Magistère ordinaire infaillible
«
Mais J'ai prié pour toi, ô Pierre, afin que ta foi ne
défaille point. » (S.
Luc XXII, 32).
«
Pour toi, car Je te destine à être la tête et le
chef des Apôtres et de Mon Église, afin que ta foi ne
défaille pas en croyant que Je suis le CHRIST et le Sauveur du
monde. Observez que le CHRIST dans cette
prière demanda et obtint deux privilèges particuliers
pour Pierre, avant les autres Apôtres : le premier
privilège personnel était qu'il ne défaillirait
jamais dans sa foi en Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST,
car Notre-Seigneur se souvint du criblage au verset précédent,
c'est-à-dire de la tentation de Son propre arrêt, quand
les autres Apôtres s'enfuirent de Lui comme la paille,
perdirent leur Foi, se dispersèrent et s'échappèrent
de tous les côtés. Or, Pierre [il n'était pas
encore élu Pape], même s'il dénia le CHRIST du
bout des lèvres et perdit son amour pour le Sauveur, cependant
il garda sa Foi. Ainsi commentent saint Chrysostome ("Hom.
XXXVIII sur s. Matth."), saint
Augustin ("De corrept. et grat.
chap. VIII"), Théophylacte
et les autres... Le deuxième
privilège certain que Pierre avait en commun avec tous ses
successeurs était que lui et tous les autres évêques
de Rome (car Pierre, selon la volonté du CHRIST, fonda et
confirma l'Église Catholique à Rome) ne devraient
jamais défaillir ouvertement dans cette Foi, au point
d'enseigner à l'Église des hérésies ou
une erreur quelconque contre la Foi.
Ainsi enseignent le Pape S. Léon le Grand (Serm.
XXII in natali SS. Apostolorum Petri et Pauli),
s. Cyprien à Cornélius (Lib.
I, ep. 3),
les Papes saint Lucius Ier, saint Félix Ier, saint Agathon,
saint Nicolas Ier, saint Léon IX, Innocent III, saint Bernard
et autres que saint Bellarmin cite et suit (Lib.
I de Pontif. Roman.).
(Mossman, The great Commentary of Cornelius à
Lapide, 1908, vol. 4, pp.
482-483 ; éd. latine, vol. 8,
p. 846).
Canon
1322
§
1 Le Christ Seigneur a confié à Église le dépôt
de la Foi, afin qu’elle conserve
religieusement la doctrine révélée et l’expose
fidèlement avec l’assistance continuelle du Saint Esprit.
«
Dans ce déluge universel d'opinions, c'est
la mission de l'Église de protéger la vérité
et d'arracher l'erreur des âmes, et cette mission, elle la doit
remplir saintement et toujours, car à sa garde ont été
confiés l'honneur de Dieu et le salut des hommes.
Mais, quand les circonstances en font une nécessité, ce
ne sont pas seulement les prélats qui doivent veiller à
l'intégrité de la foi, mais, comme le dit saint Thomas:
" Chacun est tenu de manifester publiquement sa foi, soit
pour instruire et encourager les autres fidèles, soit pour
repousser les attaques des adversaires ".
«
Les premières applications de ce
devoir consistent à professer ouvertement et avec courage la
doctrine catholique, et à la propager autant que chacun le
peut faire. En effet, on l'a dit souvent et avec beaucoup de vérité,
rien n'est plus préjudiciable à la sagesse chrétienne
que de n'être pas connue. Mise en
lumière, elle a par elle-même assez de force pour
triompher de l'erreur. Dès qu'elle est saisie par une âme
simple et libre de préjugés, elle a aussitôt pour
elle l'assentiment de la saine raison. Assurément, la foi,
comme vertu, est un don précieux de la grâce et de la
bonté divine ; toutefois, les objets auxquels la foi doit
s'appliquer ne peuvent guère être connus que par la
prédication: Comment croiront-ils
à celui qu'ils n'ont pas entendu ? Comment entendront-ils
si personne ne leur prêche ?... La foi vient donc de
l'audition, et l'audition par la prédication de la parole du
Christ. Or, puisque la foi est
indispensable au salut, il s'ensuit nécessairement que la
parole du Christ doit être prêchée. De
droit divin, la charge de prêcher, c'est-à-dire
d'enseigner, appartient aux docteurs, c'est-à-dire aux évêques
que l'Esprit-Saint a établis pour régir l'Église
de Dieu. Elle appartient par dessus tout au Pontife Romain, Vicaire
de Jésus-Christ, préposé avec une puissance
souveraine à l'Eglise universelle et Maître de la foi et
des moeurs. Toutefois, on doit bien se garder de croire qu'il soit
interdit aux particuliers de coopérer d'une certaine manière
à cet apostolat, surtout s'il s'agit des hommes à qui
Dieu a départi les dons de l'intelligence avec le désir
de se rendre utiles.
«
Toutes les fois que la nécessité
l'exige, ceux-là peuvent aisément, non, certes,
s'arroger la mission des docteurs, mais communiquer aux autres ce
qu'ils ont eux-mêmes reçu, et être, pour ainsi
dire, l'écho de l'enseignement des maîtres.
D'ailleurs, la coopération privée a été
jugée par les Pères du Concile du Vatican tellement
opportune et féconde, qu'ils n'ont pas hésité à
la réclamer. " Tous les chrétiens fidèles,
disent-ils, surtout ceux qui président et qui enseignent, nous
les supplions par les entrailles de Jésus-Christ et nous leur
ordonnons, en vertu de l'autorité de ce même Dieu
Sauveur, d'unir leur zèle et leurs efforts pour éloigner
ces horreurs et les éliminer de la sainte Eglise ".
- Que chacun donc se souvienne qu'il peut et qu'il doit répandre
la foi catholique par l'autorité de l'exemple, et la prêcher
par la profession publique et constante des obligations qu'elle
impose. Ainsi, dans les devoirs qui nous lient à Dieu et à
l'Eglise, une grande place revient au zèle avec lequel chacun
doit travailler, dans la mesure du possible, à propager la foi
chrétienne et à repousser les erreurs.
«...
La foi chrétienne ne repose pas sur l'autorité de la
raison humaine, mais sur celle de la raison divine ; car, ce que Dieu
nous a révélé, " nous ne le croyons
pas à cause de l'évidence intrinsèque de la
vérité, perçue par la lumière naturelle
de notre raison, mais à cause de l'autorité de Dieu,
qui révèle et qui ne peut ni se tromper, ni nous
tromper ". Il résulte de là que, quelles
que soient les choses manifestement contenues dans la révélation
de Dieu, nous devons donner à chacune d'elles un égal
et entier assentiment. Refuser de croire à une seule d'entre
elles équivaut, en soi, à les rejeter toutes. Car
ceux-là détruisent également le fondement de la
foi, qui nient que Dieu ait parlé aux hommes, ou qui mettent
en doute sa vérité et sa sagesse infinie.
«
Quant à déterminer quelles
doctrines sont renfermées dans cette Révélation
divine, c'est la mission de l'Église enseignante, à
laquelle Dieu a confié la garde et l'interprétation de
sa parole ; dans l'Église, le docteur suprême est le
Pontife Romain. L'union des esprits réclame donc, avec un
parfait accord dans la même foi, une parfaite soumission et
obéissance des volontés à l'Église et au
pontife Romain, comme à Dieu lui-même.
«
L'obéissance doit être
parfaite, parce qu'elle appartient à l'essence de la foi, et
elle a cela de commun avec la foi qu'elle ne peut pas être
partagée. Bien plus, si elle n'est pas absolue et parfaite de
tout point, elle peut porter encore le nom d'obéissance, mais
elle n'a plus rien de commun avec elle.
La tradition chrétienne attache un tel prix à cette
perfection de l'obéissance, qu'elle en a toujours fait et en
fait toujours le signe caractéristique auquel on peut
reconnaître les catholiques. C'est ce que saint Thomas d'Aquin
explique d'une manière admirable dans le passage suivant :
«
" L'objet formel de la foi est la vérité
première, en tant qu'elle est manifestée dans les
Saintes Ecritures et dans la doctrine de l'Eglise, qui procèdent
de la vérité première. Il suit de là que
quiconque n'adhère pas, comme à une règle
infaillible et divine, à la doctrine de l'Eglise, qui procède
de la vérité première manifestée dans les
Saintes Ecritures, n'a pas la foi habituelle, mais possède
autrement que par la foi les choses qui sont de son domaine... Or,
il est manifeste que celui qui adhère à la doctrine de
l'Église comme à une règle infaillible donne son
assentiment à tout ce que l'Église enseigne ;
autrement, si, parmi les choses que l'Église enseigne, il
retient ce qui lui plaît et exclut ce qui ne lui plaît
pas, il adhère à sa propre volonté et non à
la doctrine de l'Église, en tant qu'elle est une règle
infaillible. La foi de toute l'Église
doit être Une, selon cette parole de saint Paul aux Corinthiens
(I Cor.,
1) : "Ayez tous un même langage et qu'il n'y ait pas
de division parmi vous". Or,
cette unité ne saurait être sauvegardée qu'à
la condition que les questions qui surgissent sur la foi soient
résolues par celui qui préside à l'Eglise tout
entière, et que sa sentence soit acceptée par elle avec
fermeté. C'est pourquoi à
l'autorité du Souverain Pontife seul il appartient de publier
un nouveau symbole [de la même Foi Catholique immuable], comme
de décerner toutes les autres choses qui regardent l'Eglise
universelle ".
«
Lorsqu'on trace les limites de
l'obéissance due aux pasteurs des âmes et surtout au
Pontife Romain, il ne faut pas penser qu'elles renferment seulement
les dogmes auxquels l'intelligence doit adhérer et dont le
rejet opiniâtre constitue le crime d'hérésie. Il
ne suffirait même pas de donner un sincère et ferme
assentiment aux doctrines qui, sans avoir été jamais
définies par aucun jugement solennel de l'Eglise, sont
cependant proposées à notre foi, par son Magistère
ordinaire et universel [de tous les jours], comme étant
divinement révélées, et qui, d'après le
Concile du Vatican, doivent être crues de foi catholique et
divine. Il faut, en outre, que les chrétiens considèrent
comme un devoir de se laisser régir, gouverner et guider par
l'autorité des évêques, et surtout par celle du
Siège Apostolique. Combien
cela est raisonnable, il est facile de le démontrer. En effet,
parmi les choses contenues dans les divins oracles, les unes se
rapportent à Dieu, principe de la béatitude que nous
espérons, et les autres à l'homme lui-même et aux
moyens d'arriver à cette béatitude. Il
appartient de droit divin à l'Église et, dans l'Église,
au Pontife Romain, de déterminer dans ces deux ordres ce qu'il
faut croire et ce qu'il faut faire. Voilà pourquoi le Pontife
doit pouvoir juger avec autorité de ce que renferme la parole
de Dieu, décider quelles doctrines concordent avec elle et
quelles doctrines y contredisent. De même, dans la sphère
de la morale, c'est à lui de déterminer ce qui est
bien, ce qui est mal, ce qui est nécessaire d'accomplir et
d'éviter si l'on veut parvenir au salut éternel ;
autrement, il ne pourrait être ni l'interprète
infaillible de la parole de Dieu, ni le guide sûr de la vie
humaine. »
(S. S. le Pape Léon XIII, Encyclique Sapientiae
Christianae, 10 janvier 1890)
«
Car telle est la nature de la Foi que
rien n'est plus impossible que de croire ceci et de rejeter cela.
L'Église professe, en effet, que la foi est une vertu
surnaturelle par laquelle, sous l'inspiration et avec le secours de
la grâce de Dieu, nous croyons que ce qui nous a été
révélé par Lui [Notre-Seigneur Jésus-Christ]
est véritable : nous le croyons, non point à cause de
la vérité intrinsèque des choses vue dans la
lumière naturelle de notre raison, mais à cause de
l'autorité de Dieu Lui-même qui nous révèle
ces vérités, et qui ne peut ni Se tromper ni nous
tromper... "En beaucoup de points ils sont avec Moi,
en quelques-uns seulement, ils ne sont pas avec Moi ; mais à
cause de ces quelques points dans lesquels ils se séparent de
Moi, il ne leur sert de rien d'être avec Moi en tout le reste
» ("S. Augustinus, in Psal. LIV, n. 19"). » (S.
S. le Pape Léon XIII, Encyclique Satis
cognitum, 29 juin 1896)
«
Il est donc nécessaire que d'une
façon permanente subsiste, d'une part, la
mission constante et immuable d'enseigner tout ce que Jésus-Christ
a enseigné Lui-même
; d'autre part, l'obligation constante et immuable
d'accepter et de professer toute la doctrine ainsi enseignée.
C'est ce que saint Cyprien exprime excellemment en ces termes :
"Lorsque Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans Son Evangile,
déclare que ceux qui ne sont pas avec Lui sont Ses ennemis, Il
ne désigne pas une hérésie en particulier, mais
Il dénonce comme Ses adversaires tous ceux qui ne sont pas
entièrement avec Lui et qui, ne recueillant pas avec Lui,
mettent la dispersion dans Son troupeau : Celui qui n'est pas avec
Moi, dit-Il, est contre Moi, et celui qui ne recueille pas avec Moi
disperse" (Epist.,LXIX, ad Magnum, n 2). » (Ibid.)
«
Rien n'est plus juste : car ceux qui ne
prennent de la doctrine chrétienne que ce qu'ils veulent,
s'appuient sur leur propre jugement et non sur la foi ; et, refusant
de « réduire en servitude toute intelligence sous
l'obéissance du Christ » (II Corinth., X, 5), ils
obéissent en réalité à eux-mêmes
plutôt qu'à Dieu. " Vous qui dans l'Evangile croyez
ce qui vous plaît et refusez de croire ce qui vous déplaît,
vous croyez à vous-mêmes, beaucoup plus qu'à
l'Evangile " ("S. Augustinus, lib. XVII, Contra Faustum
Manichæum, cap. 3"). Les Pères du Concile du
Vatican n'ont donc rien édicté de nouveau, mais ils
n'ont fait que se conformer à l'institution divine, à
l'antique et constante doctrine de l'Eglise et à la nature
même de la foi, quand ils ont formulé ce décret :
"On doit croire, de foi
divine et catholique, toutes les vérités qui sont
contenues dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la
tradition et que l'Eglise, soit par un jugement solennel, soit par
son magistère ordinaire et universel, propose comme divinement
révélée
» (Sess. III, cap. 3). »
(Ibid.)
«
Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à
dessein un jugement sur une question jusqu'alors disputée, il
apparaît donc à tous que, conformément à
l'esprit et à la volonté de ces mêmes Pontifes,
cette question ne peut plus être tenue pour une question libre
entre théologiens. Il est vrai encore que les théologiens
doivent toujours remonter aux sources de la révélation
divine; car il leur appartient de montrer de quelle manière ce
qui est enseigné par le magistère vivant " est
explicitement ou implicitement trouvé " (S. S. le
pape Pie IX, Inter gravissimas,
28 oct. 1870, Acta,
vol. I, p. 260.) dans la Sainte Ecriture et la divine " Tradition ".
Ajoutons que ces deux sources de la doctrine révélée
contiennent tant de trésors et des trésors si précieux
de vérités qu'il est impossible de les épuiser
jamais. C'est bien la raison pour laquelle nos sciences sacrées
trouvent toujours une nouvelle jeunesse dans l'étude des
sources sacrées ; tandis que toute spéculation qui
néglige de pousser plus avant l'examen du dépôt
sacré ne peut qu'être stérile : l'expérience
est là, qui le prouve. Mais on ne peut pas, pour cette raison,
équiparer la théologie, même celle qu'on dit
positive, à une science purement historique. Car
Dieu a donné à son Eglise, en même temps que les
sources sacrées, un Magistère vivant pour éclairer
et pour dégager ce qui n'est contenu qu'obscurément et
comme implicitement dans le dépôt de la foi. Et ce
dépôt, ce n'est ni à chaque fidèle, ni
même aux théologiens que le Christ l'a confié
pour en assurer l'interprétation authentique, mais au seul
magistère de l'Eglise. Or si
l'Eglise exerce sa charge, comme cela est arrivé tant de fois
au cours des siècles, par la voie
ordinaire ou par la voie extraordinaire,
il est évident qu'il est d'une méthode absolument
fausse d'expliquer le clair par l'obscur, disons bien qu'il est
nécessaire que tous s'astreignent à suivre l'ordre
inverse. Aussi notre Prédécesseur, d'immortelle
mémoire, Pie IX, lorsqu'il enseigne que la théologie a
la si noble tâche de démontrer comment une doctrine
définie par l'Eglise est contenue dans les sources, ajoute ces
mots, non sans de graves raisons: " dans le sens même
où l'Eglise l'a définie.'' » (S. S. le Pape Pie
XII, Encyclique Humani
generis, 12
août 1950)
«
Allez enseigner toutes les nations [...]. Je suis avec vous TOUS
LES JOURS, jusqu'à la
consommation des siècles. »
(S.
Matthieu XXVIII,
19 - 20)
«
Si vous M'aimez, vous observerez mes commandements. Et Moi, je
prierai le Père, et Il vous donnera un autre Défenseur,
pour qu'Il demeure ÉTERNELLEMENT
avec vous. C'est l'Ésprit de Vérité. » (S.
Jean XIV, 15 - 17).
Compte
tenu de certaines fausses et restrictives interprétations du
Dogme de l'Infaillibilité, Mgr d'Avanzo, le rapporteur de la
Députation de la Foi du Concile Vatican I tint à
souligner :
«
L'Église est infaillible dans son
Magistère ordinaire, qui est exercé quotidiennement
principalement par le Pape, et par les
évêques unis à lui, qui pour cette raison sont,
comme lui, infaillibles de l'infaillibilité de l'Église,
qui est assistée par le SAINT-ESPRIT tous les jours.
» (Mansi,
52, 1193).
«
Tout se passe (depuis la proclamation de l'infaillibilité
pontificale) comme si l'éclat même de la définition
avait rejeté dans l'ombre la vérité
jusque là universellement
reconnue...
«
On comprend aisément comment à pu s'introduire ce
glissement de perspective : depuis 1870, les manuels de théologie
ont pris pour énoncés de leurs thèses les textes
mêmes du concile. Aucun de ceux-ci
ne traitant in recto
de l'enseignement ordinaire du seul Souverain Pontife, celui-ci a été
peu à peu perdu de vue et tout l'enseignement pontifical a
paru se réduire aux seules définitions ex
cathedra.
De plus l'attention étant entièrement attirée
sur celles-ci, on s'est habitué à ne plus considérer
les interventions doctrinales du Saint-Siège que dans la seule
perspective du jugement solennel : celle d'un jugement qui doit à
lui seul apporter à la doctrine toutes les garanties requises.
Dans cette perspective il était impossible de saisir la vraie
nature du magistère ordinaire. Elle demeure pourtant celle de
plus d'un auteur. » (Dom Paul Nau
; in Mystère
d'iniquité).
«
Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST est la Vérité
incarnée, et Il a dit que "le ciel et la terre
passeraient, mais que sa parole ne passerait pas." Or, entre
toutes les paroles divines qu'Il a laissé tomber sur le monde
pour le vivifier et le féconder, il n'en est peut-être
pas de plus importantes, de plus solennelles, que celles-ci,
adressées à saint Pierre et aux Apôtres, et, en
leur personne, au Pape et aux Évêques, successeurs de
saint Pierre et des Apôtres. Méditez-les, de grâce,
et n'oubliez pas que c'est DIEU qui parle : "Recevez
le Saint-Esprit, dit le Sauveur.
De même que mon Père M'a envoyé, Moi,
Je vous envoie. Toute puissance m'a été donnée
au ciel et sur la terre. Allez donc ! enseignez tous les peuples.
Apprenez-leur à observer toutes mes lois. Celui qui croira
sera sauvé ; celui qui ne croira point sera condamné.
Voici que Je suis Moi-même avec vous tous les jours jusqu'à
la fin du monde. Celui qui vous écoute M'écoute, et
celui qui vous méprise Me méprise. Lorsque deux ou
trois d'entre vous (à
plus forte raison, tous ou presque tous) seront réunis
en mon nom, Je serai là au milieu d'eux. Tout ce que vous
lierez sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que
vous délierez sur la terre sera délié dans les
cieux."
«
Est-ce clair ? et ne sont-ce pas là de fameuses lettres de
créance pour la sainte Église et pour ses Conciles ?
«
Oui, JÉSUS-CHRIST, le Fils éternel de DIEU ;
JÉSUS-CHRIST, vrai DIEU et vrai homme, seul et unique
Médiateur de DIEU et des hommes, seul Roi et Seigneur des
créatures, seul dispensateur de l'ESPRIT-SAINT, seul
dispensateur de la vérité divine, de l'infaillibilité,
de l'autorité, de la toute-puissance spirituelle ;
JÉSUS-CHRIST est avec le Pape son Vicaire et son représentant
visible, et avec les Évèques de son Église.
C'est Lui qui, par le Pape, avec le Pape et dans le Pape, convoque,
préside, dirige, confirme tous les Conciles ; c'est Lui qui,
par les Pères des Conciles (c'est le nom qu'on donne aux
Évêques qui y prennent part), juge et décrète
ce qui est vrai, bon, juste et utile ; c'est Lui qui par eux condamne
les erreurs, anathématise ce qui est pervers et mauvais.
«
L'ESPRIT-SAINT, qui est l'âme et
la lumière et l'infaillibilité des Conciles généraux,
est l'Esprit même de l'Église. Il est l'Esprit de
JÉSUS-CHRIST répandu du haut des cieux par ce divin
Chef pour être la vie de l'Église, pour la garder de
toute erreur, pour la diriger, la féconder et la sanctifier
tous les jours jusqu'à la fin des temps.
Si l'ESPRIT-SAINT assiste et anime toujours l'Église, à
plus forte raison le fait-Il lorsqu'elle est rassemblée en
Concile, au nom et pour l'amour de JÉSUS-CHRIST...
«
Tout ce que l'Église décide
et décrète, Notre-Seigneur le décide et le
décrète par elle. Elle est la grande voix de
JÉSUS-CHRIST au milieu du monde.
Si l'Église, assemblée en Concile, pouvait se tromper
en quelque point que ce fût, ce ne serait plus « la
colonne et le fondement immuable de la vérité »
(I Tim.
III, 15),
comme l'appellent les saintes Écritures ; ce ne serait plus la
voix de DIEU parlant aux hommes ; ce ne serait plus JÉSUS-CHRIST
; ce ne serait plus l'ESPRIT-SAINT.
«
Non, l'Église ne peut errer en
rien. Elle ne peut se tromper ni sur le
dogme ni sur la morale, ni sur la sainteté des règlements
et des réformes disciplinaires ; elle ne peut se tromper sur
l'étendue ni sur l'application de sa propre puissance ; ce
qu'elle enseigne, elle a, par cela seul qu'elle l'enseigne, le droit
de l'enseigner ; ce qu'elle ordonne, elle a le droit de l'ordonner ;
ce qu'elle condamne, elle a le droit de le condamner. De même
qu'elle ne peut pas faire d'imprudence, elle ne peut pas empiéter
sur les droits légitimes de qui que ce soit. Elle ne peut pas
même le vouloir. Notre-Seigneur et l'ESPRIT-SAINT, l'Esprit de
vérité et de justice, sont là pour l'en empêcher
; mais elle n'en a pas la moindre envie, ni le moindre besoin : ceux
qui l'en accusent sont de pauvres esprits de travers, qui blasphèment
ce qu'ils ignorent et qui, de bonne ou de mauvaise foi, répètent
les calomnies séculaires des hérétiques et des
impies de toutes les couleurs...
«
Ce qu'il faudrait penser d'un chrétien et même d'un
ecclésiastique qui ne se soumettrait pas à tous les
décrets du Concile : Si sa rébellion était bien
certaine, il faudrait sans hésiter le regarder ou comme un
hérétique ou comme un schismatique : comme un
hérétique, s'il s'agissait d'un point de doctrine, d'un
article de foi ; comme un schismatique, si sa révolte ne
portait que sur un point disciplinaire.
«
L'obéissance à l'Église
est la base de tout. Cette obéissance
doit être totale, absolue, universelle. Quel que soit son rang,
quelle que soit sa dignité dans l'Église, un chrétien
doit obéir à l'Église, et, par conséquent,
au Concile, en toutes choses. Rien n'est exclu de cette grande règle
d'obéissance catholique qui est la pierre de touche de la
vraie foi et de la vraie sainteté ; rien, absolument rien.
Nous l'avons dit et nous ne saurions trop le redire : tout
ce que l'Église, tout ce que le Concile enseignera ou
décidera, il a le droit de l'enseigner et de le décider
; tout ce qu'il condamnera sera condamné par DIEU même.
Donc, personne ne pourra sans péché prétexter,
pour ne pas se soumettre, que le Concile n'avait pas le droit de
traiter telle ou telle matière, ou du moins qu'il n'était
point infaillible sur ce terrain-là : la politique, par
exemple, la philosophie, le droit naturel, le droit social, la
science, les institutions publiques, etc. Ces prétextes ne
seraient que des faux-fuyants de désobéissance...
«
Si quelqu'un n'écoute point l'Église,
nous dit Notre-Seigneur Lui-même, qu'il soit pour
vous comme un païen et comme un voleur !
» Ce mot « quelqu'un » ne souffre point
d'exceptions : homme, femme, savant, académicien, homme
politique, homme d'État, magistrat, souverain, ecclésiastique,
religieux. » (Mgr
de Ségur, Le
concile, in Oeuvres
de Mgr de Ségur, vol.
VI, pp. 136- 163).
«
Qu'on ne dise point, qu'on ne pense point, que ce Ministère de
saint Pierre finisse avec lui : ce qui doit servir de soutien à
une Église éternelle ne peut jamais avoir de fin ;
Pierre vivra dans ses successeurs ;
Pierre parlera toujours dans sa Chaire ; c'est ce que disent les
Pères, c'est ce que confirment six cent trente évêques
au Concile de Chalcédoine. »
(Bossuet, Sermon
sur l'unité de l'Église
; in Oeuvres de Mgr de Ségur).
«
Cette parole, Affermis
tes frères, n'est pas un
commandement que JÉSU-CHRIST fasse en particulier à
saint Pierre, c'est un office qu'Il érige et qu'Il institue
dans Son Église à perpétuité...
Il devait toujours
y avoir un Pierre dans l'Église, pour confirmer ses frères
dans la Foi : c'était le moyen le plus propre pour établir
l'unité de sentiments que le Sauveur désirait avant
tout... Dès là, Seigneur, vous avez tellement disposé
les choses, que les successeurs de saint
Pierre, à qui on donna par excellence le nom de PAPES,
c'est-à-dire celui de Pères,
ont confirmé leurs frères dans la Foi ; et la Chaire de
saint Pierre a été la Chaire d'unité, dans
laquelle tous les évêques et tous les fidèles,
tous les pasteurs et tous les
troupeaux se sont unis. Que vous
rendrons-nous, ô Seigneur, pour toutes les grâces que
vous avez faites à votre Église par ce Siège ?
C'est là que la vraie Foi a TOUJOURS été
confirmée... Partout l'autorité de ce grand Siège
est à la tête de la condamnation et de l'extirpation des
hérésies. La Foi romaine a toujours été
la Foi de l'Église... et tous les successeurs de Pierre sont
un seul Pierre. » (Bossuet,
Méditations sur
l'Évangile ; in Oeuvres
de Mgr de Ségur).
La
voix des Papes
«
L'Église romaine, sainte et apostolique, est la mère de
toutes les Églises, et il est constaté qu'elle
ne s'est jamais écartée du sentier de la Tradition
apostolique, conformément à
cette promesse que le Seigneur Lui-même lui a faite, en disant
: "J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille
point." » (Saint Lucius, Pape
et martyr, Lettre
adressée aux évêques de la Gaule et de l'Espagne,
no 6).
«
Le bienheureux Pierre, conservant
toujours cette consistance de pierre qu'il a reçue, n'a pas
abandonné le gouvernail de l'Église
[...]. Si donc nous faisons, quelque chose de bon, si nous pénétrons
avec justesse dans les questions, [...], c'est l'oeuvre, c'est le
mérite de celui dont la puissance vit et dont l'autorité
commande dans son Siège. » (S.
S. le Pape saint Léon le Grand, In
anniversario Assumptionis suae,
sermon 3).
«
Pierre et ses successeurs étaient
assurés d'une rectitude doctrinale inébranlable
: « Le Messie est annoncé comme devant être la
pierre choisie, angulaire, fondamentale. » (Isaïe
XXVIII, 16).
C'est donc son propre nom que Jésus donne à Simon,
comme s'Il lui disait : Je suis la pierre inviolable, la pierre
angulaire, qui réunit en un deux choses ; Je suis le fondement
auquel nul n'en peut substituer un autre ; mais toi aussi, tu es
pierre, car
ma force devient le principe de ta solidité, en sorte que ce
qui M'était propre et personnel à ma puissance, te
devient commun avec Moi par participation.
» (S. S. le Pape saint Léon
le Grand, In anniversario
Assumptionis suae, sermon 4).
«
Au cours de tant de siècles, aucune
hérésie ne pouvait souiller ceux qui étaient
assis sur la chaire de Pierre, car c'est
le SAINT-ESPRIT qui les enseigne. »
(Ibid.,
sermon 98).
«
Pierre brilla dans cette capitale [Rome]
par la sublime puissance de sa doctrine,
et il eut l'honneur d'y répandre glorieusement son sang. C'est
là qu'il repose pour toujours, et qu'il
assure à ce Siège béni par lui de n'être
jamais vaincu par les portes de l'enfer.
» (Pape saint Gélase Ier,
Décrétale 14
intitulée De responsione ad Graecos).
«
II est absolument certain que le
jugement du Siège Apostolique, qui est la plus haute des
autorités, est irréformable pour tout le monde,
et qu'il n'est permis à personne de juger son jugement. Aussi
bien les saints Canons ont-ils réglé que de toutes les
parties de l'univers on en appelle à son tribunal, et
qu'il n'est jamais permis d'en appeler de sa sentence.
» (Pape saint Nicolas Ier, Ad
imperatorem).
«
L'Église croit fermement les
vérités qu'elle prêche en public ; elle
n'enseigne pas une chose ouvertement pour en professer entièrement
une autre ; ce qu'elle croit, elle l'annonce, et ce qu'elle annonce
est la règle de sa conduite. »
(Pape saint Grégoire le Grand,
Lib.
8 Moral. c.
2, in : Aurifodina universalis,
Ecclesia, vol.
III, p. 251).
«
L'Église est bâtie sur le roc ; ni le vent des menaces,
ni les flots de la persécution, ni les supplices corporels, ni
la crainte de la mort ne peuvent l'ébranler. » (Pape
saint Grégoire le Grand, Super
septem Ps. Paenit. in
Ps. 5, vers.
26).
«
L'Évangile nous apprend que le Seigneur a prié pour
Pierre, lorsqu'Il a dit au moment de Sa Passion : "J'ai prié
pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; à ton
tour, confirme tes frères". Par
là Il insinuait manifestement que les successeurs de Pierre ne
dévieraient PAS UN SEUL INSTANT de la Foi catholique,
mais que bien plutôt ils y ramèneraient les autres,
qu'ils y affermiraient les esprits vacillants ; et en lui accordant
ainsi la puissance de confirmer ses frères, Il
imposait à ceux-ci l'obligation d'obéir à
Pierre. »
(Pape saint Grégoire VII, dans Ad
Patriarcham Constantinopolitanum).
«
J'anathématise toute hérésie et principalement
celle qui perturbe l'état présent de l'Église,
qui enseigne et qui affirme qu'il faut négliger un anathème
et dédaigner les lois de l'Église. Et
je promets obéissance au pontife du Siège apostolique,
au seigneur Pascal et à ses successeurs,
en prenant à témoin le Christ et l'Église,
affirmant ce qu'affirme l'Église sainte et universelle, et
condamnant ce qu'elle condamne. » (S.
S. le Pape Pascal II, Concile de Latran, 1102, Denzinger
357).
« Nous
déclarons, disons, définissons et prononçons
qu'il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature
humaine, d'être soumise au Pontife romain. » (S.
S. le Pape Boniface VIII, Bulle Unam
Sanctam, 18 novembre 1302).
«
Le Bienheureux Pierre a consacré
par son sang la sainte Église Romaine, fondée sur la
foi ;... et
de même que nulle part l'eau ne peut être plus pure ni
plus limpide qu'à la source même d'où elle
jaillit ; de même nulle part la
foi ne se présente plus pure et plus lumineuse que dans le
réservoir sacré de Notre Église,
où... ce Porte-clefs des cieux a ressemblé avec une si
grande abondance et une si parfaite pureté les eaux qu'il
avait puisées dans le sein même de la source divine et
céleste ; cette eau de la vraie
foi, il nous l'a transmise pour que nous la conservions dans toute sa
pureté.
» (S. S. le Pape Jean VIII, Ad
Bulgarorum regem. ; in Oeuvres
de Mgr de Ségur).
«
Y aura-t-il donc encore un homme assez
insensé pour oser croire que la prière (Ego
rogavi pro te, o Petre) de Celui
qui peut tout ce qu'Il veut, ait été privée de
son effet en quoi que ce soit
? N'est-ce pas le Siège
Apostolique, c'est-à-dire l'Église Romaine, qui, par
saint Pierre non moins que par ses successeurs, a démasqué
et terrassé les artifices de tous les hérétiques
et confirmé les coeurs des frères dans la foi de
Pierre, qui jusqu'à ce jour n'a jamais failli et ne défaillira
jamais ? » (S.
S. le Pape saint Léon IX, Lettre In
terra pax, ad Michaelem Cærularium,
2 septembre 1053).
«
On voit donc manifestement dans quelle erreur profonde se roulent ces
esprits qui, abusant de la raison et regardant les oracles divins
comme des produits de l'homme, osent les soumettre à
l'arbitrage de leur interprétation particulière et
téméraire. Puisque Dieu
Lui-même a établi une autorité vivante, laquelle
devait fixer et enseigner le véritable et légitime sens
de sa Révélation céleste, et mettrait fin, par
son jugement infaillible, à toutes les controverses soit en
matière de foi, soit en matière de moeurs,
et tout cela afin que les fidèles ne fussent pas entraînés
à tout vent dans les fausses doctrines, ni enveloppés
dans les immenses filets de la malice et des aberrations humaines.
«
Cette autorité vivante et
infaillible n'est en vigueur que dans cette seule Église que
Jésus Christ a établie sur Pierre, le chef, le prince
et le pasteur de toute l'Église, auquel Il a promis que sa foi
ne serait jamais en défaillance ;
l'Église constituée de manière qu'elle a
toujours à sa tête et dans sa chaire immuable ses
Pontifes légitimes, lesquels remontent, par une succession non
interrompue, jusqu'à l'apôtre Pierre, et jouissent comme
lui du même héritage de doctrine, de dignité,
d'honneur et de puissance sans rivale.
«
Et comme là où est Pierre, là est l'Église
; comme Pierre parle par la bouche du
Pontife Romain, qu'il est toujours vivant dans ses successeurs, qu'il
exerce le même jugement, et transmet la vérité de
la foi à ceux qui la demandent, il s'ensuit que les divins
enseignements doivent être acceptés dans le même
sens qu'y attache et y a toujours attaché cette Chaire
romaine, Siège du bienheureux Pierre, la mère et la
maîtresse de toutes les Églises, qui a toujours conservé
inviolable et entière la foi donnée par le Seigneur
JÉSUS-CHRIST ; qui l'a toujours enseignée aux fidèles,
leur montrant à tous le chemin du salut et l'incorruptible
doctrine de la Vérité. »
(S. S. le Pape Pie IX, encyclique Qui
Pluribus, 9 novembre 1846).
«
Qu’un Decius produise par ses violences une vacance de quatre ans
sur le Siège de Rome, qu’il s’élève des
antipapes soutenus les uns par la faveur populaire, les autres par la
politique des princes, qu’un long schisme rende douteuse la
légitimité de plusieurs pontifes, l’Esprit Saint
laissera s’écouler l’épreuve, il fortifiera,
pendant qu’elle dure, la foi de ses fidèles ; enfin, au
moment marqué, il produira son élu, et toute l’Église
le recevra avec acclamation » (Dom Guéranger, L’année
liturgique, mercredi de la
Pentecôte)
«
Demeurât-on plusieurs mois ou plusieurs années sans
élire un nouveau Pape, ou s’élevât-il des
antipapes, comme cela est arrivé quelquefois, l’intervalle
ne détruirait nullement la succession,
parce qu’alors le clergé et le corps des évêques
subsiste toujours dans l’Église avec l’intention de donner
un successeur au Pape défunt sitôt que les circonstances
le permettront. » (Abbé Barbier, Les
trésors de Cornelius à Lapide...,
Paris 1856, t. I, pp. 724 - 725)
Objection
: Vatican Council I taught that St. Peter has perpetual successors;
therefore, long vacancies in the See of Peter are not possible.
Answer:
Nowhere does the Church determine how long a vacancy may exist in the
See of Peter. Between the death of Pope Clement IV (November 29,
1268) and the election of Pope Gregory X (September 1, 1271), there
was an interregnum of nearly three years. During the Western Schism,
there were three claimants to the See of Peter; theologians teach
that even if none of them were pope, that would not be against the
promise of Christ or the teaching of perpetual successors.
Proof:
A.
Institutiones Theologiae Fundamentalis [1929], Rev. A. Dorsch
—
“The
Church therefore is a society that is essentially monarchical. But
this does not prevent the Church, for a short time after the death of
a pope, or even for many years, from remaining deprived of her head
[vel etiam per plures annos capite suo destituta manet].”
B.
The Relations of the Church to Society [1882], Fr. Edward J.
O’Reilly, S.J.
—
“In
the first place, there was all throughout from the death of Gregory
XI in 1378, a Pope—with the exception, of course, of the intervals
between deaths and elections to fill up the vacancies thereby
created. There was, I say, at every given time a Pope, really
invested with the dignity of Vicar of Christ and Head of the Church,
whatever opinions might exist among many as to his genuineness; not
that an interregnum covering the whole period would have been
impossible or inconsistent with the promises of Christ, for this is
by no means manifest, but that, as a matter of fact, there was not
such an interregnum.”
C.
The Catholic’s Ready Answer [1915], Rev. M. P. Hill, S.J.
—
“If
during the entire schism (nearly 40 years) there had been no Pope at
all—that would not prove that the office and authority of Peter was
not transmitted to the next Pope duly elected.”
D.
The Defense of the Catholic Church [1927] Fr. Francis X. Doyle, S.J.
—
“The
Church is a visible society with a visible Ruler. If there can be any
doubt about who that visible Ruler is, he is not visible, and hence,
where there is any doubt about whether a person has been legitimately
elected Pope, that doubt must be removed before he can become the
visible head of Christ’s Church. Blessed Bellarmine, S.J., says: 'A
doubtful Pope must be considered as not Pope’; and Suarez, S.J.,
says: 'At the time of the Council of Constance there were three men
claiming to be Pope.... Hence, it could have been that not one of
them was the true Pope, and in that case, there was no Pope at
all....’” (CMRI.org)
«
Le Pape Pie IX affirma dès son
élévation au Souverain Pontifical (dans le Discours de
son exaltation) qu'un Pape ne pouvait jamais
(nunquam)
dévier de la Foi
!
Il écrivit encore la même chose dans son encyclique Qui
pluribus du 9 novembre 1846.
Pour interpréter l'Écriture, les hommes ont besoin
d'une autorité infaillible : Pierre, dont le Christ "a
promis que la foi ne défaillira jamais". L'Église
romaine "a toujours gardé intègre et inviolée
la foi reçue du Christ Seigneur, et l'a enseignée
fidèlement". Même mot dans la lettre In
suprema Petri du 6 janvier 1848
: «
jamais
». Ainsi que dans l'encyclique Nostis
et noviscum du 8 décembre
1849 : « jamais
». (Mystère
d'iniquité).
«
Quand il s'agirait de cette soumission qui s'exerce par un acte de
foi divine, il ne faudrait pas la restreindre aux points expressément
définis par les décrets des Conciles oecuméniques
ou des Pontifes romains ou du Siège Apostolique ; mais
on devrait l'étendre aussi aux points qui sont donnés
comme divinement révélés par le Magistère
ordinaire de toute l'Église dispersée sur la terre, et
que, par cette raison, d'un consentement unanime et constant, les
théologiens catholiques regardent comme appartenant à
la foi. » (Dans
la Lettre
du Pape Pie IX à l'archevêque de Münich, 21
décembre 1863).
En
commentant la susdite Lettre, le chanoine Bareille ajoute :
«
Or, c'est justement là ce que le concile du Vatican appelle le
Magistère ordinaire et universel ; et ce
Magistère ordinaire et universel est une des manières
dont l'Église propose explicitement les vérités
de foi catholique ; c'est un mode d'enseignement, dont se servent le
Pape et les évêques dispersés pour proposer les
dogmes révélés, et qui ne diffèrent des
définitions solennelles des conciles oecuméniques que
par le mode et la forme ; il est ordinaire, c'est-à-dire de
chaque instant, et universel, c'est-à-dire exercé dans
toute l'Église, au lieu de l'être extraordinairement et
dans tel lieu donné, comme dans les conciles.
» (Chanoine Georges Bareille, Le
catéchisme romain, 1906,
tome II, Le dogme, pp.
604-605).
«
Lorsque soit par un jugement solennel du magistère authentique
(Pape ou concile oecuménique) soit par la prédication
ecclésiastique unanime, l'accord présent de l'ensemble
est clair et manifeste, cela suffit à
soi seul (comme critère de l'apostolicité d'une
doctrine).
» (J.B. Franzelin, théologien
du Pape Pie IX, Tractatus de
divina traditione et scriptura,
1875).
«
Nous ne pouvons non plus passer sous silence l'audace de ceux qui,
rejetant la saine doctrine, prétendent que « quant
aux jugements du Siège apostolique, et à ses décrets
ayant pour objet évident le bien général, les
droits et la discipline de l'Église, dès qu'il ne
touche pas aux dogmes de la foi et des moeurs, on peut refuser de s'y
conformer et de s'y soumettre sans péché et sans perdre
en rien sa qualité de catholique. » Combien
une pareille prétention est contraire au dogme catholique de
la pleine autorité divinement donnée par Notre-Seigneur
JÉSUS-CHRIST Lui-même au Pontife Romain de paître,
de régir et de gouverner l'Église universelle, il n'est
personne qui ne le voie clairement et qui ne le comprenne. »
(S. S. le Pape Pie IX, encyclique Quanta
cura, 8 décembre 1864).
«
Ils se croient plus sage que cette Chaire à laquelle a été
promis un secours divin, spécial
et PERMANENT. »
(S. S. le Pape Pie IX, Lettre Per
tristissima, 6 mars 1873).
«
Il s'agit en effet, vénérables frères et
bien-aimés fils, d'accorder ou de refuser obéissance au
Siège Apostolique ; Il
s'agit de reconnaitre sa Suprême Autorité même sur
vos Églises, et
non seulement quant à la Foi, mais encore quant à la
discipline :
celui qui la nie est hérétique ; celui qui la
reconnait et qui refuse opiniâtrement de lui obéir est
digne d'anathème. »
(S.
S. le Pape Pie IX, encyclique Quae
in patriarchatu, 1er septembre
1876).
«
Si les catholiques Nous écoutent, comme c'est leur devoir, ils
sauront exactement quels sont les devoirs de chacun, tant en théorie
qu'en pratique. En théorie
d'abord, il est nécessaire de s'en tenir avec une adhésion
inébranlable à tout ce que les Pontifes Romains ont
enseigné ou enseigneront et, toutes les fois que les
circonstances l'exigeront, d'en faire profession publique.
» (S. S. le Pape Léon XIII,
encyclique Immortale Dei,
1 novembre 1895)
«
JÉSUS-CHRIST a institué
dans l'Église un Magistère vivant, authentique et, de
plus, perpétuel [...], et Il a voulu et très sévèrement
ordonné que les enseignements doctrinaux de ce Magistère
fussent reçus comme les siens propres...
[Si
l'enseignement de l'Église] pouvait en quelque manière
être faux, il s'ensuivrait, ce qui est évidemment
absurde, que Dieu Lui-même serait l'auteur de l'erreur des
hommes. » (S. S. le Pape Léon
XIII, encyclique Satis
cognitum, 29 juin 1896).
«
"Lorsque cet Esprit de Vérité sera venu, Il vous
enseignera toute la vérité." [Jean
XVI, 12]. Cette
vérité Il l'accorde et la donne à l'Église,
et, par sa présence CONTINUE, Il veille à ce que jamais
elle ne succombe à l'erreur. »
(S. S. Léon XIII, encyclique
Divinum illud,
9 mai 1897).
«
"Le
premier et le plus grand critérium de la foi, la règle
suprême et inébranlable de l'orthodoxie est l'obéissance
au Magistère TOUJOURS vivant et infaillible de l'Église,
établie par le Christ "la colonne et le soutien de la
vérité" [1. Timothée
III, 15].
«
[...] Saint Paul dit : "Fides ex auditu - La
foi vient non par les yeux, mais par les oreilles", par le
Magistère vivant de l'Église,
société visible composée de maîtres et de
disciples [...]. Jésus-Christ Lui-même a enjoint à
ses disciples d'écouter les leçons des maîtres
[...] et Il a dit aux maîtres : "Allez enseigner toutes
les nations. L'Esprit de Vérité vous enseignera toute
vérité. Voici que Je suis avec vous jusqu'à la
consommation des siècles." » (S.
S. le Pape saint Pie X, Allocution Con
vera soddisfazione aux étudiants
catholiques, 10 mai 1909)
«
Si jamais vous rencontriez des gens qui se vantent d'être
croyants, dévoués au Pape, et veulent être
catholiques mais considéreraient comme la plus grande insulte
d'être appelés cléricaux, dites solennellement
que les fils dévoués du
Pape sont ceux qui obéissent à sa parole et le suivent
en tout, non ceux qui étudient les moyens d'éluder ses
ordres ou de l'obliger par des instances
dignes d'une meilleure cause à des exemptions ou des dispenses
d'autant plus douloureuses qu'elles causent plus de mal et de
scandale. » (S. S. le Pape saint
Pie X, Allocution aux nouveaux
cardinaux, 27 mai 1914).
«
Quand on aime le Pape, on ne discute pas
au sujet des mesures ou des ordres qu'il donne ; on ne recherche pas
jusqu'où doit aller l'obéissance, et quelles sont les
choses dans lesquelles on doit obéir. Quand on aime le Pape,
on n'objecte pas qu'il n'a pas parlé assez clairement, comme
s'il était obligé de répéter à
l'oreille de chacun ses volontés clairement exprimées,
tant de fois, non seulement de vive voix, mais encore par des lettres
et d'autres documents publics ; on ne met pas en doute ses ordres,
sous le prétexte, si facile pour celui qui ne veut pas obéir,
que ce n'est pas le Pape qui commande, mais ceux qui l'entourent.
On ne limite pas le champ où son
autorité peut et doit s'exercer. On ne préfère
pas à l'autorité du Pape celle d'autres personnes, si
doctes soient-elles, qui ne sont pas du même avis que le Pape
: car, si elles ont la science, elles n'ont pas la sainteté,
parce que celui qui est saint ne peut être en dissentiment avec
le Pape. » (S. S. le Pape saint
Pie X, Discours aux prêtres
de l'union apostolique, 18
novembre 1912).
«
Et ces Pontifes, qui osera dire qu'ils
aient failli, même sur un point, à
la mission qu'ils tenaient du Christ, de confirmer leurs frères
dans la Foi ? » (S. S. le Pape
Benoît XV, encyclique Principi
Apostolorum, 5 octobre 1920).
«
Le Magistère de l'Église,
établi ici bas d'après le dessein de Dieu pour garder
perpétuellement intact le dépôt des vérités
révélées et en assurer facilement et sûrement
la connaissance aux hommes, s'exerce chaque
jour par le Pontife romain et
par les évêques en communion avec lui
; mais en outre, toutes les fois qu'il
impose de résister plus efficacement aux erreurs et aux
attaques des hérétiques ou d'imprimer dans l'esprit des
fidèles des vérités expliquées avec plus
de clarté et de précision, ce
Magistère
comporte le devoir de procéder opportunément à
des définitions en
formes et termes solennels...
Cet usage extraordinaire du Magistère n'introduit aucune
nouveauté...
«
Dans l'accomplissement ininterrompu de cette mission,
l'Église pourra-t-elle manquer de force et d'efficacité,
quand le CHRIST
Lui-même lui prête Son
assistance continuelle : "Voici que
Je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la consommation des
siècles" (Mat.
XXVIII, 20)
?
«...
Est-il vrai que, dans l'Église que Dieu Lui-même assiste
comme chef et gardien, cette doctrine des Apôtres a
complètement disparu ou a été jamais falsifiée
? Si notre Rédempteur a déclaré
explicitement que Son
Évangile est destiné non seulement aux temps
apostoliques, mais aussi aux âges futurs, l'objet de la Foi
a-t-il pu, avec le temps, devenir si obscur et si incertain qu'il
faille aujourd'hui tolérer même les opinions
contradictoires ? Si cela était vrai, il faudrait également
dire que tant la descente du SAINT-ESPRIT
sur les Apôtres que la présence perpétuelle de ce
même Esprit dans l'Église et la prédication
elle-même de JÉSUS-CHRIST ont
perdu, depuis plusieurs siècles, toute leur efficacité
et toute leur utilité : affirmation évidemment
blasphématoire.
«
De plus, quand le Fils unique de Dieu a commandé à ses
envoyés d'enseigner toutes les nations, Il a en même
temps imposé à tous les hommes le devoir d'ajouter foi
à ce qui leur serait annoncé par les "témoins
préordonnés par Dieu" (Act.
X, 41), et Il
a sanctionné cet ordre par ces mots : "Celui qui croira
et sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira
pas sera condamné" (Marc.
XVI, 16). Or,
l'un et l'autre de ces deux commandements, qui ne peuvent pas ne pas
être observés, celui d'enseigner et celui de croire pour
obtenir la vie éternelle, ces deux commandements ne peuvent
même pas se comprendre si l'Eglise n'expose pas intégralement
et visiblement la doctrine évangélique et si, dans cet
exposé, elle n'est à l'abri de tout danger d'erreur.
» (S.
S. le Pape Pie XI, encyclique Mortalium
animos, 6 janvier 1928).
«
Et l'on ne doit pas penser que ce qui
est proposé dans les lettres encycliques n'exige pas de soi
l'assentiment, sous le prétexte que les Papes n'y exerceraient
pas le pouvoir suprême de leur Magistère. C'est bien, en
effet, du Magistère ordinaire que relève cet
enseignement et pour ce Magistère vaut aussi la parole : "Qui
vous écoute, m'écoute... "
(saint Luc X,
16),
et le plus souvent ce qui est proposé et imposé dans
les encycliques appartient depuis longtemps d'ailleurs à la
doctrine catholique. Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes
portent à dessein un jugement sur une question jusqu'alors
disputée, il apparaît donc à tous que,
conformément à l'esprit et à la volonté
de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus être
tenue pour une question libre entre théologiens. » (S.
S. le Pape Pie XII, Encyclique Humani
generis, 12 août 1950).
«
Que, parmi vous, il n'y ait pas de place
pour l'orgueil du « libre examen »,
qui relève de la mentalité hétérodoxe
plus que de l'esprit catholique, et selon lequel les individus
n'hésitent pas à peser au poids de leur jugement propre
même ce qui vient du Siège Apostolique.
» (S. S. le Pape Pie XII, Vos
omnes, 10 septembre 1957).
«
Dès que se fait entendre la voix
du Magistère de l'Église, tant ordinaire
qu'extraordinaire, recueillez-la, cette
voix, d'une oreille attentive et d'un esprit docile. » (S.
S. le Pape Pie XII aux membres de l'Angelicum,
14 janvier 1958).
La
voix des Conciles Oecuméniques
«
Ce que le Christ notre Seigneur, Chef des pasteurs, Pasteur suprême
des brebis, a institué pour le salut éternel et le bien
perpétuel de l'Église doit
nécessairement, par cette même autorité, durer
toujours dans l'Église, qui, fondée sur la pierre,
subsistera ferme jusqu'à la fin des siècles. "Personne
ne doute, et tous les siècles savent que le saint et très
bienheureux Pierre, chef et tête des Apôtres, colonne de
la foi, fondement de l'Église catholique, a reçu les
clés du Royaume de notre Seigneur JÉSUS-CHRIST, Sauveur
et Rédempteur du genre humain : jusqu'à maintenant et
toujours, c'est lui qui, dans la
personne de ses successeurs", les évêques du
Saint-Siège de Rome, fondé par lui et consacré
par son sang, "vit", préside "et exerce le
pouvoir de juger". » (Concile
d'Éphèse, IIIe oecuménique, 3e session, 11
juillet 431, discours du prêtre Philippe).
«
Nous vénérons selon les Écritures et les
définitions canoniques le très-saint Évêque
de Rome, comme le premier et le plus puissant des évêques...
Si un évêque est accusé de quelque crime, qu'il
ait toute liberté d'en appeler au Bienheureux Évêque
de Rome ; car Pierre est pour nous tous
la pierre de refuge, et lui seul, tenant la place de DIEU, a pleine
liberté et plein pouvoir de tout décider, en vertu des
clefs qui lui ont été données par le Seigneur :
Que tout ce qu'il aura défini soit religieusement observé
comme étant défini par le Vicaire du Trône
Apostolique... DIEU, dans sa providence, s'est choisi, dans la
personne du Pontife Romain, un athlète invincible,
impénétrable à toute erreur, lequel vient
d'exposer la vérité avec la dernière évidence.
» (Concile de Chalcédoine,
IVe oecuménique, 451 A.D. ;
apud
Melchior Cano, lib. VI, c. VI
; in
Oeuvres de Mgr de Ségur)
«
Nous suivons tous le Siège
Apostolique, et nous lui obéissons tous,
comme le sait Votre Charité ; nous sommes en communion avec
tous ceux qui sont en communion avec ce Siège ; et
ceux qu'il condamne, nous les condamnons aussi.
» (Concile de Constantinople, Ve
oecuménique, 553 A.D., Ibid.).
«
Le sixième Concile oecuménique
tenu à Constantinople, sous le
Pape saint Agathon, en l'année 681, atteste si explicitement
la croyance et la pratique des siècles antérieurs,
relativement à l'infaillibilité du Pape, que son seul
témoignage nous dispense de rapporter en détail le
témoignage des cinq premiers Conciles. Écoutons ; c'est
un Concile général qui parle, qui enseigne. D'après
les gallicans eux-mêmes, nous sommes ici devant un oracle
infaillible :
«
Pierre a reçu du Sauveur de tous, par une triple
recommandation, la charge de paître les brebis spirituelles de
l'Église. Par la puissante
assistance de saint Pierre, cette Église Apostolique, qui est
la sienne, ne s'est jamais écartée de la voie de la
vérité, dans quelque partie d'erreur que ce soit.
[Notons en passant que saint Agathon parlait ainsi quelques années
à peine après la prétendue chute du Pape
Honorius].
«
Aussi toute l'Église
Catholique et les Conciles généraux ont TUJOURS
embrassé fidèlement et suivi en tout l'autorité
de cette Église Apostolique, comme étant l'autorité
du Prince des Apôtres. Tous les
Pères ont embrassé sa doctrine Apostolique, et par là
ont resplendi les plus pures lumières de l'Église du
Christ. Les saints Docteurs orthodoxes l'ont vénérée
et l'ont suivie, tandis que les hérétiques se sont
acharnés contre elle, la calomniant et la poursuivant de leurs
odieux blasphèmes. Nous vous
envoyons donc la règle de la vraie Foi, qui, soit au sein de
la paix, soit au milieu des tempêtes, a été
conservée et défendue énergiquement par l'Église
Apostolique de JÉSUS-CHRIST, laquelle, par la grâce du
DIEU Tout-puissant, ne sera JAMAIS convaincue de s'être écartée
du sentier de la tradition des Apôtres, ni d'être jamais
tombée dans la dépravation des nouveautés
hérétiques. Telle qu'elle a reçu la Foi de ses
fondateurs, les Princes des Apôtres du Christ, telle elle l'a
conservée sans la moindre tache, en vertu de la promesse
divine que le Seigneur JÉSUS
Lui-même, notre Sauveur, a faite dans les saints Évangiles
au Prince de ses Apôtres
: "Pierre, Pierre, voici que satan a demandé à
vous cribler tous comme on crible le froment ; mais MOI J'ai prié
pour Toi afin que ta Foi ne défaille point ; et toi, à
ton tour, affermis tes frères". Que votre
Clémence Sérénissime considère donc que
c'est le Sauveur du monde, le
Seigneur de qui vient la Foi, qui a promis que la Foi de Pierre ne
défaillira pas, et qui lui a recommandé d'y affermir
ses frères. C'est ce que les Pontifes Apostoliques auxquels
j'ai succédé ont toujours fait, en toute assurance,
comme tout le monde sait.
(Concile de Constantinople, VIe
oecuménique, 681 A.D. ; de la Lettre du
Pape saint Agathon à l'Empereur, lue dans ce même
Concile oecuménique, acclamée par tous les évêques
et insérée dans les actes et décrets officiels
de ce saint synode ; in Oeuvres
de Mgr de Ségur).
«
Dans le discours de clôture, les évêques
renouvellent cette même déclaration ; ils professent
hautement qu'ils n'ont fait que suivre les traditions du Pape, comme
lui-même avait suivi les traditions des Apôtres. Le
Prince suprême des Apôtres,
ajoutent-ils, combattait avec nous ; car nous avons eu pour
guide son imitateur et l'héritier de son Siège, qui par
ses rescrits a porté la lumière sur le mystère
de DIEU. Rome a donné une profession de foi écrite par
DIEU même... Le papier et l'encre y paraissent aux yeux, mais
Pierre y parle par Agathon.
«
Enfin ce même Concile oecuménique nous fournit un
dernier et splendide témoignage en faveur des droits sacrés
du Pape, dans la lettre synodale que tous les Pères
adressèrent à saint Agathon pour le plier de confirmer
leurs décrets. Voici comment ils lui parlent : Les
grandes maladies ont besoin de plus grands secours. C'est pourquoi le
Christ, notre DIEU, a procuré un
sage médecin en la personne de Votre Sainteté,
qui a combattu efficacement la contagion de la pestilence hérétique
au moyen des remèdes de l'orthodoxie, et rendu une pleine
santé aux membres de l'Église. Aussi est-ce à
vous, comme au Pontife du premier Siège de l'Église
universelle, et comme à celui qui
se tient immobile sur la pierre ferme de la foi, que nous remettons
ce qui est à faire. Nous
acquiesçons de grand coeur à la confession de foi que
Votre paternelle Béatitude a envoyée à notre
très-pieux empereur ; nous la
reconnaissons comme divinement écrite par le Chef suprème
des Apôtres, et c'est par elle que
nous avons refoulé les erreurs multiples de la nouvelle
secte... Nous prions donc Votre Sainteté de mettre le sceau à
nos décrets par ses vénérables rescrits. »
(Rohrbacher, X ;
Ibid.).
«
La première condition
du salut est de garder les règles de la vraie Foi, et de ne
s'écarter en rien de la Tradition antique
; et l'on ne peut déroger à la sentence de
Notre-Seigneur qui a dit :
"Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église".
La vérité de cet
oracle a été justifiée par les faits ; car le
Siège Apostolique a TOUJOURS conservé pure et sans
tache la Religion Catholique, et TOUJOURS il a professé la
sainte doctrine. Ne voulant donc nous séparer en aucune
manière de la foi et de la doctrine de ce Siège, mais
suivant en toutes choses les constitutions des Pères et
principalement des saints Pontifes du Siège Apostolique, nous
anathématisons toutes les hérésies... Nous
défendrons autant que nous en aurons connaissance et pouvoir
ce que l'autorité de votre Chaire Apostolique a décrété,
parce que, comme nous l'avons déjà dit, suivant la
Chaire Apostolique en toutes choses, et observant ses décrets,
nous espérons mériter d'être avec vous dans une
même communion, qui est celle que proclame le Siège
Apostolique dans lequel réside l'entière et vraie
solidité de la Religion Chrétienne, et nous promettons
en outre de ne point nommer dans les saints mystères ceux qui
sont séparés de la communion de l'Église
catholique, c'est-à-dire qui n'ont pas en tout les mêmes
sentiments que le Siège Apostolique...
«
Nous entendons encore les Pères de ce même Concile
déclarer que le Pape est pour eux
l'organe du SAINT-ESPRIT,
ils appellent les lettres du Pape Adrien la
borne divine de l'orthodoxie [et]
ils menacent de
l'excommunication déjà prononcée contre le
schismatique Photius
quiconque serait assez osé
pour insulter de quelque manière que ce puisse être le
Siège de Pierre, Prince des Apôtres...;
[aussi]
ils déclarent que l'Église
Romaine a la puissance de disposer, de régler et de définir
toutes choses par un jugement irréformable,
et que Pierre, par la vertu de la solidité de la
pierre angulaire qui est le Christ, ne cesse de soutenir par sa
prière l'édifice inébranlable de l'Église
universelle, l'édifice qui repose sur la force de la Foi ; de
telle sorte qu'il réprime aussitôt par la promulgation
de la vraie Foi la folie de ceux qui s'égarent.
(Concile
de Constantinople, VIIIe oecuménique, 869 A.D., Canon 21,
Ibid.).
«
Nous trouvons enfin, dans les Actes de ce huitième Concile
oecuménique, la lettre de saint
Ignace, Patriarche de Constantinople, détrôné par
Photius, lettre pleine de doctrine que les trois cent cinquante Pères
adoptèrent en tous points et firent insérer au nombre
de leurs décrets :
«
Pour guérir les plaies et les meurtrissures du corps
de l'homme, l'art fournit bien des médecins ; pour guérir
les plaies du corps mystique du Christ notre DIEU, notre Sauveur à
tous et notre Chef ; pour guérir les plaies de l'Église
Catholique et Apostolique, son épouse, le très-souverain
Roi et tout-puissant Verbe de DIEU, notre providence et notre
médecin, seul DIEU Maître de toutes choses, a établi
un médecin unique et très-universel, choisi entre tous
et pour tous, savoir, Votre Sainteté Fraternelle et
Paternelle. Dans ce dessein, Il a dit à Pierre, le grand et
souverain Apôtre : "Tu
es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église".
Et encore : "Je te donnerai
les clefs du royaume des cieux, et tout ce que tu auras délié
sur la terre sera délié dans les cieux".
Ces bienheureuses paroles, il ne les a certes pas adressées
exclusivement au seul prince des Apôtres, mais encore, par lui
et après lui, à tous ceux qui devaient lui succéder
comme souverains Pasteurs, et comme très-saints et très-divins
Pontifes de l'antique Rome. Aussi, dès
les premiers temps, dès l'origine, lorsqu'il s'élevait
des hérésies et des prévarications, les
successeurs du Prince des Àpôtres qui vous ont précédé
sur sa Chaire, héritiers de son zèle et de sa foi, ont
maintes fois arraché et détruit cette ivraie maudite,
en retranchant les membres gangrenés et incurables. C'est à
quoi Votre Béatitude travaille de même aujourd'hui avec
succès, en usant dignement de cette puissance qu'elle a reçue
de JÉSUS-CHRIST ; car, étant revêtue des armes de
la vérité et de son autorité Apostolique, elle a
triomphé des ennemis de l'un et de l'autre,
mais surtout de l'impie Photius, qu'elle a retranché du corps
de l'Église. Semblable au grand saint Pierre, elle a fait
mourir ce nouvel Ananie par la puissance de ses paroles ; elle a
privé de l'esprit de grâce cet autre Simon par la force
de ses anathèmes ; et, par l'exercice de la même
puissance Apostolique et souveraine, elle nous a rétabli dans
le Siège patriarcal dont on nous avait injustement chassé,
et, par ce moyen, elle a dissipé l'orage et remis la paix dans
l'Église. »
(Rohrbacher, XII ;
Ibid.).
«
La sainte Église Romaine possède aussi la primauté
souveraine et l'autorité entière sur l'ensemble de
l'Église catholique. Elle reconnaît sincèrement
et humblement l'avoir reçue, avec la plénitude du
pouvoir, du Seigneur lui-même, en la personne du bienheureux
Pierre, chef ou tête des Apôtres, dont le Pontife Romain
est le successeur. Et comme elle doit,
par-dessus tout, défendre la vérité de la foi,
ainsi les questions qui surgiraient à propos de la foi doivent
être définies par son jugement."
(IIe Concile de Lyon, XIVe oecuménique,
4e session, 6 juillet 1274, profession
de foi de Michel Paléologue.)
«
Le Saint-Siège Apostolique et le Pontife Romain possèdent
la primauté sur toute la terre ; ce
Pontife Romain est le successeur du bienheureux Pierre, le chef des
Apôtres et le vrai Vicaire du Christ, la tête de toute
l'Église, le père et le docteur de tous les chrétiens
; à lui, dans la personne du bienheureux Pierre, a été
confié par Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST plein pouvoir de
paître, de régir et de gouverner toute l'Église,
comme le disent les actes des conciles
oecuméniques et les saints canons. " (Concile
de Florence, XVIIe oecuménique, Bulle "Laetentur Coeli"
de Sa Sainteté le Pape Eugène IV, 6 juillet 1439,
décret pour les Grecs).
«
Le Pasteur éternel qui
n'abandonnera jamais son troupeau, étant près de
quitter le monde pour retourner à son Père, a établi
sur la solidité de la pierre l'Apôtre saint Pierre et
ses successeurs pour ses Vicaires, auxquels il est tellement
nécessaire d'obéir, que celui qui ne leur obéit
pas, doit mourir de la mort éternelle, suivant l'expression
des Écritures. Et, comme il est
dit ailleurs, celui-là ne peut être dans l'Église,
qui abandonne la Chaire du Pontife Romain. » (Concile
de Latran, XVIIIe oecuménique, 1512).
«
Or, on doit croire d'une foi divine et
catholique tout ce qui est contenu dans les saintes Écritures
et dans la tradition, et tout ce qui est proposé par l'Église
comme vérité divinement révélée,
soit par un jugement solennel [ex cathedra], soit par son magistère
ordinaire et universel....
«
Le Fils de Dieu et Rédempteur du genre humain, Notre-Seigneur
JÉSUS-CHRIST, sur le point de retourner à son Père
céleste, a promis d'être avec son Église
militante sur la terre, tous les jours,
jusqu'à la consommation des siècles. C'est pourquoi, Il
n'a cessé jamais en aucun temps d'être près de
son épouse bien-aimée, de l'assister dans son
enseignement, de bénir ses oeuvres et de la secourir en ses
périls. (...) c'est pourquoi, elle [l'Église] ne peut
s'abstenir en aucun temps d'attester et de prêcher la vérité
de Dieu qui guérit toutes choses, car elle n'ignore pas que
c'est à elle qu'il a été dit : "Mon Esprit
qui est en toi et mes paroles que j'ai posées en ta bouche ne
s'éloigneront jamais de ta bouche, maintenant et pour
l'éternité (Is.
LIX, 21)" » (Concile Vatican I - Constitution Dogmatique
Dei Filius).
«
En conséquence, Nous enseignons
et déclarons que l'Église romaine possède sur
toutes les autres, par disposition du Seigneur, une primauté
de pouvoir ordinaire, et que ce pouvoir de juridiction du Pontife
romain, vraiment épiscopal, est immédiat. Les pasteurs
de tout rang et de tout rite et les fidèles, chacun séparément
ou tous ensemble, sont tenus au devoir de subordination hiérarchique
et de vraie obéissance, non seulement dans les questions qui
concernent la foi et les moeurs, mais aussi dans celles qui touchent
à la discipline et au gouvernement de l'Église répandue
dans le monde entier. Ainsi, en gardant
l'unit de communion et de profession de foi avec le Pontife romain,
l'Église est un seul troupeau sous un seul pasteur. Telle est
la doctrine de la vérité catholique, dont personne ne
peut s'écarter sans danger pour sa foi et son salut.
«
Parce que le droit divin de la primauté apostolique place le
Pontife romain au-dessus de toute l'Église, nous enseignons et
déclarons encore qu'il est le
juge suprême des fidèles et que, dans toutes les causes
qui touchent à la juridiction ecclésiastique, on peut
faire recours à son jugement. Le jugement du Siège
apostolique, auquel aucune autorité n'est supérieure,
ne doit être remis en question par personne, et personne n'a le
droit de juger ses décisions.
C'est pourquoi ceux qui affirment qu'il est permis d'en appeler des
jugements du Pontife romain au concile oecuménique comme à
une autorité supérieure à ce Pontife, s'écartent
du chemin de la vérité.
«
Si donc quelqu'un dit que le Pontife romain n'a qu'une charge
d'inspection ou de direction et non un pouvoir plénier et
souverain de juridiction sur toute l'Église, non seulement en
ce qui touche à la foi et aux moeurs, mais encore en ce qui
touche à la discipline et au gouvernement de l'Église
répandue dans le monde entier, ou qu'il n'a qu'une part plus
importante et non la plénitude totale de ce pouvoir suprême
; ou que son pouvoir n'est pas ordinaire ni immédiat sur
toutes et chacune des églises comme sur tous et chacun des
pasteurs et des fidèles, qu'il soit anathème.
«
La primauté apostolique que le Pontife romain, en tant que
successeur de Pierre, chef des Apôtres, possède dans
l'Église universelle, comprend aussi le pouvoir suprême
du Magistère : le Saint-Siège l'a toujours tenu,
l'usage perpétuel des Églises le prouve, et les
conciles oecuméniques, surtout ceux où l'Orient se
rencontrait avec l'Occident dans l'union de la foi et de la charité,
l'ont déclaré.
«
Les Pères du IVe concile de Constantinople, suivant les traces
de leurs ancêtres, émirent cette solennelle profession
de foi : "La condition première du salut est de garder la
règle de la foi orthodoxe... On ne peut, en effet, négliger
la parole de notre Seigneur Jésus-Christ qui dit : 'Tu es
Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église' [Mt
16, 18]. Cette affirmation se vérifie
dans les faits, car la religion catholique a toujours été
gardée sans tache dans le Siège apostolique.
Désireux de ne nous séparer en rien de sa foi et de sa
doctrine... nous espérons mériter de demeurer unis en
cette communion que prêche le Siège apostolique, en qui
réside, entière et vraie, la solidité de la
religion chrétienne."
«
Car le Saint Esprit n'a pas été
promis aux successeurs de Pierre pour qu'ils fassent connaître,
sous sa révélation, une nouvelle doctrine, mais pour
qu'avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement
la révélation transmise par les Apôtres,
c'est-à-dire le dépôt de la foi.
Leur doctrine apostolique a été reçue par tous
les Pères vénérés, révérée
et suivie par les saints docteurs orthodoxes. Ils
savaient parfaitement que ce siège de Pierre demeurait pur de
toute erreur, aux termes de la promesse
divine de notre Seigneur et Sauveur au chef de ses disciples : "
J'ai prié pour toi, pour que ta foi ne défaille pas ;
et quand tu seras revenu, affermis tes frères " [Lc 22,
32]. Ce CHARISME DE VÉRITÉ
ET DE FOI À JAMAIS INDÉFECTIBLE a été
accordé par Dieu à Pierre et à ses successeurs
en cette chaire, afin qu'ils remplissent leur haute charge pour le
salut de tous, afin que le troupeau
universel du Christ, écarté des nourritures
empoisonnées de l'erreur, soit nourri de l'aliment de la
doctrine céleste, afin que, toute occasion de schisme étant
supprimée, l'Église soit conservée tout entière
dans l'unité et qu'établie sur son fondement elle
tienne ferme contre les portes de l'enfer. » (Concile Vatican I
- Constitution Apostolique Pastor
Æternus).
La
voix des Pères et des Docteurs
«
L'Église universelle ne peut
errer, car Celui qui est exaucé
en tout au titre de sa dignité a dit à Pierre, sur la
profession de foi duquel est fondée l'Église : "J'ai
prié pour toi pour que ta foi ne défaille point".
» (saint Thomas d'Aquin,
Somme théologique,
supplément de la IIIe partie, q. 25, a. 1).
«
L'unité de l'Église demande que tous les fidèles
s'accordent sur tous les points de la foi. Mais
ces points soulèvent de temps en temps des questions qu'il
faut résoudre. Or l'Église serait divisée en une
infinité d'opinions, si la décision d'un seul ne venait
sauvegarder son unité. »
(Saint Thomas d'Aquin,
Sum. cont. Gentes,
lib. IV, c. LXXVI)
«
Quatrièmement, elle [l'Église] est ferme. Une maison
est ferme 1) quand ses fondations sont solides. La véritable
fondation de l'Église est le Christ (I Corinthiens
III, 2) et les douze Apôtres (Apocalypse
XXI, 14). Pour suggérer la fermeté, Pierre est appelé
le roc. 2) « La fermeté d'une maison apparaît en
outre quand elle ne peut être renversée par une
secousse. » L'Église n'a pu être renversée
ni par les persécuteurs, ni par les séductions du
monde, ni par les hérétiques. D'après Matthieu,
XVI, 18, les « portes de l'enfer » (= les hérétiques)
peuvent l'emporter sur telle ou telle église locale, mais
point contre l'Église de Rome où réside le Pape.
« C'est
pour cette raison que seulement l'Église de Pierre (à
qui fut attribué l'Italie lors de l'envoi des disciples)
demeurera toujours ferme dans la foi. Et
tandis qu'ailleurs la foi n'y est pas du tout, ou bien mêlée
avec beaucoup d'erreurs, l'Église de Pierre, elle, est forte
dans la foi et pure de toutes les erreurs, ce qui n'est pas étonnant,
vu que le Seigneur a dit à Pierre : "J'ai prié
pour toi, pour que ta foi ne défaille point."
» (saint Thomas
d'Aquin, Opuscula,
Expositio symboli apostolorum).
«
Une fois que les choses ont été décidées
par l'autorité de l'Église universelle celui qui
refuserait opiniâtrement de se soumettre à cette
décision, serait hérétique. Cette autorité
de l'Église réside principalement dans le souverain
Pontife. Car il est dit (Décret.
XXIV, q. I., ch. 1.2) : «
Toutes les fois qu'une question de foi est agitée, je pense
que tous nos frères et tous nos collègues dans
l'épiscopat ne doivent s'en rapporter qu'à Pierre,
c'est-à-dire à l'autorité de son nom et de sa
gloire ».
Ni les Augustin, ni les Jérôme, ni aucun autre docteur
n'ont défendu leur sentiment contrairement à son
autorité. C'est pourquoi saint Jérôme disait au
pape Damase (in expo.
symbol.) : « Telle est la
foi, très-saint Père, que nous avons apprise dans
l'Église catholique : si dans notre exposition il se trouvait
quelque chose de peu exact ou de peu sûr, nous vous prions de
le corriger, vous qui possédez la foi et le siège de
Pierre. Mais si notre confession reçoit l'approbation de votre
jugement apostolique, quiconque voudra m'accuser prouvera qu'il est
ignorant ou mal intentionné, on qu'il n'est pas catholique.
Mais il ne prouvera pas que je suis hérétique »
(saint
Thomas d'Aquin, Somme
théologique, II-II. q
11.a.2).
«
Si, défendant le libre arbitre non selon la grâce de
Dieu, mais contre elle, tu dis qu'il appartient au libre arbitre de
persévérer ou de ne pas persévérer dans
le bien, et que si l'on y persévère, ce n'est pas par
un don de Dieu, mais par un effort de la volonté humaine, que
machineras-tu pour répondre à ces paroles du Maître
: "J'ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne
défaille pas" ? Oseras-tu
dire que malgré la prière du Christ pour que la foi de
Pierre ne défaille pas, cette foi eût défailli
néanmoins, si Pierre avait voulu qu'elle défaillît,
c'est-à-dire s'il n'avait pas voulu persévérer
jusqu'à la fin ? Comme si Pierre eût pu vouloir autre
chose que ce que le Christ demandait pour lui qu'il voulût !
Qui ignore que la foi de Pierre devait périr, si sa propre
volonté, la volonté par laquelle il était
fidèle, défaillait, et qu'elle devait demeurer jusqu'au
bout, si sa volonté restait ferme ? Mais puisque la volonté
est préparée par le Seigneur, la prière du
Christ pour lui ne pouvait être vaine. Quand Il a prié
pour que sa foi ne défaille pas, qu'a-t-il demandé en
définitive, sinon qu'il ait une volonté de croire à
la fois parfaitement libre, ferme, invincible et persévérante
? Voilà comment on défend la liberté de la
volonté, selon la grâce, et non contre elle.
Car ce n'est pas par sa liberté que la volonté humaine
acquiert la grâce, mais plutôt par la grâce qu'elle
acquiert sa liberté, et pour persévérer, elle
reçoit, en outre, de la grâce le don d'une stabilité
délectable et d'une force invincible. » (Saint
Augustin, De
la correction et de la grâce, livre
VIII, ch. 17).
«
Car c'est Dieu qui opère en vous
et le vouloir et le faire, selon son bon
plaisir. » (Phil. II, 13)
«
Qu'est-ce que l'Église ? Le corps du Christ. Ajoutez-lui la
tête, et cela devient un seul homme : la tête et le corps
ne font qu'un homme. La tête qui est-elle ? Celui qui est né
de la Vierge Marie. Son corps, qui est-il ? Son épouse,
c'est-à-dire, l'Église. Et
le Père a voulu que les deux ne fassent qu'un seul homme : le
Christ-Dieu et l'Église. »
(saint Augustin,
sermon
45).
«
L'unité merveilleuse de cette personne, Isaïe, lui aussi,
nous l'enseigne, car le Christ, en ce prophète, s'exprime en
ces termes : « Comme un époux, il m'a couronné
d'une mitre, comme une épouse, il m'a embellie d'ornements. »
(Isaïe LXI, 10).
Il se nomme à la fois l'époux et l'épouse.
Pourquoi est-Il à la fois l'époux et l'épouse,
sinon parce qu'ils seront deux en une seule chair ? S'ils
sont deux en une seule chair, pourquoi ne seraient-ils tous deux, en
une seule voix ?
Que le Christ parle donc, puisque, dans le Christ, parle l'Église,
et dans l'Église parle le Christ : la tête dans le corps
et le corps dans la tête. »
(saint Augustin,
sermon
sur le Psaume
30)
«
La sainte Église Romaine, qui est
toujours demeurée sans tache, demeurera encore dans tous les
temps à venir ferme et immuable au milieu des attaques des
hérétiques, et cela par
une protection providentielle du Seigneur et par l'assistance du
bienheureux Pierre. » (saint
Jérôme, V. la
France et le Pape ; introduction,
in Oeuvres de Mgr de Ségur).
«
La sainte Église Romaine, qui
toujours a été sans tache,
par la providence de Dieu et avec le secours de saint Pierre, se
conservera à jamais, sans que l'hérésie puisse
l'atteindre ; elle subsistera ferme et
immobile éternellement. »
(saint Jérôme,
Et habetur in decretis
Gratiani, part.
2, causa 24, quaest.
1, can. Haec, §
Item., idem).
«
Salut, ô sel de la terre, sel qui ne peut jamais s'affadir !
Salut, ô lumière du monde, paraissant à l'Orient
et partout resplendissante, illuminant ceux qui étaient
accablés sous les ténèbres, et brûlant
toujours sans être renouvelée. Cette lumière,
c'fest le Christ ; son chandelier c'est Pierre ; la source de son
huile, c'est l'Esprit Saint. » (saint
Éphrem, Enconium
in Petrum et Paulum et Andream, etc.).
«
L'Église ne vieillit jamais, mais elle
est toujours pleine de vigueur ; elle ne peut ni périr, ni
s'affaiblir, ni se corrompre. »
(saint Jean Damascène,
Lib.
2 Parall. c.
14, f. 46, p.
1, in : Aurifodina universalis,
Ecclesia, vol.
III, p. 253).
«
Grand est asseurément le privilège de sainct Pierre ;
je vous demande auquel des autres a dit le Fils de DIEU : "Ego
rogavi pro te, Petre, ut non deficiat fides tua ? " Et il faut
croire qu'en cecy JÉSUS-CHRIST "exauditus est pro sua
reverentia". De quoy Il donne un bon témoignage, quand Il
ajoute : "Et tu conversus, confirma fratres tuos" ; comme
s'Il vouloit dire : J'ai prié pour toy, afin que tu sois le
confirmateur des autres ; mais pour les autres, je n'ay prié,
sinon en intention, qu'ils eussent un refuge asscuré en toi.
Nous ne lisons point que Nostre-Seigneur, qui devoit maintenir la foy
en son Église, ait prié pour la foy d'aucun des autres
Apostres en particulier, mais seulement pour celle de sainct Pierre,
comme Chef de l'Église ; car quelle autre raison pourroit-on
alléguer en celte prérogative ? "Expetivit vos
satanas", tout tant que vous estes ; "Ego autem rogavi pro
te". N'est-ce pas le mettre luy
seul en compte pour tous, comme Chef et Conducteur de toute la troupe
? Qui ne void combien cecy est convainquant, et comme, tout d'un
train, Nostre-Seigneur dit à Pierre que l'adversaire cherchoit
de les cribler tous tant qu'ils estoient, et néantmoins qu'Il
avoit prié pour luy en particulier, afin que la foy ne
manquast point en sa personne ? La
foy des autres fut maintenue en leur commun Pasteur, afin, messieurs,
que "aliquando conversus, confirmet fratres suos"...
Le jardinier qui void les ardeurs du solei continuelles sur une
plante, pour la préserver de la seicheresse qui la menace, ne
porte pas de l'eau sur chaque branche ; il se contente de bien
tremper et mouiller la racine, et croit que tout le reste est en
asseurance, parce que la racine va dispersant l'humeur à tout
le reste de la plante. Ainsy
Nostre-Seigneur ayant planté cette saincte assemblée de
ses disciples, pria pour le Chef, et arrousa cette racine, afin que
l'eau de la foy vifve ne manquast point à celuy qui devoit en
assaisonner tout le reste, et que, par l'entremise du Chef, la foy
fust toujours conservée en l'Église.
«
Et de vray, si le confirmateur biaize et chancelle, qui le confirmera
? si le confirmateur n'est pas ferme et stable en luy-mesme quand les
autres s'affoibliront, qui les affermira ? Il est écrit : si
l'aveugle conduit l'aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse ;
si l'instable et le foible veut soutenir et asseurer le foible, ils
donneront tous deux en terre ; d'où s'ensuict que
Nostre-Seigneur en donnant l'autorité
et le commandement à sainct Pierre de confirmer les autres, Il
luy a quant et quant donné le pouvoir et les moyens de le
faire ; autrement pour néant luy eust-il ordonné une
chose impossible. Les moyens nécessaires pour confirmer les
autres et rasseurer les foibles, c'est de n'estre point sujet ny à
la foiblesse ny à l'erreur, c'est d'estre solide et ferme en
soy-mesme, comme une vraye pierre et comme un roc : et tel est sainct
Pierre, en tant que Pasteur général et gouverneur de
l'Église universelle... Il ne peut jamais se froisser ni
rompre par l'infidélité, qui est la principale porte
d'enfer.
«
Après tout, s'il estoit possible
que le Pasteur supresme ministérial pust mener ses brebis aux
pasturages vénéneux, il est certain que tout le bercail
seroit bientost perdu. Si le supresme Pasteur ministérial nous
conduisoit au mal, qui releveroit la bergerie ? Si elle s'égaroit,
qui la rameneroit à la vérité ? Nous n'avons
qu'à le suyvre simplement, non pas à le guider,
autrement les brebis seroient pasteurs. Certes l'Église ne
peut pas tousjours estre ramassée en un Concil général
: or l'Église a
tousjours besoin d'un confirmateur qui soit infaillible et permanent,
auquel on puisse s'adresser pour trouver un solide
fondement, que les portes de l'enfer, et principalement l'erreur, ne
puissent renverser ; il faut que son Pasteur ne puisse conduire à
l'erreur, ny nous porter au mal : les successeurs de sainct Pierre
ont seuls ces privilèges.
Ainsi le supresme Pasteur de l'Église nous est un juge
compétent, et suffisant en toutes nos plus grandes
difficultés. » (Saint François de Sales, disc.
XXXIV, XXV et XL ; in Oeuvres de Mgr de Ségur).
«
Car à qui l'Église Romaine doit-elle ce privilège
d'une foi toujours incorruptible,
toujours pure, à jamais indéfectible ?
Évidemment au Pasteur qui la
dirige, à l'Évêque qui l'instruit et la dirige,
au Pape, successeur de Pierre, et qui a
reçu, en la personne de ce bienheureux Apôtre, l'ordre
de confirmer ses frères, avec
l'assurance qu'il serait chaque
jour assisté d'En-Haut
pour l'accomplissement de cette divine mission.
» (Première lettre de Mgr Régnier, Archevêque
de Cambrai ; in Oeuvre
de Mgr de Ségur).
«
Tout ce que l'Église Catholique
Romaine décide et décrète, Notre-Seigneur
le décide et le décrète par elle. Elle est la
grande voix de JÉSUS-CHRIST au milieu du monde.
Si l'Église, assemblée en Concile, pouvait se tromper
en quelque point que ce fût, ce ne serait plus « la
colonne et le fondement immuable de la vérité »
(I Tim.
III, 15), comme l'appellent les Saintes Écritures ; ce ne
serait plus la voix de DIEU parlant aux hommes ; ce ne serait plus
JÉSUS-CHRIST ; ce ne serait plus l'ESPRIT-SAINT.
«
Non, l'Église Catholique Romaine
ne peut errer en rien. Elle ne peut se
tromper ni sur le dogme ni sur la morale, ni sur la sainteté
des règlements et des réformes disciplinaires ; elle ne
peut se tromper sur l'étendue ni sur l'application de sa
propre puissance ; ce qu'elle enseigne, elle a, par cela seul qu'elle
l'enseigne, le droit de l'enseigner ; ce qu'elle ordonne, elle a le
droit de l'ordonner ; ce qu'elle condamne, elle a le droit de le
condamner. De même qu'elle ne peut pas faire d'imprudence, elle
ne peut pas empiéter sur les droits légitimes de qui
que ce soit. Elle ne peut pas même le vouloir. Notre-Seigneur
et l'ESPRIT-SAINT,
l'Esprit de vérité et de justice, sont là pour
l'en empêcher ; mais elle n'en a pas la moindre envie, ni le
moindre besoin : ceux qui l'en accusent
sont de pauvres esprits de travers, qui blasphèment ce qu'ils
ignorent et qui, de bonne ou de mauvaise foi, répètent
les calomnies séculaires des hérétiques et des
impies de toutes les couleurs. »
(Mgr de Ségur,
Le Concile,
1869, pp. 138-140).