afin que ta foi ne défaille pas en croyant que Je suis le CHRIST et le Sauveur du monde. Observez que le CHRIST dans cette prière demanda et obtint deux privilèges particuliers pour Pierre, avant les autres Apôtres : le premier privilège personnel était qu'il ne défaillirait jamais dans sa foi en Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST, car Notre-Seigneur se souvint du criblage au verset précédent, c'est-à-dire de la tentation de Son propre arrêt, quand les autres Apôtres s'enfuirent de Lui comme la paille, perdirent leur Foi, se dispersèrent et s'échappèrent de tous les côtés. Or, Pierre [il n'était pas encore élu Pape], même s'il dénia le CHRIST du bout des lèvres et perdit son amour pour le Sauveur, cependant il garda sa Foi. Ainsi commentent saint Chrysostome ("Hom. XXXVIII sur s. Matth."), saint Augustin ("De corrept. et grat. chap. VIII"), Théophylacte et les autres... Le deuxième privilège certain que Pierre avait en commun avec tous ses successeurs était que lui et tous les autres évêques de Rome (car Pierre, selon la volonté du CHRIST, fonda et confirma l'Église Catholique à Rome) ne devraient jamais défaillir ouvertement dans cette Foi, au point d'enseigner à l'Église des hérésies ou une erreur quelconque contre la Foi. Ainsi enseignent le Pape S. Léon le Grand (Serm. XXII in natali SS. Apostolorum Petri et Pauli), s. Cyprien à Cornélius (Lib. I, ep. 3), les Papes saint Lucius Ier, saint Félix Ier, saint Agathon, saint Nicolas Ier, saint Léon IX, Innocent III, saint Bernard et autres que saint Bellarmin cite et suit (Lib. I de Pontif. Roman.).  (Mossman, The great Commentary of Cornelius à Lapide, 1908, vol. 4, pp. 482-483 ; éd. latine, vol. 8, p. 846).

Canon 1322

§ 1 Le Christ Seigneur a confié à Église le dépôt de la Foi, afin qu’elle conserve religieusement la doctrine révélée et l’expose fidèlement avec l’assistance continuelle du Saint Esprit.

« Dans ce déluge universel d'opinions, c'est la mission de l'Église de protéger la vérité et d'arracher l'erreur des âmes, et cette mission, elle la doit remplir saintement et toujours, car à sa garde ont été confiés l'honneur de Dieu et le salut des hommes. Mais, quand les circonstances en font une nécessité, ce ne sont pas seulement les prélats qui doivent veiller à l'intégrité de la foi, mais, comme le dit saint Thomas: " Chacun est tenu de manifester publiquement sa foi, soit pour instruire et encourager les autres fidèles, soit pour repousser les attaques des adversaires ".

« Les premières applications de ce devoir consistent à professer ouvertement et avec courage la doctrine catholique, et à la propager autant que chacun le peut faire. En effet, on l'a dit souvent et avec beaucoup de vérité, rien n'est plus préjudiciable à la sagesse chrétienne que de n'être pas connue. Mise en lumière, elle a par elle-même assez de force pour triompher de l'erreur. Dès qu'elle est saisie par une âme simple et libre de préjugés, elle a aussitôt pour elle l'assentiment de la saine raison. Assurément, la foi, comme vertu, est un don précieux de la grâce et de la bonté divine ; toutefois, les objets auxquels la foi doit s'appliquer ne peuvent guère être connus que par la prédication: Comment croiront-ils à celui qu'ils n'ont pas entendu ? Comment entendront-ils si personne ne leur prêche ?... La foi vient donc de l'audition, et l'audition par la prédication de la parole du Christ. Or, puisque la foi est indispensable au salut, il s'ensuit nécessairement que la parole du Christ doit être prêchée. De droit divin, la charge de prêcher, c'est-à-dire d'enseigner, appartient aux docteurs, c'est-à-dire aux évêques que l'Esprit-Saint a établis pour régir l'Église de Dieu. Elle appartient par dessus tout au Pontife Romain, Vicaire de Jésus-Christ, préposé avec une puissance souveraine à l'Eglise universelle et Maître de la foi et des moeurs. Toutefois, on doit bien se garder de croire qu'il soit interdit aux particuliers de coopérer d'une certaine manière à cet apostolat, surtout s'il s'agit des hommes à qui Dieu a départi les dons de l'intelligence avec le désir de se rendre utiles.

« Toutes les fois que la nécessité l'exige, ceux-là peuvent aisément, non, certes, s'arroger la mission des docteurs, mais communiquer aux autres ce qu'ils ont eux-mêmes reçu, et être, pour ainsi dire, l'écho de l'enseignement des maîtres. D'ailleurs, la coopération privée a été jugée par les Pères du Concile du Vatican tellement opportune et féconde, qu'ils n'ont pas hésité à la réclamer. " Tous les chrétiens fidèles, disent-ils, surtout ceux qui président et qui enseignent, nous les supplions par les entrailles de Jésus-Christ et nous leur ordonnons, en vertu de l'autorité de ce même Dieu Sauveur, d'unir leur zèle et leurs efforts pour éloigner ces horreurs et les éliminer de la sainte Eglise ". - Que chacun donc se souvienne qu'il peut et qu'il doit répandre la foi catholique par l'autorité de l'exemple, et la prêcher par la profession publique et constante des obligations qu'elle impose. Ainsi, dans les devoirs qui nous lient à Dieu et à l'Eglise, une grande place revient au zèle avec lequel chacun doit travailler, dans la mesure du possible, à propager la foi chrétienne et à repousser les erreurs.

«... La foi chrétienne ne repose pas sur l'autorité de la raison humaine, mais sur celle de la raison divine ; car, ce que Dieu nous a révélé, " nous ne le croyons pas à cause de l'évidence intrinsèque de la vérité, perçue par la lumière naturelle de notre raison, mais à cause de l'autorité de Dieu, qui révèle et qui ne peut ni se tromper, ni nous tromper ". Il résulte de là que, quelles que soient les choses manifestement contenues dans la révélation de Dieu, nous devons donner à chacune d'elles un égal et entier assentiment. Refuser de croire à une seule d'entre elles équivaut, en soi, à les rejeter toutes. Car ceux-là détruisent également le fondement de la foi, qui nient que Dieu ait parlé aux hommes, ou qui mettent en doute sa vérité et sa sagesse infinie.

« Quant à déterminer quelles doctrines sont renfermées dans cette Révélation divine, c'est la mission de l'Église enseignante, à laquelle Dieu a confié la garde et l'interprétation de sa parole ; dans l'Église, le docteur suprême est le Pontife Romain. L'union des esprits réclame donc, avec un parfait accord dans la même foi, une parfaite soumission et obéissance des volontés à l'Église et au pontife Romain, comme à Dieu lui-même.

« L'obéissance doit être parfaite, parce qu'elle appartient à l'essence de la foi, et elle a cela de commun avec la foi qu'elle ne peut pas être partagée. Bien plus, si elle n'est pas absolue et parfaite de tout point, elle peut porter encore le nom d'obéissance, mais elle n'a plus rien de commun avec elle. La tradition chrétienne attache un tel prix à cette perfection de l'obéissance, qu'elle en a toujours fait et en fait toujours le signe caractéristique auquel on peut reconnaître les catholiques. C'est ce que saint Thomas d'Aquin explique d'une manière admirable dans le passage suivant :

« " L'objet formel de la foi est la vérité première, en tant qu'elle est manifestée dans les Saintes Ecritures et dans la doctrine de l'Eglise, qui procèdent de la vérité première. Il suit de là que quiconque n'adhère pas, comme à une règle infaillible et divine, à la doctrine de l'Eglise, qui procède de la vérité première manifestée dans les Saintes Ecritures, n'a pas la foi habituelle, mais possède autrement que par la foi les choses qui sont de son domaine... Or, il est manifeste que celui qui adhère à la doctrine de l'Église comme à une règle infaillible donne son assentiment à tout ce que l'Église enseigne ; autrement, si, parmi les choses que l'Église enseigne, il retient ce qui lui plaît et exclut ce qui ne lui plaît pas, il adhère à sa propre volonté et non à la doctrine de l'Église, en tant qu'elle est une règle infaillible. La foi de toute l'Église doit être Une, selon cette parole de saint Paul aux Corinthiens (I Cor., 1) : "Ayez tous un même langage et qu'il n'y ait pas de division parmi vous". Or, cette unité ne saurait être sauvegardée qu'à la condition que les questions qui surgissent sur la foi soient résolues par celui qui préside à l'Eglise tout entière, et que sa sentence soit acceptée par elle avec fermeté. C'est pourquoi à l'autorité du Souverain Pontife seul il appartient de publier un nouveau symbole [de la même Foi Catholique immuable], comme de décerner toutes les autres choses qui regardent l'Eglise universelle ".

« Lorsqu'on trace les limites de l'obéissance due aux pasteurs des âmes et surtout au Pontife Romain, il ne faut pas penser qu'elles renferment seulement les dogmes auxquels l'intelligence doit adhérer et dont le rejet opiniâtre constitue le crime d'hérésie. Il ne suffirait même pas de donner un sincère et ferme assentiment aux doctrines qui, sans avoir été jamais définies par aucun jugement solennel de l'Eglise, sont cependant proposées à notre foi, par son Magistère ordinaire et universel [de tous les jours], comme étant divinement révélées, et qui, d'après le Concile du Vatican, doivent être crues de foi catholique et divine. Il faut, en outre, que les chrétiens considèrent comme un devoir de se laisser régir, gouverner et guider par l'autorité des évêques, et surtout par celle du Siège Apostolique. Combien cela est raisonnable, il est facile de le démontrer. En effet, parmi les choses contenues dans les divins oracles, les unes se rapportent à Dieu, principe de la béatitude que nous espérons, et les autres à l'homme lui-même et aux moyens d'arriver à cette béatitude. Il appartient de droit divin à l'Église et, dans l'Église, au Pontife Romain, de déterminer dans ces deux ordres ce qu'il faut croire et ce qu'il faut faire. Voilà pourquoi le Pontife doit pouvoir juger avec autorité de ce que renferme la parole de Dieu, décider quelles doctrines concordent avec elle et quelles doctrines y contredisent. De même, dans la sphère de la morale, c'est à lui de déterminer ce qui est bien, ce qui est mal, ce qui est nécessaire d'accomplir et d'éviter si l'on veut parvenir au salut éternel ; autrement, il ne pourrait être ni l'interprète infaillible de la parole de Dieu, ni le guide sûr de la vie humaine. » (S. S. le Pape Léon XIII, Encyclique Sapientiae Christianae, 10 janvier 1890)

« Car telle est la nature de la Foi que rien n'est plus impossible que de croire ceci et de rejeter cela. L'Église professe, en effet, que la foi est une vertu surnaturelle par laquelle, sous l'inspiration et avec le secours de la grâce de Dieu, nous croyons que ce qui nous a été révélé par Lui [Notre-Seigneur Jésus-Christ] est véritable : nous le croyons, non point à cause de la vérité intrinsèque des choses vue dans la lumière naturelle de notre raison, mais à cause de l'autorité de Dieu Lui-même qui nous révèle ces vérités, et qui ne peut ni Se tromper ni nous tromper... "En beaucoup de points ils sont avec Moi, en quelques-uns seulement, ils ne sont pas avec Moi ; mais à cause de ces quelques points dans lesquels ils se séparent de Moi, il ne leur sert de rien d'être avec Moi en tout le reste » ("S. Augustinus, in Psal. LIV, n. 19"). » (S. S. le Pape Léon XIII, Encyclique Satis cognitum, 29 juin 1896)

« Il est donc nécessaire que d'une façon permanente subsiste, d'une part, la mission constante et immuable d'enseigner tout ce que Jésus-Christ a enseigné Lui-même ; d'autre part, l'obligation constante et immuable d'accepter et de professer toute la doctrine ainsi enseignée. C'est ce que saint Cyprien exprime excellemment en ces termes : "Lorsque Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans Son Evangile, déclare que ceux qui ne sont pas avec Lui sont Ses ennemis, Il ne désigne pas une hérésie en particulier, mais Il dénonce comme Ses adversaires tous ceux qui ne sont pas entièrement avec Lui et qui, ne recueillant pas avec Lui, mettent la dispersion dans Son troupeau : Celui qui n'est pas avec Moi, dit-Il, est contre Moi, et celui qui ne recueille pas avec Moi disperse" (Epist.,LXIX, ad Magnum, n 2). » (Ibid.)

« Rien n'est plus juste : car ceux qui ne prennent de la doctrine chrétienne que ce qu'ils veulent, s'appuient sur leur propre jugement et non sur la foi ; et, refusant de « réduire en servitude toute intelligence sous l'obéissance du Christ » (II Corinth., X, 5), ils obéissent en réalité à eux-mêmes plutôt qu'à Dieu. " Vous qui dans l'Evangile croyez ce qui vous plaît et refusez de croire ce qui vous déplaît, vous croyez à vous-mêmes, beaucoup plus qu'à l'Evangile " ("S. Augustinus, lib. XVII, Contra Faustum Manichæum, cap. 3"). Les Pères du Concile du Vatican n'ont donc rien édicté de nouveau, mais ils n'ont fait que se conformer à l'institution divine, à l'antique et constante doctrine de l'Eglise et à la nature même de la foi, quand ils ont formulé ce décret : "On doit croire, de foi divine et catholique, toutes les vérités qui sont contenues dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition et que l'Eglise, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel, propose comme divinement révélée » (Sess. III, cap. 3). » (Ibid.)

« Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à dessein un jugement sur une question jusqu'alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à l'esprit et à la volonté de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus être tenue pour une question libre entre théologiens. Il est vrai encore que les théologiens doivent toujours remonter aux sources de la révélation divine; car il leur appartient de montrer de quelle manière ce qui est enseigné par le magistère vivant " est explicitement ou implicitement trouvé " (S. S. le pape Pie IX, Inter gravissimas, 28 oct. 1870, Acta, vol. I, p. 260.) dans la Sainte Ecriture et la divine " Tradition ". Ajoutons que ces deux sources de la doctrine révélée contiennent tant de trésors et des trésors si précieux de vérités qu'il est impossible de les épuiser jamais. C'est bien la raison pour laquelle nos sciences sacrées trouvent toujours une nouvelle jeunesse dans l'étude des sources sacrées ; tandis que toute spéculation qui néglige de pousser plus avant l'examen du dépôt sacré ne peut qu'être stérile : l'expérience est là, qui le prouve. Mais on ne peut pas, pour cette raison, équiparer la théologie, même celle qu'on dit positive, à une science purement historique. Car Dieu a donné à son Eglise, en même temps que les sources sacrées, un Magistère vivant pour éclairer et pour dégager ce qui n'est contenu qu'obscurément et comme implicitement dans le dépôt de la foi. Et ce dépôt, ce n'est ni à chaque fidèle, ni même aux théologiens que le Christ l'a confié pour en assurer l'interprétation authentique, mais au seul magistère de l'Eglise. Or si l'Eglise exerce sa charge, comme cela est arrivé tant de fois au cours des siècles, par la voie ordinaire ou par la voie extraordinaire, il est évident qu'il est d'une méthode absolument fausse d'expliquer le clair par l'obscur, disons bien qu'il est nécessaire que tous s'astreignent à suivre l'ordre inverse. Aussi notre Prédécesseur, d'immortelle mémoire, Pie IX, lorsqu'il enseigne que la théologie a la si noble tâche de démontrer comment une doctrine définie par l'Eglise est contenue dans les sources, ajoute ces mots, non sans de graves raisons: " dans le sens même où l'Eglise l'a définie.'' » (S. S. le Pape Pie XII, Encyclique Humani generis, 12 août 1950)

« Allez enseigner toutes les nations [...]. Je suis avec vous TOUS LES JOURS, jusqu'à la consommation des siècles. » (S. Matthieu XXVIII, 19 - 20)

« Si vous M'aimez, vous observerez mes commandements. Et Moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Défenseur, pour qu'Il demeure ÉTERNELLEMENT avec vous. C'est l'Ésprit de Vérité. » (S. Jean XIV, 15 - 17).

Compte tenu de certaines fausses et restrictives interprétations du Dogme de l'Infaillibilité, Mgr d'Avanzo, le rapporteur de la Députation de la Foi du Concile Vatican I tint à souligner :

« L'Église est infaillible dans son Magistère ordinaire, qui est exercé quotidiennement principalement par le Pape, et par les évêques unis à lui, qui pour cette raison sont, comme lui, infaillibles de l'infaillibilité de l'Église, qui est assistée par le SAINT-ESPRIT tous les jours. » (Mansi, 52, 1193).

« Tout se passe (depuis la proclamation de l'infaillibilité pontificale) comme si l'éclat même de la définition avait rejeté dans l'ombre la vérité jusque là universellement reconnue...

« On comprend aisément comment à pu s'introduire ce glissement de perspective : depuis 1870, les manuels de théologie ont pris pour énoncés de leurs thèses les textes mêmes du concile. Aucun de ceux-ci ne traitant in recto de l'enseignement ordinaire du seul Souverain Pontife, celui-ci a été peu à peu perdu de vue et tout l'enseignement pontifical a paru se réduire aux seules définitions ex cathedra. De plus l'attention étant entièrement attirée sur celles-ci, on s'est habitué à ne plus considérer les interventions doctrinales du Saint-Siège que dans la seule perspective du jugement solennel : celle d'un jugement qui doit à lui seul apporter à la doctrine toutes les garanties requises. Dans cette perspective il était impossible de saisir la vraie nature du magistère ordinaire. Elle demeure pourtant celle de plus d'un auteur. » (Dom Paul Nau ; in Mystère d'iniquité).

« Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST est la Vérité incarnée, et Il a dit que "le ciel et la terre passeraient, mais que sa parole ne passerait pas." Or, entre toutes les paroles divines qu'Il a laissé tomber sur le monde pour le vivifier et le féconder, il n'en est peut-être pas de plus importantes, de plus solennelles, que celles-ci, adressées à saint Pierre et aux Apôtres, et, en leur personne, au Pape et aux Évêques, successeurs de saint Pierre et des Apôtres. Méditez-les, de grâce, et n'oubliez pas que c'est DIEU qui parle : "Recevez le Saint-Esprit, dit le Sauveur. De même que mon Père M'a envoyé, Moi, Je vous envoie. Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc ! enseignez tous les peuples. Apprenez-leur à observer toutes mes lois. Celui qui croira sera sauvé ; celui qui ne croira point sera condamné. Voici que Je suis Moi-même avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. Celui qui vous écoute M'écoute, et celui qui vous méprise Me méprise. Lorsque deux ou trois d'entre vous (à plus forte raison, tous ou presque tous) seront réunis en mon nom, Je serai là au milieu d'eux. Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans les cieux."

« Est-ce clair ? et ne sont-ce pas là de fameuses lettres de créance pour la sainte Église et pour ses Conciles ?

« Oui, JÉSUS-CHRIST, le Fils éternel de DIEU ; JÉSUS-CHRIST, vrai DIEU et vrai homme, seul et unique Médiateur de DIEU et des hommes, seul Roi et Seigneur des créatures, seul dispensateur de l'ESPRIT-SAINT, seul dispensateur de la vérité divine, de l'infaillibilité, de l'autorité, de la toute-puissance spirituelle ; JÉSUS-CHRIST est avec le Pape son Vicaire et son représentant visible, et avec les Évèques de son Église. C'est Lui qui, par le Pape, avec le Pape et dans le Pape, convoque, préside, dirige, confirme tous les Conciles ; c'est Lui qui, par les Pères des Conciles (c'est le nom qu'on donne aux Évêques qui y prennent part), juge et décrète ce qui est vrai, bon, juste et utile ; c'est Lui qui par eux condamne les erreurs, anathématise ce qui est pervers et mauvais.

« L'ESPRIT-SAINT, qui est l'âme et la lumière et l'infaillibilité des Conciles généraux, est l'Esprit même de l'Église. Il est l'Esprit de JÉSUS-CHRIST répandu du haut des cieux par ce divin Chef pour être la vie de l'Église, pour la garder de toute erreur, pour la diriger, la féconder et la sanctifier tous les jours jusqu'à la fin des temps. Si l'ESPRIT-SAINT assiste et anime toujours l'Église, à plus forte raison le fait-Il lorsqu'elle est rassemblée en Concile, au nom et pour l'amour de JÉSUS-CHRIST...

« Tout ce que l'Église décide et décrète, Notre-Seigneur le décide et le décrète par elle. Elle est la grande voix de JÉSUS-CHRIST au milieu du monde. Si l'Église, assemblée en Concile, pouvait se tromper en quelque point que ce fût, ce ne serait plus « la colonne et le fondement immuable de la vérité » (I Tim. III, 15), comme l'appellent les saintes Écritures ; ce ne serait plus la voix de DIEU parlant aux hommes ; ce ne serait plus JÉSUS-CHRIST ; ce ne serait plus l'ESPRIT-SAINT.

« Non, l'Église ne peut errer en rien. Elle ne peut se tromper ni sur le dogme ni sur la morale, ni sur la sainteté des règlements et des réformes disciplinaires ; elle ne peut se tromper sur l'étendue ni sur l'application de sa propre puissance ; ce qu'elle enseigne, elle a, par cela seul qu'elle l'enseigne, le droit de l'enseigner ; ce qu'elle ordonne, elle a le droit de l'ordonner ; ce qu'elle condamne, elle a le droit de le condamner. De même qu'elle ne peut pas faire d'imprudence, elle ne peut pas empiéter sur les droits légitimes de qui que ce soit. Elle ne peut pas même le vouloir. Notre-Seigneur et l'ESPRIT-SAINT, l'Esprit de vérité et de justice, sont là pour l'en empêcher ; mais elle n'en a pas la moindre envie, ni le moindre besoin : ceux qui l'en accusent sont de pauvres esprits de travers, qui blasphèment ce qu'ils ignorent et qui, de bonne ou de mauvaise foi, répètent les calomnies séculaires des hérétiques et des impies de toutes les couleurs...

« Ce qu'il faudrait penser d'un chrétien et même d'un ecclésiastique qui ne se soumettrait pas à tous les décrets du Concile : Si sa rébellion était bien certaine, il faudrait sans hésiter le regarder ou comme un hérétique ou comme un schismatique : comme un hérétique, s'il s'agissait d'un point de doctrine, d'un article de foi ; comme un schismatique, si sa révolte ne portait que sur un point disciplinaire.

« L'obéissance à l'Église est la base de tout. Cette obéissance doit être totale, absolue, universelle. Quel que soit son rang, quelle que soit sa dignité dans l'Église, un chrétien doit obéir à l'Église, et, par conséquent, au Concile, en toutes choses. Rien n'est exclu de cette grande règle d'obéissance catholique qui est la pierre de touche de la vraie foi et de la vraie sainteté ; rien, absolument rien. Nous l'avons dit et nous ne saurions trop le redire : tout ce que l'Église, tout ce que le Concile enseignera ou décidera, il a le droit de l'enseigner et de le décider ; tout ce qu'il condamnera sera condamné par DIEU même. Donc, personne ne pourra sans péché prétexter, pour ne pas se soumettre, que le Concile n'avait pas le droit de traiter telle ou telle matière, ou du moins qu'il n'était point infaillible sur ce terrain-là : la politique, par exemple, la philosophie, le droit naturel, le droit social, la science, les institutions publiques, etc. Ces prétextes ne seraient que des faux-fuyants de désobéissance...

« Si quelqu'un n'écoute point l'Église, nous dit Notre-Seigneur Lui-même, qu'il soit pour vous comme un païen et comme un voleur ! » Ce mot « quelqu'un » ne souffre point d'exceptions : homme, femme, savant, académicien, homme politique, homme d'État, magistrat, souverain, ecclésiastique, religieux. » (Mgr de Ségur, Le concile, in Oeuvres de Mgr de Ségur, vol. VI, pp. 136- 163).

« Qu'on ne dise point, qu'on ne pense point, que ce Ministère de saint Pierre finisse avec lui : ce qui doit servir de soutien à une Église éternelle ne peut jamais avoir de fin ; Pierre vivra dans ses successeurs ; Pierre parlera toujours dans sa Chaire ; c'est ce que disent les Pères, c'est ce que confirment six cent trente évêques au Concile de Chalcédoine. » (Bossuet, Sermon sur l'unité de l'Église ; in Oeuvres de Mgr de Ségur).

« Cette parole, Affermis tes frères, n'est pas un commandement que JÉSU-CHRIST fasse en particulier à saint Pierre, c'est un office qu'Il érige et qu'Il institue dans Son Église à perpétuité... Il devait toujours y avoir un Pierre dans l'Église, pour confirmer ses frères dans la Foi : c'était le moyen le plus propre pour établir l'unité de sentiments que le Sauveur désirait avant tout... Dès là, Seigneur, vous avez tellement disposé les choses, que les successeurs de saint Pierre, à qui on donna par excellence le nom de PAPES, c'est-à-dire celui de Pères, ont confirmé leurs frères dans la Foi ; et la Chaire de saint Pierre a été la Chaire d'unité, dans laquelle tous les évêques et tous les fidèles, tous les pasteurs et tous les troupeaux se sont unis. Que vous rendrons-nous, ô Seigneur, pour toutes les grâces que vous avez faites à votre Église par ce Siège ? C'est là que la vraie Foi a TOUJOURS été confirmée... Partout l'autorité de ce grand Siège est à la tête de la condamnation et de l'extirpation des hérésies. La Foi romaine a toujours été la Foi de l'Église... et tous les successeurs de Pierre sont un seul Pierre. » (Bossuet, Méditations sur l'Évangile ; in Oeuvres de Mgr de Ségur).


La voix des Papes


« L'Église romaine, sainte et apostolique, est la mère de toutes les Églises, et il est constaté qu'elle ne s'est jamais écartée du sentier de la Tradition apostolique, conformément à cette promesse que le Seigneur Lui-même lui a faite, en disant : "J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point." » (Saint Lucius, Pape et martyr, Lettre adressée aux évêques de la Gaule et de l'Espagne, no 6).

« Le bienheureux Pierre, conservant toujours cette consistance de pierre qu'il a reçue, n'a pas abandonné le gouvernail de l'Église [...]. Si donc nous faisons, quelque chose de bon, si nous pénétrons avec justesse dans les questions, [...], c'est l'oeuvre, c'est le mérite de celui dont la puissance vit et dont l'autorité commande dans son Siège. » (S. S. le Pape saint Léon le Grand, In anniversario Assumptionis suae, sermon 3).

« Pierre et ses successeurs étaient assurés d'une rectitude doctrinale inébranlable : « Le Messie est annoncé comme devant être la pierre choisie, angulaire, fondamentale. » (Isaïe XXVIII, 16). C'est donc son propre nom que Jésus donne à Simon, comme s'Il lui disait : Je suis la pierre inviolable, la pierre angulaire, qui réunit en un deux choses ; Je suis le fondement auquel nul n'en peut substituer un autre ; mais toi aussi, tu es pierre, car ma force devient le principe de ta solidité, en sorte que ce qui M'était propre et personnel à ma puissance, te devient commun avec Moi par participation. » (S. S. le Pape saint Léon le Grand, In anniversario Assumptionis suae, sermon 4).

« Au cours de tant de siècles, aucune hérésie ne pouvait souiller ceux qui étaient assis sur la chaire de Pierre, car c'est le SAINT-ESPRIT qui les enseigne. » (Ibid., sermon 98).

« Pierre brilla dans cette capitale [Rome] par la sublime puissance de sa doctrine, et il eut l'honneur d'y répandre glorieusement son sang. C'est là qu'il repose pour toujours, et qu'il assure à ce Siège béni par lui de n'être jamais vaincu par les portes de l'enfer. » (Pape saint Gélase Ier, Décrétale 14 intitulée De responsione ad Graecos).

« II est absolument certain que le jugement du Siège Apostolique, qui est la plus haute des autorités, est irréformable pour tout le monde, et qu'il n'est permis à personne de juger son jugement. Aussi bien les saints Canons ont-ils réglé que de toutes les parties de l'univers on en appelle à son tribunal, et qu'il n'est jamais permis d'en appeler de sa sentence. » (Pape saint Nicolas Ier, Ad imperatorem).

« L'Église croit fermement les vérités qu'elle prêche en public ; elle n'enseigne pas une chose ouvertement pour en professer entièrement une autre ; ce qu'elle croit, elle l'annonce, et ce qu'elle annonce est la règle de sa conduite. » (Pape saint Grégoire le Grand, Lib. 8 Moral. c. 2, in : Aurifodina universalis, Ecclesia, vol. III, p. 251).

« L'Église est bâtie sur le roc ; ni le vent des menaces, ni les flots de la persécution, ni les supplices corporels, ni la crainte de la mort ne peuvent l'ébranler. » (Pape saint Grégoire le Grand, Super septem Ps. Paenit. in Ps. 5, vers. 26).

« L'Évangile nous apprend que le Seigneur a prié pour Pierre, lorsqu'Il a dit au moment de Sa Passion : "J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; à ton tour, confirme tes frères". Par là Il insinuait manifestement que les successeurs de Pierre ne dévieraient PAS UN SEUL INSTANT de la Foi catholique, mais que bien plutôt ils y ramèneraient les autres, qu'ils y affermiraient les esprits vacillants ; et en lui accordant ainsi la puissance de confirmer ses frères, Il imposait à ceux-ci l'obligation d'obéir à Pierre. » (Pape saint Grégoire VII, dans Ad Patriarcham Constantinopolitanum).

« J'anathématise toute hérésie et principalement celle qui perturbe l'état présent de l'Église, qui enseigne et qui affirme qu'il faut négliger un anathème et dédaigner les lois de l'Église. Et je promets obéissance au pontife du Siège apostolique, au seigneur Pascal et à ses successeurs, en prenant à témoin le Christ et l'Église, affirmant ce qu'affirme l'Église sainte et universelle, et condamnant ce qu'elle condamne. » (S. S. le Pape Pascal II, Concile de Latran, 1102, Denzinger 357).

« Nous déclarons, disons, définissons et prononçons qu'il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d'être soumise au Pontife romain. » (S. S. le Pape Boniface VIII, Bulle Unam Sanctam, 18 novembre 1302).

« Le Bienheureux Pierre a consacré par son sang la sainte Église Romaine, fondée sur la foi ;... et de même que nulle part l'eau ne peut être plus pure ni plus limpide qu'à la source même d'où elle jaillit ; de même nulle part la foi ne se présente plus pure et plus lumineuse que dans le réservoir sacré de Notre Église, où... ce Porte-clefs des cieux a ressemblé avec une si grande abondance et une si parfaite pureté les eaux qu'il avait puisées dans le sein même de la source divine et céleste ; cette eau de la vraie foi, il nous l'a transmise pour que nous la conservions dans toute sa pureté. » (S. S. le Pape Jean VIII, Ad Bulgarorum regem. ; in Oeuvres de Mgr de Ségur).

« Y aura-t-il donc encore un homme assez insensé pour oser croire que la prière (Ego rogavi pro te, o Petre) de Celui qui peut tout ce qu'Il veut, ait été privée de son effet en quoi que ce soit ? N'est-ce pas le Siège Apostolique, c'est-à-dire l'Église Romaine, qui, par saint Pierre non moins que par ses successeurs, a démasqué et terrassé les artifices de tous les hérétiques et confirmé les coeurs des frères dans la foi de Pierre, qui jusqu'à ce jour n'a jamais failli et ne défaillira jamais ? » (S. S. le Pape saint Léon IX, Lettre In terra pax, ad Michaelem Cærularium, 2 septembre 1053).

« On voit donc manifestement dans quelle erreur profonde se roulent ces esprits qui, abusant de la raison et regardant les oracles divins comme des produits de l'homme, osent les soumettre à l'arbitrage de leur interprétation particulière et téméraire. Puisque Dieu Lui-même a établi une autorité vivante, laquelle devait fixer et enseigner le véritable et légitime sens de sa Révélation céleste, et mettrait fin, par son jugement infaillible, à toutes les controverses soit en matière de foi, soit en matière de moeurs, et tout cela afin que les fidèles ne fussent pas entraînés à tout vent dans les fausses doctrines, ni enveloppés dans les immenses filets de la malice et des aberrations humaines.

« Cette autorité vivante et infaillible n'est en vigueur que dans cette seule Église que Jésus Christ a établie sur Pierre, le chef, le prince et le pasteur de toute l'Église, auquel Il a promis que sa foi ne serait jamais en défaillance ; l'Église constituée de manière qu'elle a toujours à sa tête et dans sa chaire immuable ses Pontifes légitimes, lesquels remontent, par une succession non interrompue, jusqu'à l'apôtre Pierre, et jouissent comme lui du même héritage de doctrine, de dignité, d'honneur et de puissance sans rivale.

« Et comme là où est Pierre, là est l'Église ; comme Pierre parle par la bouche du Pontife Romain, qu'il est toujours vivant dans ses successeurs, qu'il exerce le même jugement, et transmet la vérité de la foi à ceux qui la demandent, il s'ensuit que les divins enseignements doivent être acceptés dans le même sens qu'y attache et y a toujours attaché cette Chaire romaine, Siège du bienheureux Pierre, la mère et la maîtresse de toutes les Églises, qui a toujours conservé inviolable et entière la foi donnée par le Seigneur JÉSUS-CHRIST ; qui l'a toujours enseignée aux fidèles, leur montrant à tous le chemin du salut et l'incorruptible doctrine de la Vérité. » (S. S. le Pape Pie IX, encyclique Qui Pluribus, 9 novembre 1846).

« Qu’un Decius produise par ses violences une vacance de quatre ans sur le Siège de Rome, qu’il s’élève des antipapes soutenus les uns par la faveur populaire, les autres par la politique des princes, qu’un long schisme rende douteuse la légitimité de plusieurs pontifes, l’Esprit Saint laissera s’écouler l’épreuve, il fortifiera, pendant qu’elle dure, la foi de ses fidèles ; enfin, au moment marqué, il produira son élu, et toute l’Église le recevra avec acclamation » (Dom Guéranger, L’année liturgique, mercredi de la Pentecôte)

« Demeurât-on plusieurs mois ou plusieurs années sans élire un nouveau Pape, ou s’élevât-il des antipapes, comme cela est arrivé quelquefois, l’intervalle ne détruirait nullement la succession, parce qu’alors le clergé et le corps des évêques subsiste toujours dans l’Église avec l’intention de donner un successeur au Pape défunt sitôt que les circonstances le permettront. » (Abbé Barbier, Les trésors de Cornelius à Lapide..., Paris 1856, t. I, pp. 724 - 725)

Objection : Vatican Council I taught that St. Peter has perpetual successors; therefore, long vacancies in the See of Peter are not possible.

Answer: Nowhere does the Church determine how long a vacancy may exist in the See of Peter. Between the death of Pope Clement IV (November 29, 1268) and the election of Pope Gregory X (September 1, 1271), there was an interregnum of nearly three years. During the Western Schism, there were three claimants to the See of Peter; theologians teach that even if none of them were pope, that would not be against the promise of Christ or the teaching of perpetual successors.

Proof:

A. Institutiones Theologiae Fundamentalis [1929], Rev. A. Dorsch

— “The Church therefore is a society that is essentially monarchical. But this does not prevent the Church, for a short time after the death of a pope, or even for many years, from remaining deprived of her head [vel etiam per plures annos capite suo destituta manet].”

B. The Relations of the Church to Society [1882], Fr. Edward J. O’Reilly, S.J.

— “In the first place, there was all throughout from the death of Gregory XI in 1378, a Pope—with the exception, of course, of the intervals between deaths and elections to fill up the vacancies thereby created. There was, I say, at every given time a Pope, really invested with the dignity of Vicar of Christ and Head of the Church, whatever opinions might exist among many as to his genuineness; not that an interregnum covering the whole period would have been impossible or inconsistent with the promises of Christ, for this is by no means manifest, but that, as a matter of fact, there was not such an interregnum.”

C. The Catholic’s Ready Answer [1915], Rev. M. P. Hill, S.J.

— “If during the entire schism (nearly 40 years) there had been no Pope at all—that would not prove that the office and authority of Peter was not transmitted to the next Pope duly elected.”

D. The Defense of the Catholic Church [1927] Fr. Francis X. Doyle, S.J.

— “The Church is a visible society with a visible Ruler. If there can be any doubt about who that visible Ruler is, he is not visible, and hence, where there is any doubt about whether a person has been legitimately elected Pope, that doubt must be removed before he can become the visible head of Christ’s Church. Blessed Bellarmine, S.J., says: 'A doubtful Pope must be considered as not Pope’; and Suarez, S.J., says: 'At the time of the Council of Constance there were three men claiming to be Pope.... Hence, it could have been that not one of them was the true Pope, and in that case, there was no Pope at all....’” (CMRI.org)

« Le Pape Pie IX affirma dès son élévation au Souverain Pontifical (dans le Discours de son exaltation) qu'un Pape ne pouvait jamais (nunquam) dévier de la Foi ! Il écrivit encore la même chose dans son encyclique Qui pluribus du 9 novembre 1846. Pour interpréter l'Écriture, les hommes ont besoin d'une autorité infaillible : Pierre, dont le Christ "a promis que la foi ne défaillira jamais". L'Église romaine "a toujours gardé intègre et inviolée la foi reçue du Christ Seigneur, et l'a enseignée fidèlement". Même mot dans la lettre In suprema Petri du 6 janvier 1848 : « jamais ». Ainsi que dans l'encyclique Nostis et noviscum du 8 décembre 1849 : « jamais ». (Mystère d'iniquité).

« Quand il s'agirait de cette soumission qui s'exerce par un acte de foi divine, il ne faudrait pas la restreindre aux points expressément définis par les décrets des Conciles oecuméniques ou des Pontifes romains ou du Siège Apostolique ; mais on devrait l'étendre aussi aux points qui sont donnés comme divinement révélés par le Magistère ordinaire de toute l'Église dispersée sur la terre, et que, par cette raison, d'un consentement unanime et constant, les théologiens catholiques regardent comme appartenant à la foi. » (Dans la Lettre du Pape Pie IX à l'archevêque de Münich, 21 décembre 1863).

En commentant la susdite Lettre, le chanoine Bareille ajoute :

« Or, c'est justement là ce que le concile du Vatican appelle le Magistère ordinaire et universel ; et ce Magistère ordinaire et universel est une des manières dont l'Église propose explicitement les vérités de foi catholique ; c'est un mode d'enseignement, dont se servent le Pape et les évêques dispersés pour proposer les dogmes révélés, et qui ne diffèrent des définitions solennelles des conciles oecuméniques que par le mode et la forme ; il est ordinaire, c'est-à-dire de chaque instant, et universel, c'est-à-dire exercé dans toute l'Église, au lieu de l'être extraordinairement et dans tel lieu donné, comme dans les conciles. » (Chanoine Georges Bareille, Le catéchisme romain, 1906, tome II, Le dogme, pp. 604-605).

« Lorsque soit par un jugement solennel du magistère authentique (Pape ou concile oecuménique) soit par la prédication ecclésiastique unanime, l'accord présent de l'ensemble est clair et manifeste, cela suffit à soi seul (comme critère de l'apostolicité d'une doctrine). » (J.B. Franzelin, théologien du Pape Pie IX, Tractatus de divina traditione et scriptura, 1875).

« Nous ne pouvons non plus passer sous silence l'audace de ceux qui, rejetant la saine doctrine, prétendent que « quant aux jugements du Siège apostolique, et à ses décrets ayant pour objet évident le bien général, les droits et la discipline de l'Église, dès qu'il ne touche pas aux dogmes de la foi et des moeurs, on peut refuser de s'y conformer et de s'y soumettre sans péché et sans perdre en rien sa qualité de catholique. » Combien une pareille prétention est contraire au dogme catholique de la pleine autorité divinement donnée par Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST Lui-même au Pontife Romain de paître, de régir et de gouverner l'Église universelle, il n'est personne qui ne le voie clairement et qui ne le comprenne. » (S. S. le Pape Pie IX, encyclique Quanta cura, 8 décembre 1864).

« Ils se croient plus sage que cette Chaire à laquelle a été promis un secours divin, spécial et PERMANENT. » (S. S. le Pape Pie IX, Lettre Per tristissima, 6 mars 1873).

« Il s'agit en effet, vénérables frères et bien-aimés fils, d'accorder ou de refuser obéissance au Siège Apostolique ; Il s'agit de reconnaitre sa Suprême Autorité même sur vos Églises, et non seulement quant à la Foi, mais encore quant à la discipline : celui qui la nie est hérétique ; celui qui la reconnait et qui refuse opiniâtrement de lui obéir est digne d'anathème. » (S. S. le Pape Pie IX, encyclique Quae in patriarchatu, 1er septembre 1876).

« Si les catholiques Nous écoutent, comme c'est leur devoir, ils sauront exactement quels sont les devoirs de chacun, tant en théorie qu'en pratique. En théorie d'abord, il est nécessaire de s'en tenir avec une adhésion inébranlable à tout ce que les Pontifes Romains ont enseigné ou enseigneront et, toutes les fois que les circonstances l'exigeront, d'en faire profession publique. » (S. S. le Pape Léon XIII, encyclique Immortale Dei, 1 novembre 1895)

« JÉSUS-CHRIST a institué dans l'Église un Magistère vivant, authentique et, de plus, perpétuel [...], et Il a voulu et très sévèrement ordonné que les enseignements doctrinaux de ce Magistère fussent reçus comme les siens propres... [Si l'enseignement de l'Église] pouvait en quelque manière être faux, il s'ensuivrait, ce qui est évidemment absurde, que Dieu Lui-même serait l'auteur de l'erreur des hommes. » (S. S. le Pape Léon XIII, encyclique Satis cognitum, 29 juin 1896).

« "Lorsque cet Esprit de Vérité sera venu, Il vous enseignera toute la vérité." [Jean XVI, 12]. Cette vérité Il l'accorde et la donne à l'Église, et, par sa présence CONTINUE, Il veille à ce que jamais elle ne succombe à l'erreur. » (S. S. Léon XIII, encyclique Divinum illud, 9 mai 1897).

« "Le premier et le plus grand critérium de la foi, la règle suprême et inébranlable de l'orthodoxie est l'obéissance au Magistère TOUJOURS vivant et infaillible de l'Église, établie par le Christ "la colonne et le soutien de la vérité" [1. Timothée III, 15].
« [...] Saint Paul dit : "Fides ex auditu - La foi vient non par les yeux, mais par les oreilles", par le Magistère vivant de l'Église, société visible composée de maîtres et de disciples [...]. Jésus-Christ Lui-même a enjoint à ses disciples d'écouter les leçons des maîtres [...] et Il a dit aux maîtres : "Allez enseigner toutes les nations. L'Esprit de Vérité vous enseignera toute vérité. Voici que Je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles." » (S. S. le Pape saint Pie X, Allocution Con vera soddisfazione aux étudiants catholiques, 10 mai 1909)

« Si jamais vous rencontriez des gens qui se vantent d'être croyants, dévoués au Pape, et veulent être catholiques mais considéreraient comme la plus grande insulte d'être appelés cléricaux, dites solennellement que les fils dévoués du Pape sont ceux qui obéissent à sa parole et le suivent en tout, non ceux qui étudient les moyens d'éluder ses ordres ou de l'obliger par des instances dignes d'une meilleure cause à des exemptions ou des dispenses d'autant plus douloureuses qu'elles causent plus de mal et de scandale. » (S. S. le Pape saint Pie X, Allocution aux nouveaux cardinaux, 27 mai 1914).

« Quand on aime le Pape, on ne discute pas au sujet des mesures ou des ordres qu'il donne ; on ne recherche pas jusqu'où doit aller l'obéissance, et quelles sont les choses dans lesquelles on doit obéir. Quand on aime le Pape, on n'objecte pas qu'il n'a pas parlé assez clairement, comme s'il était obligé de répéter à l'oreille de chacun ses volontés clairement exprimées, tant de fois, non seulement de vive voix, mais encore par des lettres et d'autres documents publics ; on ne met pas en doute ses ordres, sous le prétexte, si facile pour celui qui ne veut pas obéir, que ce n'est pas le Pape qui commande, mais ceux qui l'entourent. On ne limite pas le champ où son autorité peut et doit s'exercer. On ne préfère pas à l'autorité du Pape celle d'autres personnes, si doctes soient-elles, qui ne sont pas du même avis que le Pape : car, si elles ont la science, elles n'ont pas la sainteté, parce que celui qui est saint ne peut être en dissentiment avec le Pape. » (S. S. le Pape saint Pie X, Discours aux prêtres de l'union apostolique, 18 novembre 1912).

« Et ces Pontifes, qui osera dire qu'ils aient failli, même sur un point, à la mission qu'ils tenaient du Christ, de confirmer leurs frères dans la Foi ? » (S. S. le Pape Benoît XV, encyclique Principi Apostolorum, 5 octobre 1920).

« Le Magistère de l'Église, établi ici bas d'après le dessein de Dieu pour garder perpétuellement intact le dépôt des vérités révélées et en assurer facilement et sûrement la connaissance aux hommes, s'exerce chaque jour par le Pontife romain et par les évêques en communion avec lui ; mais en outre, toutes les fois qu'il impose de résister plus efficacement aux erreurs et aux attaques des hérétiques ou d'imprimer dans l'esprit des fidèles des vérités expliquées avec plus de clarté et de précision, ce Magistère comporte le devoir de procéder opportunément à des définitions en formes et termes solennels... Cet usage extraordinaire du Magistère n'introduit aucune nouveauté...

« Dans l'accomplissement ininterrompu de cette mission, l'Église pourra-t-elle manquer de force et d'efficacité, quand le CHRIST Lui-même lui prête Son assistance continuelle : "Voici que Je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles" (Mat. XXVIII, 20) ?

«... Est-il vrai que, dans l'Église que Dieu Lui-même assiste comme chef et gardien, cette doctrine des Apôtres a complètement disparu ou a été jamais falsifiée ? Si notre Rédempteur a déclaré explicitement que Son Évangile est destiné non seulement aux temps apostoliques, mais aussi aux âges futurs, l'objet de la Foi a-t-il pu, avec le temps, devenir si obscur et si incertain qu'il faille aujourd'hui tolérer même les opinions contradictoires ? Si cela était vrai, il faudrait également dire que tant la descente du SAINT-ESPRIT sur les Apôtres que la présence perpétuelle de ce même Esprit dans l'Église et la prédication elle-même de JÉSUS-CHRIST ont perdu, depuis plusieurs siècles, toute leur efficacité et toute leur utilité : affirmation évidemment blasphématoire.

« De plus, quand le Fils unique de Dieu a commandé à ses envoyés d'enseigner toutes les nations, Il a en même temps imposé à tous les hommes le devoir d'ajouter foi à ce qui leur serait annoncé par les "témoins préordonnés par Dieu" (Act. X, 41), et Il a sanctionné cet ordre par ces mots : "Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné" (Marc. XVI, 16). Or, l'un et l'autre de ces deux commandements, qui ne peuvent pas ne pas être observés, celui d'enseigner et celui de croire pour obtenir la vie éternelle, ces deux commandements ne peuvent même pas se comprendre si l'Eglise n'expose pas intégralement et visiblement la doctrine évangélique et si, dans cet exposé, elle n'est à l'abri de tout danger d'erreur. » (S. S. le Pape Pie XI, encyclique Mortalium animos, 6 janvier 1928).

« Et l'on ne doit pas penser que ce qui est proposé dans les lettres encycliques n'exige pas de soi l'assentiment, sous le prétexte que les Papes n'y exerceraient pas le pouvoir suprême de leur Magistère. C'est bien, en effet, du Magistère ordinaire que relève cet enseignement et pour ce Magistère vaut aussi la parole : "Qui vous écoute, m'écoute... " (saint Luc X, 16), et le plus souvent ce qui est proposé et imposé dans les encycliques appartient depuis longtemps d'ailleurs à la doctrine catholique. Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à dessein un jugement sur une question jusqu'alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à l'esprit et à la volonté de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus être tenue pour une question libre entre théologiens. » (S. S. le Pape Pie XII, Encyclique Humani generis, 12 août 1950).

« Que, parmi vous, il n'y ait pas de place pour l'orgueil du « libre examen », qui relève de la mentalité hétérodoxe plus que de l'esprit catholique, et selon lequel les individus n'hésitent pas à peser au poids de leur jugement propre même ce qui vient du Siège Apostolique. » (S. S. le Pape Pie XII, Vos omnes, 10 septembre 1957).

« Dès que se fait entendre la voix du Magistère de l'Église, tant ordinaire qu'extraordinaire, recueillez-la, cette voix, d'une oreille attentive et d'un esprit docile. » (S. S. le Pape Pie XII aux membres de l'Angelicum, 14 janvier 1958).


La voix des Conciles Oecuméniques


« Ce que le Christ notre Seigneur, Chef des pasteurs, Pasteur suprême des brebis, a institué pour le salut éternel et le bien perpétuel de l'Église doit nécessairement, par cette même autorité, durer toujours dans l'Église, qui, fondée sur la pierre, subsistera ferme jusqu'à la fin des siècles. "Personne ne doute, et tous les siècles savent que le saint et très bienheureux Pierre, chef et tête des Apôtres, colonne de la foi, fondement de l'Église catholique, a reçu les clés du Royaume de notre Seigneur JÉSUS-CHRIST, Sauveur et Rédempteur du genre humain : jusqu'à maintenant et toujours, c'est lui qui, dans la personne de ses successeurs", les évêques du Saint-Siège de Rome, fondé par lui et consacré par son sang, "vit", préside "et exerce le pouvoir de juger". » (Concile d'Éphèse, IIIe oecuménique, 3e session, 11 juillet 431, discours du prêtre Philippe).

« Nous vénérons selon les Écritures et les définitions canoniques le très-saint Évêque de Rome, comme le premier et le plus puissant des évêques... Si un évêque est accusé de quelque crime, qu'il ait toute liberté d'en appeler au Bienheureux Évêque de Rome ; car Pierre est pour nous tous la pierre de refuge, et lui seul, tenant la place de DIEU, a pleine liberté et plein pouvoir de tout décider, en vertu des clefs qui lui ont été données par le Seigneur : Que tout ce qu'il aura défini soit religieusement observé comme étant défini par le Vicaire du Trône Apostolique... DIEU, dans sa providence, s'est choisi, dans la personne du Pontife Romain, un athlète invincible, impénétrable à toute erreur, lequel vient d'exposer la vérité avec la dernière évidence. » (Concile de Chalcédoine, IVe oecuménique, 451 A.D. ; apud Melchior Cano, lib. VI, c. VI ; in Oeuvres de Mgr de Ségur)

« Nous suivons tous le Siège Apostolique, et nous lui obéissons tous, comme le sait Votre Charité ; nous sommes en communion avec tous ceux qui sont en communion avec ce Siège ; et ceux qu'il condamne, nous les condamnons aussi. » (Concile de Constantinople, Ve oecuménique, 553 A.D., Ibid.).

« Le sixième Concile oecuménique tenu à Constantinople, sous le Pape saint Agathon, en l'année 681, atteste si explicitement la croyance et la pratique des siècles antérieurs, relativement à l'infaillibilité du Pape, que son seul témoignage nous dispense de rapporter en détail le témoignage des cinq premiers Conciles. Écoutons ; c'est un Concile général qui parle, qui enseigne. D'après les gallicans eux-mêmes, nous sommes ici devant un oracle infaillible :

« Pierre a reçu du Sauveur de tous, par une triple recommandation, la charge de paître les brebis spirituelles de l'Église. Par la puissante assistance de saint Pierre, cette Église Apostolique, qui est la sienne, ne s'est jamais écartée de la voie de la vérité, dans quelque partie d'erreur que ce soit. [Notons en passant que saint Agathon parlait ainsi quelques années à peine après la prétendue chute du Pape Honorius].

« Aussi toute l'Église Catholique et les Conciles généraux ont TUJOURS embrassé fidèlement et suivi en tout l'autorité de cette Église Apostolique, comme étant l'autorité du Prince des Apôtres. Tous les Pères ont embrassé sa doctrine Apostolique, et par là ont resplendi les plus pures lumières de l'Église du Christ. Les saints Docteurs orthodoxes l'ont vénérée et l'ont suivie, tandis que les hérétiques se sont acharnés contre elle, la calomniant et la poursuivant de leurs odieux blasphèmes. Nous vous envoyons donc la règle de la vraie Foi, qui, soit au sein de la paix, soit au milieu des tempêtes, a été conservée et défendue énergiquement par l'Église Apostolique de JÉSUS-CHRIST, laquelle, par la grâce du DIEU Tout-puissant, ne sera JAMAIS convaincue de s'être écartée du sentier de la tradition des Apôtres, ni d'être jamais tombée dans la dépravation des nouveautés hérétiques. Telle qu'elle a reçu la Foi de ses fondateurs, les Princes des Apôtres du Christ, telle elle l'a conservée sans la moindre tache, en vertu de la promesse divine que le Seigneur JÉSUS Lui-même, notre Sauveur, a faite dans les saints Évangiles au Prince de ses Apôtres : "Pierre, Pierre, voici que satan a demandé à vous cribler tous comme on crible le froment ; mais MOI J'ai prié pour Toi afin que ta Foi ne défaille point ; et toi, à ton tour, affermis tes frères". Que votre Clémence Sérénissime considère donc que c'est le Sauveur du monde, le Seigneur de qui vient la Foi, qui a promis que la Foi de Pierre ne défaillira pas, et qui lui a recommandé d'y affermir ses frères. C'est ce que les Pontifes Apostoliques auxquels j'ai succédé ont toujours fait, en toute assurance, comme tout le monde sait. (Concile de Constantinople, VIe oecuménique, 681 A.D. ; de la Lettre du Pape saint Agathon à l'Empereur, lue dans ce même Concile oecuménique, acclamée par tous les évêques et insérée dans les actes et décrets officiels de ce saint synode ; in Oeuvres de Mgr de Ségur).

« Dans le discours de clôture, les évêques renouvellent cette même déclaration ; ils professent hautement qu'ils n'ont fait que suivre les traditions du Pape, comme lui-même avait suivi les traditions des Apôtres. Le Prince suprême des Apôtres, ajoutent-ils, combattait avec nous ; car nous avons eu pour guide son imitateur et l'héritier de son Siège, qui par ses rescrits a porté la lumière sur le mystère de DIEU. Rome a donné une profession de foi écrite par DIEU même... Le papier et l'encre y paraissent aux yeux, mais Pierre y parle par Agathon.

« Enfin ce même Concile oecuménique nous fournit un dernier et splendide témoignage en faveur des droits sacrés du Pape, dans la lettre synodale que tous les Pères adressèrent à saint Agathon pour le plier de confirmer leurs décrets. Voici comment ils lui parlent : Les grandes maladies ont besoin de plus grands secours. C'est pourquoi le Christ, notre DIEU, a procuré un sage médecin en la personne de Votre Sainteté, qui a combattu efficacement la contagion de la pestilence hérétique au moyen des remèdes de l'orthodoxie, et rendu une pleine santé aux membres de l'Église. Aussi est-ce à vous, comme au Pontife du premier Siège de l'Église universelle, et comme à celui qui se tient immobile sur la pierre ferme de la foi, que nous remettons ce qui est à faire. Nous acquiesçons de grand coeur à la confession de foi que Votre paternelle Béatitude a envoyée à notre très-pieux empereur ; nous la reconnaissons comme divinement écrite par le Chef suprème des Apôtres, et c'est par elle que nous avons refoulé les erreurs multiples de la nouvelle secte... Nous prions donc Votre Sainteté de mettre le sceau à nos décrets par ses vénérables rescrits. » (Rohrbacher, X ; Ibid.).

« La première condition du salut est de garder les règles de la vraie Foi, et de ne s'écarter en rien de la Tradition antique ; et l'on ne peut déroger à la sentence de Notre-Seigneur qui a dit : "Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église". La vérité de cet oracle a été justifiée par les faits ; car le Siège Apostolique a TOUJOURS conservé pure et sans tache la Religion Catholique, et TOUJOURS il a professé la sainte doctrine. Ne voulant donc nous séparer en aucune manière de la foi et de la doctrine de ce Siège, mais suivant en toutes choses les constitutions des Pères et principalement des saints Pontifes du Siège Apostolique, nous anathématisons toutes les hérésies... Nous défendrons autant que nous en aurons connaissance et pouvoir ce que l'autorité de votre Chaire Apostolique a décrété, parce que, comme nous l'avons déjà dit, suivant la Chaire Apostolique en toutes choses, et observant ses décrets, nous espérons mériter d'être avec vous dans une même communion, qui est celle que proclame le Siège Apostolique dans lequel réside l'entière et vraie solidité de la Religion Chrétienne, et nous promettons en outre de ne point nommer dans les saints mystères ceux qui sont séparés de la communion de l'Église catholique, c'est-à-dire qui n'ont pas en tout les mêmes sentiments que le Siège Apostolique...

« Nous entendons encore les Pères de ce même Concile déclarer que le Pape est pour eux l'organe du SAINT-ESPRIT, ils appellent les lettres du Pape Adrien la borne divine de l'orthodoxie [et] ils menacent de l'ex­communication déjà prononcée contre le schismatique Photius quiconque serait assez osé pour insulter de quelque manière que ce puisse être le Siège de Pierre, Prince des Apôtres...; [aussi] ils déclarent que l'Église Romaine a la puissance de disposer, de régler et de définir toutes choses par un jugement irréformable, et que Pierre, par la vertu de la solidité de la pierre angulaire qui est le Christ, ne cesse de soutenir par sa prière l'édifice inébranlable de l'Église universelle, l'édifice qui repose sur la force de la Foi ; de telle sorte qu'il réprime aussitôt par la promulgation de la vraie Foi la folie de ceux qui s'égarent. (Concile de Constantinople, VIIIe oecuménique, 869 A.D., Canon 21, Ibid.).

« Nous trouvons enfin, dans les Actes de ce huitième Concile oecuménique, la lettre de saint Ignace, Patriarche de Constantinople, détrôné par Photius, lettre pleine de doctrine que les trois cent cinquante Pères adoptèrent en tous points et firent insérer au nombre de leurs décrets :

« Pour guérir les plaies et les meurtrissures du corps de l'homme, l'art fournit bien des médecins ; pour guérir les plaies du corps mystique du Christ notre DIEU, notre Sauveur à tous et notre Chef ; pour guérir les plaies de l'Église Catholique et Apostolique, son épouse, le très-souverain Roi et tout-puissant Verbe de DIEU, notre providence et notre médecin, seul DIEU Maître de toutes choses, a établi un médecin unique et très-universel, choisi entre tous et pour tous, savoir, Votre Sainteté Fraternelle et Paternelle. Dans ce dessein, Il a dit à Pierre, le grand et souverain Apôtre : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église". Et encore : "Je te donnerai les clefs du royaume des cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux". Ces bienheureuses paroles, il ne les a certes pas adressées exclusivement au seul prince des Apôtres, mais encore, par lui et après lui, à tous ceux qui devaient lui succéder comme souverains Pasteurs, et comme très-saints et très-divins Pontifes de l'antique Rome. Aussi, dès les premiers temps, dès l'origine, lorsqu'il s'élevait des hérésies et des prévarications, les successeurs du Prince des Àpôtres qui vous ont précédé sur sa Chaire, héritiers de son zèle et de sa foi, ont maintes fois arraché et détruit cette ivraie maudite, en retranchant les membres gangrenés et incurables. C'est à quoi Votre Béatitude travaille de même aujourd'hui avec succès, en usant dignement de cette puissance qu'elle a reçue de JÉSUS-CHRIST ; car, étant revêtue des armes de la vérité et de son autorité Apostolique, elle a triomphé des ennemis de l'un et de l'autre, mais surtout de l'impie Photius, qu'elle a retranché du corps de l'Église. Semblable au grand saint Pierre, elle a fait mourir ce nouvel Ananie par la puissance de ses paroles ; elle a privé de l'esprit de grâce cet autre Simon par la force de ses anathèmes ; et, par l'exercice de la même puissance Apostolique et souveraine, elle nous a rétabli dans le Siège patriarcal dont on nous avait injustement chassé, et, par ce moyen, elle a dissipé l'orage et remis la paix dans l'Église. » (Rohrbacher, XII ; Ibid.).

« La sainte Église Romaine possède aussi la primauté souveraine et l'autorité entière sur l'ensemble de l'Église catholique. Elle reconnaît sincèrement et humblement l'avoir reçue, avec la plénitude du pouvoir, du Seigneur lui-même, en la personne du bienheureux Pierre, chef ou tête des Apôtres, dont le Pontife Romain est le successeur. Et comme elle doit, par-dessus tout, défendre la vérité de la foi, ainsi les questions qui surgiraient à propos de la foi doivent être définies par son jugement." (IIe Concile de Lyon, XIVe oecuménique, 4e session, 6 juillet 1274, profession de foi de Michel Paléologue.)

« Le Saint-Siège Apostolique et le Pontife Romain possèdent la primauté sur toute la terre ; ce Pontife Romain est le successeur du bienheureux Pierre, le chef des Apôtres et le vrai Vicaire du Christ, la tête de toute l'Église, le père et le docteur de tous les chrétiens ; à lui, dans la personne du bienheureux Pierre, a été confié par Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST plein pouvoir de paître, de régir et de gouverner toute l'Église, comme le disent les actes des conciles oecuméniques et les saints canons. " (Concile de Florence, XVIIe oecuménique, Bulle "Laetentur Coeli" de Sa Sainteté le Pape Eugène IV, 6 juillet 1439, décret pour les Grecs).

« Le Pasteur éternel qui n'abandonnera jamais son troupeau, étant près de quitter le monde pour retourner à son Père, a établi sur la solidité de la pierre l'Apôtre saint Pierre et ses successeurs pour ses Vicaires, auxquels il est tellement nécessaire d'obéir, que celui qui ne leur obéit pas, doit mourir de la mort éternelle, suivant l'expression des Écritures. Et, comme il est dit ailleurs, celui-là ne peut être dans l'Église, qui abandonne la Chaire du Pontife Romain. » (Concile de Latran, XVIIIe oecuménique, 1512).

« Or, on doit croire d'une foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans les saintes Écritures et dans la tradition, et tout ce qui est proposé par l'Église comme vérité divinement révélée, soit par un jugement solennel [ex cathedra], soit par son magistère ordinaire et universel....

« Le Fils de Dieu et Rédempteur du genre humain, Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST, sur le point de retourner à son Père céleste, a promis d'être avec son Église militante sur la terre, tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles. C'est pourquoi, Il n'a cessé jamais en aucun temps d'être près de son épouse bien-aimée, de l'assister dans son enseignement, de bénir ses oeuvres et de la secourir en ses périls. (...) c'est pourquoi, elle [l'Église] ne peut s'abstenir en aucun temps d'attester et de prêcher la vérité de Dieu qui guérit toutes choses, car elle n'ignore pas que c'est à elle qu'il a été dit : "Mon Esprit qui est en toi et mes paroles que j'ai posées en ta bouche ne s'éloigneront jamais de ta bouche, maintenant et pour l'éternité (Is. LIX, 21)" » (Concile Vatican I - Constitution Dogmatique Dei Filius).

« En conséquence, Nous enseignons et déclarons que l'Église romaine possède sur toutes les autres, par disposition du Seigneur, une primauté de pouvoir ordinaire, et que ce pouvoir de juridiction du Pontife romain, vraiment épiscopal, est immédiat. Les pasteurs de tout rang et de tout rite et les fidèles, chacun séparément ou tous ensemble, sont tenus au devoir de subordination hiérarchique et de vraie obéissance, non seulement dans les questions qui concernent la foi et les moeurs, mais aussi dans celles qui touchent à la discipline et au gouvernement de l'Église répandue dans le monde entier. Ainsi, en gardant l'unit de communion et de profession de foi avec le Pontife romain, l'Église est un seul troupeau sous un seul pasteur. Telle est la doctrine de la vérité catholique, dont personne ne peut s'écarter sans danger pour sa foi et son salut.

« Parce que le droit divin de la primauté apostolique place le Pontife romain au-dessus de toute l'Église, nous enseignons et déclarons encore qu'il est le juge suprême des fidèles et que, dans toutes les causes qui touchent à la juridiction ecclésiastique, on peut faire recours à son jugement. Le jugement du Siège apostolique, auquel aucune autorité n'est supérieure, ne doit être remis en question par personne, et personne n'a le droit de juger ses décisions. C'est pourquoi ceux qui affirment qu'il est permis d'en appeler des jugements du Pontife romain au concile oecuménique comme à une autorité supérieure à ce Pontife, s'écartent du chemin de la vérité.

« Si donc quelqu'un dit que le Pontife romain n'a qu'une charge d'inspection ou de direction et non un pouvoir plénier et souverain de juridiction sur toute l'Église, non seulement en ce qui touche à la foi et aux moeurs, mais encore en ce qui touche à la discipline et au gouvernement de l'Église répandue dans le monde entier, ou qu'il n'a qu'une part plus importante et non la plénitude totale de ce pouvoir suprême ; ou que son pouvoir n'est pas ordinaire ni immédiat sur toutes et chacune des églises comme sur tous et chacun des pasteurs et des fidèles, qu'il soit anathème.

« La primauté apostolique que le Pontife romain, en tant que successeur de Pierre, chef des Apôtres, possède dans l'Église universelle, comprend aussi le pouvoir suprême du Magistère : le Saint-Siège l'a toujours tenu, l'usage perpétuel des Églises le prouve, et les conciles oecuméniques, surtout ceux où l'Orient se rencontrait avec l'Occident dans l'union de la foi et de la charité, l'ont déclaré.

« Les Pères du IVe concile de Constantinople, suivant les traces de leurs ancêtres, émirent cette solennelle profession de foi : "La condition première du salut est de garder la règle de la foi orthodoxe... On ne peut, en effet, négliger la parole de notre Seigneur Jésus-Christ qui dit : 'Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église' [Mt 16, 18]. Cette affirmation se vérifie dans les faits, car la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège apostolique. Désireux de ne nous séparer en rien de sa foi et de sa doctrine... nous espérons mériter de demeurer unis en cette communion que prêche le Siège apostolique, en qui réside, entière et vraie, la solidité de la religion chrétienne."

« Car le Saint Esprit n'a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu'ils fassent connaître, sous sa révélation, une nouvelle doctrine, mais pour qu'avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres, c'est-à-dire le dépôt de la foi. Leur doctrine apostolique a été reçue par tous les Pères vénérés, révérée et suivie par les saints docteurs orthodoxes. Ils savaient parfaitement que ce siège de Pierre demeurait pur de toute erreur, aux termes de la promesse divine de notre Seigneur et Sauveur au chef de ses disciples : " J'ai prié pour toi, pour que ta foi ne défaille pas ; et quand tu seras revenu, affermis tes frères " [Lc 22, 32]. Ce CHARISME DE VÉRITÉ ET DE FOI À JAMAIS INDÉFECTIBLE a été accordé par Dieu à Pierre et à ses successeurs en cette chaire, afin qu'ils remplissent leur haute charge pour le salut de tous, afin que le troupeau universel du Christ, écarté des nourritures empoisonnées de l'erreur, soit nourri de l'aliment de la doctrine céleste, afin que, toute occasion de schisme étant supprimée, l'Église soit conservée tout entière dans l'unité et qu'établie sur son fondement elle tienne ferme contre les portes de l'enfer. » (Concile Vatican I - Constitution Apostolique Pastor Æternus).


La voix des Pères et des Docteurs


« L'Église universelle ne peut errer, car Celui qui est exaucé en tout au titre de sa dignité a dit à Pierre, sur la profession de foi duquel est fondée l'Église : "J'ai prié pour toi pour que ta foi ne défaille point". » (saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, supplément de la IIIe partie, q. 25, a. 1).

« L'unité de l'Église demande que tous les fidèles s'accordent sur tous les points de la foi. Mais ces points soulèvent de temps en temps des questions qu'il faut résoudre. Or l'Église serait divisée en une infinité d'opinions, si la décision d'un seul ne venait sauvegarder son unité. » (Saint Thomas d'Aquin, Sum. cont. Gentes, lib. IV, c. LXXVI)

« Quatrièmement, elle [l'Église] est ferme. Une maison est ferme 1) quand ses fondations sont solides. La véritable fondation de l'Église est le Christ (I Corinthiens III, 2) et les douze Apôtres (Apocalypse XXI, 14). Pour suggérer la fermeté, Pierre est appelé le roc. 2) « La fermeté d'une maison apparaît en outre quand elle ne peut être renversée par une secousse. » L'Église n'a pu être renversée ni par les persécuteurs, ni par les séductions du monde, ni par les hérétiques. D'après Matthieu, XVI, 18, les « portes de l'enfer » (= les hérétiques) peuvent l'emporter sur telle ou telle église locale, mais point contre l'Église de Rome où réside le Pape. « C'est pour cette raison que seulement l'Église de Pierre (à qui fut attribué l'Italie lors de l'envoi des disciples) demeurera toujours ferme dans la foi. Et tandis qu'ailleurs la foi n'y est pas du tout, ou bien mêlée avec beaucoup d'erreurs, l'Église de Pierre, elle, est forte dans la foi et pure de toutes les erreurs, ce qui n'est pas étonnant, vu que le Seigneur a dit à Pierre : "J'ai prié pour toi, pour que ta foi ne défaille point." » (saint Thomas d'Aquin, Opuscula, Expositio symboli apostolorum).

« Une fois que les choses ont été décidées par l'autorité de l'Église universelle celui qui refuserait opiniâtrement de se soumettre à cette décision, serait hérétique. Cette autorité de l'Église réside principalement dans le souverain Pontife. Car il est dit (Décret. XXIV, q. I., ch. 1.2) : « Toutes les fois qu'une question de foi est agitée, je pense que tous nos frères et tous nos collègues dans l'épiscopat ne doivent s'en rapporter qu'à Pierre, c'est-à-dire à l'autorité de son nom et de sa gloire ». Ni les Augustin, ni les Jérôme, ni aucun autre docteur n'ont défendu leur sentiment contrairement à son autorité. C'est pourquoi saint Jérôme disait au pape Damase (in expo. symbol.) : « Telle est la foi, très-saint Père, que nous avons apprise dans l'Église catholique : si dans notre exposition il se trouvait quelque chose de peu exact ou de peu sûr, nous vous prions de le corriger, vous qui possédez la foi et le siège de Pierre. Mais si notre confession reçoit l'approbation de votre jugement apostolique, quiconque voudra m'accuser prouvera qu'il est ignorant ou mal intentionné, on qu'il n'est pas catholique. Mais il ne prouvera pas que je suis hérétique » (saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, II-II. q 11.a.2).

« Si, défendant le libre arbitre non selon la grâce de Dieu, mais contre elle, tu dis qu'il appartient au libre arbitre de persévérer ou de ne pas persévérer dans le bien, et que si l'on y persévère, ce n'est pas par un don de Dieu, mais par un effort de la volonté humaine, que machineras-tu pour répondre à ces paroles du Maître : "J'ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne défaille pas" ? Oseras-tu dire que malgré la prière du Christ pour que la foi de Pierre ne défaille pas, cette foi eût défailli néanmoins, si Pierre avait voulu qu'elle défaillît, c'est-à-dire s'il n'avait pas voulu persévérer jusqu'à la fin ? Comme si Pierre eût pu vouloir autre chose que ce que le Christ demandait pour lui qu'il voulût ! Qui ignore que la foi de Pierre devait périr, si sa propre volonté, la volonté par laquelle il était fidèle, défaillait, et qu'elle devait demeurer jusqu'au bout, si sa volonté restait ferme ? Mais puisque la volonté est préparée par le Seigneur, la prière du Christ pour lui ne pouvait être vaine. Quand Il a prié pour que sa foi ne défaille pas, qu'a-t-il demandé en définitive, sinon qu'il ait une volonté de croire à la fois parfaitement libre, ferme, invincible et persévérante ? Voilà comment on défend la liberté de la volonté, selon la grâce, et non contre elle. Car ce n'est pas par sa liberté que la volonté humaine acquiert la grâce, mais plutôt par la grâce qu'elle acquiert sa liberté, et pour persévérer, elle reçoit, en outre, de la grâce le don d'une stabilité délectable et d'une force invincible. » (Saint Augustin, De la correction et de la grâce, livre VIII, ch. 17).

« Car c'est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. » (Phil. II, 13)

« Qu'est-ce que l'Église ? Le corps du Christ. Ajoutez-lui la tête, et cela devient un seul homme : la tête et le corps ne font qu'un homme. La tête qui est-elle ? Celui qui est né de la Vierge Marie. Son corps, qui est-il ? Son épouse, c'est-à-dire, l'Église. Et le Père a voulu que les deux ne fassent qu'un seul homme : le Christ-Dieu et l'Église. » (saint Augustin, sermon 45).

« L'unité merveilleuse de cette personne, Isaïe, lui aussi, nous l'enseigne, car le Christ, en ce prophète, s'exprime en ces termes : « Comme un époux, il m'a couronné d'une mitre, comme une épouse, il m'a embellie d'ornements. » (Isaïe LXI, 10). Il se nomme à la fois l'époux et l'épouse. Pourquoi est-Il à la fois l'époux et l'épouse, sinon parce qu'ils seront deux en une seule chair ? S'ils sont deux en une seule chair, pourquoi ne seraient-ils tous deux, en une seule voix ? Que le Christ parle donc, puisque, dans le Christ, parle l'Église, et dans l'Église parle le Christ : la tête dans le corps et le corps dans la tête. » (saint Augustin, sermon sur le Psaume 30)

« La sainte Église Romaine, qui est toujours demeurée sans tache, demeurera encore dans tous les temps à venir ferme et immuable au milieu des attaques des hérétiques, et cela par une protection providentielle du Seigneur et par l'assistance du bienheureux Pierre. » (saint Jérôme, V. la France et le Pape ; introduction, in Oeuvres de Mgr de Ségur).

« La sainte Église Romaine, qui toujours a été sans tache, par la providence de Dieu et avec le secours de saint Pierre, se conservera à jamais, sans que l'hérésie puisse l'atteindre ; elle subsistera ferme et immobile éternellement. » (saint Jérôme, Et habetur in decretis Gratiani, part. 2, causa 24, quaest. 1, can. Haec, § Item., idem).

« Salut, ô sel de la terre, sel qui ne peut jamais s'affadir ! Salut, ô lumière du monde, paraissant à l'Orient et partout resplendissante, illuminant ceux qui étaient accablés sous les ténèbres, et brûlant toujours sans être renouvelée. Cette lumière, c'fest le Christ ; son chandelier c'est Pierre ; la source de son huile, c'est l'Esprit Saint. » (saint Éphrem, Enconium in Petrum et Paulum et Andream, etc.).

« L'Église ne vieillit jamais, mais elle est toujours pleine de vigueur ; elle ne peut ni périr, ni s'affaiblir, ni se corrompre. » (saint Jean Damascène, Lib. 2 Parall. c. 14, f. 46, p. 1, in : Aurifodina universalis, Ecclesia, vol. III, p. 253).

« Grand est asseurément le privilège de sainct Pierre ; je vous demande auquel des autres a dit le Fils de DIEU : "Ego rogavi pro te, Petre, ut non deficiat fides tua ? " Et il faut croire qu'en cecy JÉSUS-CHRIST "exauditus est pro sua reverentia". De quoy Il donne un bon témoignage, quand Il ajoute : "Et tu conversus, confirma fratres tuos" ; comme s'Il vouloit dire : J'ai prié pour toy, afin que tu sois le confirmateur des autres ; mais pour les autres, je n'ay prié, sinon en intention, qu'ils eussent un refuge asscuré en toi. Nous ne lisons point que Nostre-Seigneur, qui devoit maintenir la foy en son Église, ait prié pour la foy d'aucun des autres Apostres en particulier, mais seulement pour celle de sainct Pierre, comme Chef de l'Église ; car quelle autre raison pourroit-on alléguer en celte prérogative ? "Expetivit vos satanas", tout tant que vous estes ; "Ego autem rogavi pro te". N'est-ce pas le mettre luy seul en compte pour tous, comme Chef et Conducteur de toute la troupe ? Qui ne void combien cecy est convainquant, et comme, tout d'un train, Nostre-Seigneur dit à Pierre que l'adversaire cherchoit de les cribler tous tant qu'ils estoient, et néantmoins qu'Il avoit prié pour luy en particulier, afin que la foy ne manquast point en sa personne ? La foy des autres fut maintenue en leur commun Pasteur, afin, messieurs, que "aliquando conversus, confirmet fratres suos"... Le jardinier qui void les ardeurs du solei continuelles sur une plante, pour la préserver de la seicheresse qui la menace, ne porte pas de l'eau sur chaque branche ; il se contente de bien tremper et mouiller la racine, et croit que tout le reste est en asseurance, parce que la racine va dispersant l'humeur à tout le reste de la plante. Ainsy Nostre-Seigneur ayant planté cette saincte assemblée de ses disciples, pria pour le Chef, et arrousa cette racine, afin que l'eau de la foy vifve ne manquast point à celuy qui devoit en assaisonner tout le reste, et que, par l'entremise du Chef, la foy fust toujours conservée en l'Église.

« Et de vray, si le confirmateur biaize et chancelle, qui le confirmera ? si le confirmateur n'est pas ferme et stable en luy-mesme quand les autres s'affoibliront, qui les affermira ? Il est écrit : si l'aveugle conduit l'aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse ; si l'instable et le foible veut soutenir et asseurer le foible, ils donneront tous deux en terre ; d'où s'ensuict que Nostre-Seigneur en donnant l'autorité et le commandement à sainct Pierre de confirmer les autres, Il luy a quant et quant donné le pouvoir et les moyens de le faire ; autrement pour néant luy eust-il ordonné une chose impossible. Les moyens nécessaires pour confirmer les autres et rasseurer les foibles, c'est de n'estre point sujet ny à la foiblesse ny à l'erreur, c'est d'estre solide et ferme en soy-mesme, comme une vraye pierre et comme un roc : et tel est sainct Pierre, en tant que Pasteur général et gouverneur de l'Église universelle... Il ne peut jamais se froisser ni rompre par l'infidélité, qui est la principale porte d'enfer.

« Après tout, s'il estoit possible que le Pasteur supresme ministérial pust mener ses brebis aux pasturages vénéneux, il est certain que tout le bercail seroit bientost perdu. Si le supresme Pasteur ministérial nous conduisoit au mal, qui releveroit la bergerie ? Si elle s'égaroit, qui la rameneroit à la vérité ? Nous n'avons qu'à le suyvre simplement, non pas à le guider, autrement les brebis seroient pasteurs. Certes l'Église ne peut pas tousjours estre ramassée en un Concil général : or l'Église a tousjours besoin d'un confirmateur qui soit infaillible et permanent, auquel on puisse s'adresser pour trouver un solide fondement, que les portes de l'enfer, et principalement l'erreur, ne puissent renverser ; il faut que son Pasteur ne puisse conduire à l'erreur, ny nous porter au mal : les successeurs de sainct Pierre ont seuls ces privilèges. Ainsi le supresme Pasteur de l'Église nous est un juge compétent, et suffisant en toutes nos plus grandes difficultés. » (Saint François de Sales, disc. XXXIV, XXV et XL ; in Oeuvres de Mgr de Ségur).

« Car à qui l'Église Romaine doit-elle ce privilège d'une foi toujours incorruptible, toujours pure, à jamais indéfectible ? Évidemment au Pasteur qui la dirige, à l'Évêque qui l'instruit et la dirige, au Pape, successeur de Pierre, et qui a reçu, en la personne de ce bienheureux Apôtre, l'ordre de confirmer ses frères, avec l'assurance qu'il serait chaque jour assisté d'En-Haut pour l'accomplissement de cette divine mission. » (Première lettre de Mgr Régnier, Archevêque de Cambrai ; in Oeuvre de Mgr de Ségur).

« Tout ce que l'Église Catholique Romaine décide et décrète, Notre-Seigneur le décide et le décrète par elle. Elle est la grande voix de JÉSUS-CHRIST au milieu du monde. Si l'Église, assemblée en Concile, pouvait se tromper en quelque point que ce fût, ce ne serait plus « la colonne et le fondement immuable de la vérité » (I Tim. III, 15), comme l'appellent les Saintes Écritures ; ce ne serait plus la voix de DIEU parlant aux hommes ; ce ne serait plus JÉSUS-CHRIST ; ce ne serait plus l'ESPRIT-SAINT.

« Non, l'Église Catholique Romaine ne peut errer en rien. Elle ne peut se tromper ni sur le dogme ni sur la morale, ni sur la sainteté des règlements et des réformes disciplinaires ; elle ne peut se tromper sur l'étendue ni sur l'application de sa propre puissance ; ce qu'elle enseigne, elle a, par cela seul qu'elle l'enseigne, le droit de l'enseigner ; ce qu'elle ordonne, elle a le droit de l'ordonner ; ce qu'elle condamne, elle a le droit de le condamner. De même qu'elle ne peut pas faire d'imprudence, elle ne peut pas empiéter sur les droits légitimes de qui que ce soit. Elle ne peut pas même le vouloir. Notre-Seigneur et l'ESPRIT-SAINT, l'Esprit de vérité et de justice, sont là pour l'en empêcher ; mais elle n'en a pas la moindre envie, ni le moindre besoin : ceux qui l'en accusent sont de pauvres esprits de travers, qui blasphèment ce qu'ils ignorent et qui, de bonne ou de mauvaise foi, répètent les calomnies séculaires des hérétiques et des impies de toutes les couleurs. » (Mgr de Ségur, Le Concile, 1869, pp. 138-140).